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2.79/5
Bullet and Brain
les avis de Cinemasie
2 critiques: 2.5/5
vos avis
8 critiques: 2.44/5
Clinquant et parfois ridicule, un nanar policier délicieux
Premier film de Keung Kwok-Man,
Bullet and Brain est un sous-genre du film d'action hybride, naviguant entre la comédie classique, le polar et le polar martial. Plus habitué au rôle de chef opérateur chez quelques personnalités du milieu (Tsui Hark, Derek Yee, Danny Pang...), le nouveau cinéaste livre un film particulièrement raté dans tout ce qu'il entreprend, mais qui se révèle être au final un divertissement coloré à mettre de plus à l'actif du cinéma HK. L'oeuvre démarre pourtant de la pire des manières, c'est à dire faire ce qu'il faut pourtant éviter histoire de ne pas passer pour un rigolo : le film débute sur les hauteurs d'un immeuble, où le gangster Winston s'amuse à lancer du personnel par dessus bord. Amusant. On vire ensuite du côté de Rain, interprétée par l'affligeante Tiffany Tang, et ses airs de nunuche ne font que rabaisser ses pauvres compétences d'actrice. L'inspecteur Wong est envoyé la protéger, on passera les détails, on s'est juste d'amblé qu'Alex Fong va s'amuser dans la peau de ce policier incompétent, gaffeur et mauvais gentleman. Vu l'épaisseur de son personnage, Keung Kwok-Man profite pour le ridiculiser plus qu'il ne faut pour le plaisir du spectateur un peu perturbé par ce qui se passe : après que Wong s'endorme à cause d'une flèche sédative, Rain est emmenée dans la limousine de son grand père qui lui délivre un pendentif appartenant à sa grand mère, et un code secret lui permettant d'ouvrir les portes de son coffre-fort en Suisse. Une somme énorme l'attend afin qu'elle passe des jours heureux. Classicisme du scénario, bien entendu, et le Winston du début comme tout bandit qui se respecte va venir renifler dans les affaires de la petite et bien décidé à récupérer le code, va tout faire pour arriver à ses fins. Le problème est que deux agents spéciaux sont envoyés pour la protéger. Carnage annoncé? Bien sûr que non,
Bullet and Brain s'apparente à du direct to video pour jeunes aficionados de séries TV du samedi après-midi. Absence de violence exacerbée, combats martiaux à peine bruts et surtout gâchés par une caméra qui ne filme pas si bien que cela (un comble quand on connaît le travail effectué par Keun Kwok-Man lorsqu'il était directeur de la photo).
Rain est donc la cible de Winston. Ses hommes commencent à montrer des signes de vie après un bon quart d'heure rose bonbon au possible et c'est là que l'aspect comique totalement involontaire du film débarque : lorsque Rain voit sa professeur d'art mourir devant ses yeux, elle sourit, cachée derrière un mur. Dans le genre apathique, on est servit. Mais le vrai premier morceau de bravoure est l'apparition de Brain et Bullet. Anthony Wong et Francis Ng présentés comme des rois, roulement de mécanique sévère dans un décor entièrement réalisé en synthèse sous fond de musique alternant rock et techno. Dans le genre "guest star", le cinéaste leur rend un véritable hommage hors norme en l'espace de quinze secondes chrono affichant un égo aussi démesuré que peu compréhensible au vu de leur relative sobriété tout au long du métrage.
Bullet and Brain c'est aussi un vilain gangster, Winston, qui discute avec le grand père mort de Rain (logique pour un type de cette trempe, qui plus est riche) à table, affublé d'un costard paillettes. Pour aller danser le Jet? Changement de ton, les gros bras laissent place à l'inspecteur Wong ramenant la belle Rain en side-car. Un side-car dans un polar HK, c'est à croire que les berlines de luxe manquent dans les rues -vides- du quartier dans lequel se déroule le film (sans en être informé, sans doute s'agit-il d'Hong-Kong). Un autre choc? Francis Ng qui ne se bat qu'avec un duo de matraques télescopiques, qui passe son temps à reluquer une strip-teaseuse du nom de Automn/May dans une boîte de nuit passant de la techno que l'on trouvait déjà dans la compile du Hit-Machine 97 et dont la génération Electrodance n'en voudrait même pas pour réaliser quelques fameuses pirouettes désordonnées. Autre faux pas, et un classique du nanar en puissance, chaque vilain tombant d'un immeuble se retrouve automatiquement sur une voiture ou sur un tas de bidons d'eau posés sur l'endroit de la chute. Bref, terminons cette liste d'invraisemblances d'une puissance rare avec la grève de la faim entamée par l'inspecteur Wong lorsqu'il se retrouve emprisonné par Anthony Wong et Francis Ng, là aussi on a connu plus héroïque comme action.
Si Keung Kwok-Man massacre son ouvrage par un manque cinglant d'expérience dans le domaine de la réalisation, il est peu acceptable de faire montre d'erreurs aussi grossières annihilant toute crédibilité à un film qui n'en avait déjà pas des masses à l'origine. Tourné, monté et scénarisé comme un clip (ou comme un mauvais Besson de la fin des années 90, au choix), mal interprété et déjà-vu pour l'amateur des productions Europa,
Bullet and Brain trompe son monde sur la marchandise : si Anthony Wong reste l'un des meilleurs éléments du film, du fait de son personnage bien implanté, roublard et "intelligent", son air blasé finit par ennuyer. Francis Ng joue les beaux gosses mais frôle très souvent le personnage sidekick par excellence, Alex Fong lui volant la vedette de ce côté là. C'est aussi ce qui fait la force de tout bon nanar qui se respecte, l'attelage de personnages pas bien fins, l'enchaînement de gaffes, le cabotinage royal des grands vilains (Andrew Wu en tête, Eric Tsang mérite un cigare aussi) et les twists de dernière minute improbables. Pourtant, même si
Bullet and Brain frise le zéro cinématographiquement, il reste particulièrement amusant et se suit sans broncher d'une seule traite. On aurait en revanche apprécié plus de risques de la part du cinéaste en herbe, comme la présence d'un vrai affrontement final ou des ambitions visuelles évitant le clinquant et l'inutilement speed. Une amusante friandise.
