Le premier film de Kitano, ou les prémices d'un futur talent
Violent cop n'a pas du tout marché lors de sa sortie au Japon. C'est tout à fait compréhensible; imaginez un peu qu'en France, un gars qui fait le clown à la télé tous les jours depuis une éternité (du genre Coluche ou Jamel dans 10 ans) se lance dans le cinéma par hasard en signant un polar froid, cynique et violent. Cela a de quoi déconcerter, et les japonais ont d'ailleurs mis le temps pour comprendre qu'il était un véritable cinéaste, doué de surcroit.
Violent cop, le seul film dont Kitano n'a pas écrit le scénario, est une sorte d'Inspecteur Harry, sans le côté tape-à-l'oeil de son modèle US, et sans happy-end. Même si la mise en scène et le style n'en sont qu'à leurs balbutiements, les bases sont déjà là, et il est bien sûr permis de se régaler devant ce polar étonnant à la violence dérangeante.
Le Kitano qui résume tous les autres sans trop se prendre la tête (pour une fois !)
Violent cop est pour moi le meilleur Kitano car au moins, c'est direct, parmi ces films, c'est le seul résumé valable de ce qui trotte dans la tête de Kitano, c'est à dire toujours la même thèmatique, le pro du flingue désabusé, le seul qui ne s'embarrasse pas de supterfuges pseudo sentimentaux et de lenteur excessive injustifiée, le seul qui a un but et qui y va tout droit. Mais bon, ça reste limité, trop mou et surtout profondément négatif. C'est mon avis.
Il fait respecter son autorité.
Kitano répond à Fukasaku d'une superbe manière en reprenant un film qui lui était destiné auparavant. Le flic sans pitié Azuma est alors né dans un costard 2 pièces, à l'allure nonchalante. Sans rire, même si un peu maladroit au niveau de sa structure, Violent cop est un polar surfant souvent entre l'humour typique du Beat Takeshi et la poésie mélancolique de Kitano.
Le film débute alors comme un polar dopé à l'ultra violence et truffé d'humour noir. Le personnage qu'incarne Kitano est alors à double facette. Flic modèle et bien portant devant son patron, véritable ripou et crapule de première dans la rue, frappant et torturant toute vilaine personne. La séquence d'intro, fabuleuse en son sens, prouve que le chasseur devient chassé lorsqu'il se retrouve seul. Dans le rôle du pédiatre peu orthodoxe, l'inspecteur tatane la tronche et met des coups de boule à qui oserait mettre le dawa dans la ville. Il en met aussi lorsqu'on parle mal de sa soeur. Il a raison après tout.
Là où Violent Cop paraissait être un pur polar au début, il en est tout autrement par la suite. Plus sombre et tragique (à la manière des descentes aux enfers des sbires de Fukusaku période seventies), le métrage se transforme en véritable machine de guerre, au message social fort et engagé. On y trouvera des tournantes dans des pièces dégueulasses où la victime est droguée aux shoots pour couiner (en fait, la soeur d'Azuma), où les corps ensanglantés gisent à droite à gauche telles des ordures encaissées dans des coins sombres (des bouche-trous). Dénonciation d'une société sans foi ni loi où truand, caïd, yakuza et ripoux se répondent par l'intermédiaire des balles.
Les courses poursuites en pleine ville du début se voient alors substituer par un final démentiel et ultra violent entre Azuma, son ennemi et sa soeur, séquence hallucinante et étonnante dont on ne pensait une issue pareille. Le style de Kitano est alors né (quoiqu'il faudra attendre définitivement Sonatine pour s'avancer pareillement), et le fan de cinéma est aux anges.
Esthétique : 3/5
Musique : 3/5
Interprétation : 4/5
Scénario : 3.75/5
Un bon début pour Kitano, même si loin de ses meilleurs films
Un polar à la Kitano comme on l'aime, où il interprète son légendaire personnage de flic aimable, calme, honnête et très loquace :-) Le film est assez surprenant dans son scénario, notamment sur la fin qui part un peu dans tous les sens. La véracité de l'histoire en fait les frais, mais l'ambiance instaurée par Kitano rattrape ce côté un peu bancal du scénario à mon goût. Tout comme dans d'autres films de Kitano, la vraisemblance n'a rien de primordial, ce qui compte ce sont avant tout les personnages et les situations qui se créent entre eux.
