La plus grande star féminine du yakuza eiga
Si Fuji Junko bénéficie aux yeux du public du yakuza eiga d'une aura comparable à celle d'un Takakura Ken, c'est qu'elle allie un sens de l'autorité classiquement associé à la figure du yakuza et une douceur proche de l'idéal de féminité traditionnel japonais. Et qu'accessoirement la série des Red Peony Gambler fit d'elle l'actrice emblématique des sixties dorées du genre.
Une vocation précoce
Née en 1945 à Wakayama, Fuji Junko a pour père Shundo Koji, futur grand producteur de la TOEI. Après une enfance passée à Wakayama, elle déménage à Osaka avec ses parents. Là, elle rêve de carrière dans le théâtre et se met à étudier danse, chant, jeu d'actrice à l'école d'Osaka pour les acteurs enfants et le mannequinat. A 17 ans, sa famille et elle partent à Kyoto. Là, elle fait de la figuration régulière pour un show télévisé local et visite les studios de la TOEI à Kyoto. L'associé de son père Makino Masahiro la remarque alors et lui propose de tourner dans son film Tales of Hashu Chivalry: A Man's Sake Cup (1963).
Sommet, retrait et retour au cinéma
En 1963, elle apparaît dans 10 films de la TOEI tout en travaillant régulièrement pour des séries télévisées. Au milieu des sixties, elle est la star féminine de la TOEI. Elle joue alors souvent des rôles de femme aimée de yakuzas solitaires ayant sacrifié l'amour à leur métier (Tsuruta Koji, Takakura Ken...). Les années 68-72 sont celles des
Red Peony Gambler et du sommet de sa poularité. Oryu est
son rôle. En 1972, elle épouse Onoe Kikunosuke, acteur de Kabuki rencontré lors d'un tournage de série télévisée. Elle tourne
The Hizakura Family of Kanto et se retire du grand écran. Les ninkyo eigas de la TOEI subirent un déclin suite à son départ. Fuji Junko se met ensuite à animer des talk shows avant de revenir à l'écran en 1989 dans le mélodrame
Buddies aux côtés de Takakura Ken. On l'a également vue en 1998 dans
la Maison des Geishas de Fukasaku Kinji et en 2006 dans
Nezu no ban.
Source: The Yakuza Movie Book
Ordell Robbie