No brain, no pain
La première réunion à l'écran d'Eric Tsang, Francis Ng et Anthony Wong depuis "Infernal Affairs II" ne pouvait être mauvaise…et imaginer le duo inédit Wong / Ng ressusciter le bon vieux "buddy movie" tenait quasiment du pur fantasme !! Sauf que le nom de Wong Jing attaché au projet avait de quoi faire chuter la tension de plusieurs crans…et le résultat confirmer quelques craintes.
Certes, on ne s'attendait pas à la résurrection d'un duo mythique à la Tony Leung / Chow Yun Fat dans "Hard Boiled"; mais on pouvait au moins espérer du Chow Yun Fat / Conan Lee" dans un "Tiger on the beat" ou du Jackie Cheung / Stephen Chow dans "Curry & Pepper". Fi ! Si leur première apparition est effectivement sur-lignée, jamais Francis Ng / Anthony Wong ne sauront susciter l'alchimie dont ils auront fait preuve dans un "Dancing Lions" par exemple. La faute n'est pas à reporter à un manque de charisme, mais tout simplement à un manque de scènes d'anthologie pour entièrement déployer leur talent.
La faute à une intrigue décousue et surtout à un évident manque de budget et de moyens. "Bullet & Brain" se voudrait du grand spectacle de divertissement à la "Dragon Squad", mais n'atteint même pas le budget régie d'un "Twins Mission". Du coup, l'ensemble des protagonistes ont beau se démener, à aucun moment la sauce ne prend. Un peu, comme si on avait demandé aux acteurs de jouer devant un écran vert et qu'on avait sorti le film sans se donner la peine de rajouter les effets spéciaux nécessaires.
SAUF que les acteurs voudront y croire et donnent quand même le meilleur d'eux-mêmes (sauf ce pâlot Alex Fong, qui arrive toujours à enchaîner les tournages sans jamais gagner en charisme); alors on s'accroche à leur présence, on les regarde tenter d'insuffler la moindre logique à une intrigue qui en est dépourvue et on en arrive à la fin du métrage…
Moins une friandise, qu'une "mignardise": ce dessert totalement superflue, qui arrive en toute fin du repas en même temps que le café et qui soit vous éclate la panse une fois pour toutes, soit vous laisse avec un incroyable goût de sucré dans la bouche en vous faisant rager de perdre l'excellent goût du plat principal…soit vous écœure par son goût super cheap (ces bonbons totalement inidentifiables servis dans certains restos asiats ou indiens). Bref, du superflu.
Effectivement ce film est un nanar, assez souvent "over the top" niveau scénario et persos (malheureusement pas trop au niveau de l'action), et donc assez souvent ridicule, le film n'ayant à aucun moment l'étoffe des "grands" films, ni même les qualités d'un film réussi.
C'est à se demander ce que fait un tel casting dans cette caricature de film, qui aurait été sympa si c'était délibérément débile ( ce dont je doute).
Ce n'est pas désagréable à regarder, juste insipide et totalement vain, et je n'ai pas pu aller au bout cette fois ci. Si j'en trouve le temps et le courage je le ressortirai peut être pour lui donner une seconde chance en tant que film raté/mongol/fendard.
WONG Jing continue sa carrière comme il l'a toujours menée, c'est à dire en produisant des navets à la chaîne. Parfois on tombe sur un bon film (WO HU était encore correct) mais bien souvent la consternation est la réaction naturelle devant ces "oeuvres".
B Team
Est-ce que deux acteurs charismatiques que sont Francis Ng et Anthony Wong, peuvent-ils sauver un film qui coule plus vite que le Titanic ? La réponse est malheureusement et naturellement non.
Bullet & Brain / Saan cheung sau yu chi do sing (2007) est la première réalisation de Keung Kwok Man (ça se voit). Bullet & Brain c’est une production Wong Jing, devons-nous avoir peur ? On peut. Bullet & Brain c’est une comédie policière avec des personnages stéréotypés à outrance avec une histoire qui l’est tout autant donc rien d’originale. Et donc ? C’est niais, insupportable entre le flic gaffeur et la potiche de service toute mignonne à moitié idiote (si ce n’est pas complètement), vive le public ciblé ! Pourquoi s’offusquer sachant que c’est une production Wong Jing ? me direz-vous. Et vous avez raison. Pourquoi ? Tout bonnement parce que.
Plus sérieusement Bullet & Brain n’est pas catastrophique, il est seulement presque catastrophique. C’est mal joué sauf pour nos deux comparses cités plus haut (et encore…), c’est aseptisé à souhait, aussi bien dans la violence que dans les sentiments. Tout ceci en est infligeant, on s’ennui, c’est pas drôle alors que c’est censé l’être. Et Eric Tsang ? Passons. On ne croit pas une seconde aux rebondissements qui clôture le tout et ces rebondissements tendent à énerver. On aura comprit, Bullet & Brain, j’en suis allergique. Passez votre chemin devant ce film-ci, gain de temps garanti.