Même si celles-ci sont un peu loufoques parfois (un des personnages le dit même à la fin, ils sont tous fous !!!), certaines scènes dégagent beaucoup de force. Les bases du cinéma de Kitano sont posées: peu de dialogues, attrait pour la mer, cadrage fixe, filmé débordant de la scène proprement dit (commence avant l'arrivée des personnages ou se termine après), personnages assez originaux...
Le moins que l'on puisse dire c'est que ce polar ne vous laissera pas insensible, de part son originalité, son interprétation, son ambiance et comme toujours la musique de Joe Hisaishi. Enfin, évitez la version française, la doublure de Takeshi Kitano est un peu catastrophique quand on connaît la voix originale...
UN CHOC. UNE TUERIE. DU KITANO.
CELA VA FAIRE PRES DE HUIT ANS QUE J'AI VU POUR LA 1ERE FOIS VIOLENT COP, ET A CHAQUE VISION, C'EST PAREIL: C'EST UN CHEF D'OEUVRE QUI POSE LES BASES DE SON STYLE: LONGUES PHASES CONTEMPLATIVES, IRRUPTION DE VIOLENCES SOUDAINES, LYRISME ET DETACHEMENT...
KITANO FAIT SE RENCONTRER DEUX STYLES DE REALISATEURS DANS CE FILM:
LA VIOLENCE DES YAKUZAS EIGAS DE FUKUSAKU ET LE COTE POLICIER D'UN KUROSAWA TENDANCE CHIEN ENRAGE ET ENTRE LE CIEL ET L'ENFER.
MAIS AU FINAL C'EST DU KITANO ET CA FAIT MAL: LA POURSUITE SUR FOND DE SATIE FALLAIT Y PENSER ET SURTOUT CET EPILOGUE VIOLENT ET NIHILISTE.
BREF ON EST EN 1989, LA REVOLUTION ETAIT EN MARCHE ET ALLAIT BOULEVERSER BEAUCOUP MAIS ALORS BEAUCOUP DE GENS...
Surprenant de la part de Kitano
C'est avec "Violent Cop" et "Sonatine" que j'ai découvert Kitano.
"Violent Cop" est pour moi un bon polar sombre et désespéré bourré de bonnes séquences. Kitano est tout simplement hallicinant. Le film se repose entièrement sur lui. Pourtant son personnage n'est pas très bavard.
Ses grimaces régulières au visage (malheureusement naturelles suite à un accident de moto je crois) perturbantes au début feront sa marque de fabrique. Kitano Style.
Au final une oeuvre puissante et brutale. Chapeau pour un premier film.
SUGOIIIIIIIIII
Violent Cop, sans rentrer dans les détails, raconte l'histoire d'un flic violent (...). Kitano joue le rôle de ce flic véreux, qui rentre en conflit contre une organisation de Yakuzas, jusqu'à l'affrontement final.
L'intrigue est classe, et les divers protagonistes sont relativement attachants. Quand à la réalisation... pour un premier film, c'est un coup de maître !!! Seul un réalisateur de Génie peut pondre une telle merveille du premier coup !!!!
En définitive, ce film est géniallissimement merveilleux (seul petit point d'orgue peut être, la musique qui n'a rien d'exceptionelle...).
KITANO SENSEI RULEEEEZZ
Bon polar.
J'ai bien aimé pourtant d'habitude les polars j'aime pas trop c'est pour dire.
si tous les premiers films étaient de cette qualité !
Takeshi Kitano nous montre dès son premier film ses qualités de réalisateur, les plans sont classiques mais de qualité.
Un scénario classique pour une violence très crues, pour un film très crus !
