Ordell Robbie | 2.5 | Au milieu... |
Ce 23ème volet de la saga Zatoichi est typiquement à le genre de film à l'encontre duquel on n'a pas de reproche majeur à faire mais qui peine à enthousiasmer un minimum. Le scénario reprend ainsi le point de départ du Voyage Meurtrier mais en enlevant cette fois à Zatoichi toute vélléité de paternité. Et on retrouve les personnages à "gueules" avec allure grotesque en option, les yakuzas sans principes terrorisant les villageois déjà vus dans d'autres volets de la saga. Et c'est justement ce coté déjà vu, répétition de formule au prix de petites variations qui dessert le film. Car à cause de ce déjà vu on ressent d'autant plus l'abime séparant le travail formel de Mori de celui de Misumi sur d'autres volets de la saga. La mise en scène offre ainsi un artisanat classique de bonne facture mais moins maniaque de précision que celui d'un Misumi. Elle ne convainc pas vraiment non plus dans ses "audaces": usage trop signifiant de la caméra à l'épaule reflétant l'agitation intérieure de Zatoichi ou convenu en plan subjectif. Le montage peu rythmé des combats est lui compensé par le sens du spectacle sabre en main de Katsu. Lors du combat à un contre plusieurs de fin, le filmage pas toujours lisible fonctionne meme parce qu'il fait corps avec le chaos du combat. Mais le surdécoupage fonctionne en revanche moins lors du face à face final. Rayon direction d'acteurs, les seconds roles n'évitent pas toujours le cabotinage. Enfin, le score est très peu inspiré. Pour un volet en forme de cinéma de ventre mou.