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Krai Thong
les avis de Cinemasie
1 critiques: 0.25/5
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3 critiques: 1.17/5
Un nanar à la réalisation d'anthologie et au final en queue de poisson...
Un mauvais film est seulement du temps perdu, et le regret de ce qui aurait pu être évité. Un nanar est tellement mauvais qu'il doit le rester, ses erreurs en font le charme et suscitent plus les applaudissements que les regrets. Krai Thong fait assurément partie de cette deuxième catégorie. La réalisation indigne d'un téléfilm atteint des sommets (de nullité évidemment), alors que le scénario participe lui aussi activement à la fête sur la fin du film.
C'est à ce mélange très improbable de mauvaise réalisation et de scénario sorti d'on ne sait où que l'on reconnaît les nanars cultes. Ici les premières scènes font penser à ce qu'un amateur pourrait faire dans son jardin. Certes, il faut compenser le manque de moyen. Mais agiter la caméra dans tous les sens a ses limites. De même que les effets spéciaux numériques employés, complètement hors du coup pour un film aussi récent. Lors des scènes plus calmes, le niveau remonte un peu, mais sans franchir la moyenne. Bref, alors que des réalisateurs visionnaires réussissent à combler le manque de moyen (typiquement Sam Raimi pour Evil Dead, et une ribambelle de réalisateurs HK des années 80-90), certains réussissent à enfoncer un peu plus le film. C'est le cas ici. Il est très difficile de décrire le n'importe quoi visible à l'écran, mélange de réalisation indigeste, photographie incohérente, doublage son peu convainquant. L'avantage est qu'on en rit franchement, en pensant aux maîtres du genre, Ed Wood en tête. Oui, c'est si mauvais que ça.
L'interprétation ne sauve rien, malgré toute la bonne volonté des acteurs, visiblement assez limités eux aussi. Les passages romantico-érotiques atteignent des sommets, avec une musique digne des pires téléfilms du dimanche soir sur M6. Les échanges de regards sont d'une profondeur assez minimale, malgré le physique fort sympathique des demoiselles. Mais ne nous acharnons pas sur les acteurs, peu aidés par un doublage des voix assez catastrophique. On peut aussi parler des décors, assez burlesques parfois, comme la caverne sous l'eau et son aquarium, ainsi que les passages où Krai Tong et sa torche sous-marine se promène dans une piscine sensée représenter la rivière... Quant aux effets spéciaux du crocodile, ils sont assez merveilleux, notamment les sauts au-dessus de Krai Thong. Difficile d'oublier certains passages cultes.
Mais un nanar ne serait rien sans son scénario. Ici ce n'est pas tant l'histoire du crocodile qui sort le film de la masse, mais plutôt les relations entre Krai Thong et les demoiselles du film. Peut-être pour un thaïlandais cela semble normal, mais pour un occidental, Krai Tong passe pour un beau salaud ou un bel opportuniste plutôt. On ne peut pas vraiment lui reprocher de ne pas en profiter, en multipliant les scènes hélas pas assez érotiques (deux trois bisous dans le cou) à des moments tellement peu opportuns que c'en est risible. La fin est à ce titre édifiante, le film réussissant à nous surprendre en nous offrant une scène supplémentaire et un dernier plan qui vous laissera tout simplement bouche bée. On perçoit un petit peu le message du film, mais le traitement a été tellement calamiteux que toute crédibilité est évanouie depuis la première scène. Le film se termine donc en beauté et mérite bien qu'on le regarde de bout en bout.
Crocodile Dandy
Basé sur un récit écrit des mains même du Roi Rama II (1768-1824), "Krai Thong" est l'une des très nombreuses légendes du riche patrimoine thaïlandais, maintes fois adapté au grand écran (dont la plus célèbre adaptation reste indéniablement celle de Neramit avec le cultissime Sombat Metanee dans le rôle principal).
Le roi Rama II ne se refusant aucune bonne chair (il est dit avoir eu 73 enfants officiels), il n'hésite pas à pimenter ses récits d'une bonne dose d'érotisme, bien présente dans cette nouvelle adaptation – pour le standard thaï. On ne verra guère plus que els contours bien visibles de seins d'une actrice sous un voile blanc mouillé et quelques séances de bisous somme toute assez chaste pour ce qui se voudrait un produit d'exploitation assez osé…
On ne peut pas dire, que le réalisateur n'essaye pas de faire au mieux avec les pauvres moyens qui lui sont impartis. Les effets spéciaux sont certes ratés, mais assez nombreux et il tente de dynamiser ses scènes d'action avec une caméra bougeant dans tous les sens. Les scènes sous-marines ont apparemment toutes été tournées dans une piscine, les crocodiles soit en images de synthèse digne d'un Atari de la belle époque ou en caoutchouc assez souple pour pouvoir être lancé par un assistant hors champ; mais contrairement aux productions "Right Beyond", par exemple (qui ont osé signé une suite officieuse du présent film en 2005 et réussissent de faire passer cet original pour un chef-d'œuvre en comparaison avec le leur!!!), le film respire une certaine sincérité à vouloir bien faire. Dans le rôle principal, Winai Kraibutr (le héros de "Nang Nak" et de "Bang Rajan") incarne la virilité même du parfait chasseur mâle, en clair hommage au mythique Malakas, le pendant asiatique de notre "Adam", dit le premier (sur-)homme à avoir foulé la terre.
Bref, un autre film profondément imprégné de références culturelles thaïes qu'il faut connaître pour davantage pouvoir apprécier leurs films – mais qui ne suffit certainement pas à pallier au manque des moyens…
Peu de mordant
Fan de séries Z et de films tellement pourris-ratés qu'ils en deviennent involontairement comiques et attachants, je m'appretais avec ce Krai Thong à m'en taper une bonne tranche !
Si la première demie-heure du film tient ses promesses (filmé n'importe comment et de manière gratuite, action survoltée mais peu crédible, effets spéciaux hasardeux et cheap mais bien présents dans l'intention, acteurs nuls et rigolos, situations grotesques et males amenées...), le film s'essoufle très vite et finit par tourner en rond, au point d'ennuyer plutôt que de divertir, même au second voir au troisième degré.
Passées quelques attaques marrantes et nerveuses du croco filmées à la manière d'un clip vidéo hystérique (montage très cut, plans tordus, images de synthèses et style "négatif photo"), le film s'embourbe dans des histoires nulles d'amourette et de guerriers, les décors et les actions se répètent (en gros, une grotte et le bord d'un lac où toute les scènes semblent se dérouler, si bien qu'on est tenté de croire que tout le village ne fait que passer son temps à se regrouper au bord de l'eau...surement une économie de lieux et de décors, vu le budget apparement limité...), pour péniblement se trainer jusqu'au générique de fin.
A ce stade, inutile de dire que la sympathie provoquée par le "n'importe quoi" et la bonne santé de l'ensemble a déjà fait place à un profond ennui...On peut toujours se divertir en comptant les fautes d'anglais et de frappes des sous-titres, assez fruités dans le genre !
Dommage, le début du film était pourtant bien plaisant.