Infernal Election 4
Wong Jing ne changera décidément jamais. A la fois roi du box office des années 90 et grand photocopieur jusqu'à l'overdose, le réalisateur/producteur/scénariste est en quelque sorte le Docteur Jekyll et Mister Hyde du cinéma Hong Kong. Sauf que les années 2000 ne lui réussissent pas aussi bien, que c'est hélas plus Mr Hyde qu'on y a croisé. Ses films à petit budget photocopié sur les succès récents ne conviennent plus à un public qui s'est lassé de voir tout le temps la même chose et qui demande un niveau technique un minimum acceptable. Ce
Wo Hu ne vient hélas pas changer la donne: Wong Jing s'inspire des succès récents au box office et emballe un scénario hybride trop vite torché avec un casting all star qui méritait bien mieux. Le film n'est pas vraiment déplaisant, mais tout de même à la limite du bâclé. Les fans du ciné de HK y jetteront un oeil, les autres resteront sur les vrais cadors du genre.
Ici, les sources d'inspiration ne sont même plus évidentes, elles sont carrément citées. En faisant référence à Tony Leung en taupe et à un cassage de caillou sur la tête lors d'une séance de pêche, Wong Jing avoue tout simplement ce qu'il copie: les
Infernal Affairs et autres
Elections, véritables références du film de triades de ces dernières années. Mais connaissant les qualités très moyennes de scénariste de Wong Jing, on ne s'étonne hélas plus des dialogues mal amenés, des personnages très clichés, et du mauvais équilibre du film. A vouloir jouer sur les deux tableaux, le film ne réussit finalement rien:
-La partie
Infernal Affairs sur les taupes ne conduit à aucun suspense, et paraît sous utilisé dans l'intrigue. Le côté surenchère "allez, 100 taupes. 500 tiens. 1000 à ma droite" manque de crédibilité, malgré ce qu'on nous raconte dans le making-of. Quant à la partie technique, le film déçoit avec une photo indigne des productions HKgaises récentes. Bref, les fans d'IA en seront pour leur frais.
-La partie
Election ne parvient guère plus à convaincre, le côté historico-culturel paraissant bien maigre à côté des deux opus de Johnnie To. Les personnages sont un peu trop blancs ou noirs pour qu'on y croient vraiment, les luttes d'influence manquent d'enjeux, bref, c'est là aussi peu passionnant.
Le film réussit finalement là où on attend Wong Jing, dans le divertissement peu fin, dans les acteurs qui surjouent gaiement comme ils savent le faire. Eric Tsang fait du Eric Tsang, Francis Ng du Francis Ng, Jordan Chan du Jordan Chan. Le film aurait clairement gagné à se concentrer sur cet aspect et à laisser de côté les emprunts. En l'état il reste un film de triade très oubliable qui rappellent un peu trop les erreurs du passé. Pourquoi dépenser pour voir ce
Wo Hu alors qu'on a quatre très bons films de triades dans deux approches différentes avec les Andrew Lau / Johnnie To? La réponse est hélas dans la question...
Marco MAK n'a jamais explosé, ces films ont toujours oscillé entre le bon et le médiocre, et WO HU fait partie de ceux qui permettent de dire qu'il est un honnête faiseur. à ce titre on peut citer aussi COLOUR OF LOYALTY (aussi en co réalisation) ou encore COP ON A MISSION.
ce WO HU est donc un divertissement correct reprenant encore le thème des infiltrés, pas original mais bénéficiant d'un casting qui assure (Francis NG, Eric TSANG, Jordon CHAN pour ne citer qu'eux). que dire d'autre? il ne faut pas s'attendre à quelque chose de scotchant, la deuxième partie comportant même quelques mollesses, mais le tout se laisse voir sans problème.
Lost undercover
Dans la droite lignée des "Infernal Affairs" et de ses nombreuses émules, voici venir al dernière production (opportuniste) Wong Jing, réalisé par l'un de ses (pourtant meilleurs) yes-men, Marco Mak.
Pas grand-chose à signaler dans ce nouvel avatar tout à fait honnête, au casting quatre étoiles, mais sans aucune originalité, saveur, ni touche personnelle. Un film, produit à la chaîne pour une consommation rapide, mais qui – contrairement à bien d'autres – ne reste pas sur l'estomac, mais s'évacue aussi vite, qu'il n'a été consommé.
Il manque une véritable dramaturgie, tout suspense est tué dans l'œuf par un manque de rigueur de l'écriture scénaristique et une réalisation plus inspirée, l'amourette d'Eric Tsang sonne faux et surajouté et seule la fin un tantinet surprenant fait finalement pencher la balance de la "bonne surprise", que de la "désagréable redite".