Acteur emblématique de la Shaw Brothers, Ti Lung aura été pour le public hongkongais des années 70 l'incarnation de l'idée de chevalerie et un acteur au service de la vision de réalisateurs aussi marquants que Chang Cheh, Chu Yuan ou plus tard John Woo et Liu Chia Liang.
Né en 1946 dans le Guangdong, Ti Lung a déjà une formation solide en arts martiaux lorsqu'il arrive à l'école d'acteurs de la Shaw durant la fin des années 60. Il peut alors y perfectionner sa technique et y travailler ses talents de comédien. Il débute sous les auspices de Chang Cheh dans The Return of the one-armed Swordsman (1969) et après le départ de Wang Yu pour la Golden Harvest il devient l'acteur fétiche du cinéaste aux cotés de son compère David Chiang. Leur collaboration culminera avec La Rage du Tigre et Frères de sang. Mais vers le milieu des années 70, lorsque Chang Cheh décide de produire la série Shaolin pour faire face à la vogue post-Bruce Lee, Ti Lung ne sera pas de la partie, sauf pour Les cinq maîtres de Shaolin. Mais il entame alors une collaboration avec un autre grand du wu xia pian, Chu Yuan, notamment sur Le Sabre Infernal (1976), Le complot des clans (1977) et Death Duel (1977) qui renouvellent le wu xia pian à coup de splendeur plastique et d'intrigues à tiroirs. Mais au fur et à mesure que le système de studios de la Shaw décline et qu'une talentueuse Nouvelle Vague se profile, la carrière de Ti Lung connaît au début des années 80 un passage à vide et il part à Taïwan avec d'autres anciennes stars de la Shaw touner des films d'arts martiaux médiocres. Mais c'est John Woo qui lui permet de retrouver des grands rôles avec Le Syndicat du Crime et Le Syndicat du Crime 2. On le voit alors régulièrement dans des seconds rôles ou des apparitions comme dans Tiger on the Beat et il trouve en 1994 un nouveau grand rôle dans Combats de maîtres. Ensuite, silence ciné jusqu'en 1999 et the Kid. On l'a récemment vu dans Frugal Game (2002). En 2003, il joue également le rôle de l'empereur dans la série TV Princess returning Pearl III.
source: asiepassion
Ordell Robbie