Les personnages sont les personnages habituels pour ce genre de film, on pourrait le reprocher, mais justement, Kitano nous montre tout cela à sa façon, la violence est belle et bien présente, mais elle n'est pas magnifiée, elle est 'réelle' dans le sens où l'on en fait pas son apologie.
pour un premier film, Kitano Takeshi frappe fort
Une histoire brutale, un flic refermé sur lui même, une violence qu'il a du mal à contenir, une soeur légèrement timbrée, des flics corrompus, d'autres incompétents, des ripoux pas contents, et pas mal de scènes choc ...
une très grande réussite
Violente Cop, un film peu connu, dommage
Violent Cop, un polar noir de Takeshi Kitano. Premier film, et premier échec commercial de Kitano, poutant derrière un titre pompeux, Violente Cop (pire la traduction du titre original donne en gros, prenez-garde cet homme est dangereux), se cache un polar de fort bonne facture. Le scénario repose sur une banale histoire de corruption policière, mais Kitano va se servir de cette histoire pour montrer les thèmes qui feront sa carrière cinématographiques : la violence sans fioritures, les scènes à la mer, répliques qui tuent (le monde est fou entre autre), etc..
Le héros est le premier des personnages typés de Kitano, c'est un être refermé sur lui-même qui à la moindre contrariété se mets en colères et cogne. Ces expressions comme la majeure parties des plans du film sont statiques.
Un film grand, loin des polars actuels, on suit avec beaucoup d'intêret les pérégrinations d'Azuma. Premier film, premier chef d'oeuvre.
N.B : Essayez de trouver Susumu Terajima, un indice, il se fait descendre par Kitano dans le film.
Le premier film de Kitano est à l'image de sa filmographie : SANS FAILLES !!!
Un polar inoubliable car complètement cinglé, comme ses personnages (voir la soeur abonnée aux viols, le tueurs homo, le flic ultra-radical, les voyoux défoncés au crac, etc...), la fin du film (qui est digne d'un Tarantino complètement barge à la sauce japonaise) est l'une des meilleurs jamais réalisée!
Tous ce que j'aime dans un film asiatique y est!
Il ne faut pas hésiter et se ruer vers ce polar qui est une véritable petite pépite d'or!
MAGISTRAL!
Violent mind!
Bon début pour une carrière, certes, même si entaché par son irrégularité et sa lenteur parfois inutile. Sinon, c'est sans doute le plus noir (noirceur qui frise parfois le nihilisme et le néant cinématographique) et le pus drôle des Kitano. Certaines séquences sont formidables, particulièrement la poursuite en voiture et à pied qui et un bijou d'humour et de dynamisme.
Premier film première bombe...
Tout le style Kitano se met en place dès ce premier film....Manque encore la poésie, les ellipses et la musique d'Hisaichi mais quand même pour un premier film c'était très prometteur...
Un film très prometteur imprégné par la touche Kitano
Violent Cop présente déjà toutes les caractèristiques des films de Yakuza de Beat Takeshi. Souvent lors de ses débuts, un réalisateur a tendance à chercher son chemin. Takeshi Kitano a tout de suite trouvé sa voie, et c'est à ce titre que Violent cop est intéressant. On y trouve déjà parmi les fidèles Susumu Terajima. Le scénario est assez bien foutu, même s'il n'est pas très complexe pour autant. Kitano est parfait dans le rôle de ce flic marginal exprimant avec efficacité une immense violence et un certain cynisme. Il y a bien quelques moments d'imperfection, mais Violent Cop est un film de bonne facture et il se laisse regarder assez facilement.
Premier film, premier coup de maître
Avec ce polar ultra-violent qui occasionnait ses débuts en tant que réalisateur, Kitano avait miraculeusement découvert une forme d'austérité qu'il ne retrouvera pas dans ses derniers films.
Violent Cop est un vrai brut de décoffrage, un film glacial, pessimiste et antipathique, qui, à l'image du personnage de flic joué par Kitano himself, laisse exploser une violence sourde et robotisée constamment contenue en lui.
Rien ici de l'émotion à la limite de la sensiblerie qui caractérisera ses œuvres les plus accessibles et appréciées, mais de la noirceur, de la brutalité, un environnement de flics et de voyous blindé, désenchanté, et un certain cynisme des plus savoureux. Kitano affiche d'emblée son obsession pour l'errance et la solitude, qu'il concentre dans Azuma, ce policier dont la seule méthode est de brutaliser autrui pour faire avancer le schmilblik. Il rend envoûtante la morosité urbaine et dénature la mer de sa beauté, sous la fameuse Gnossienne No. 1 d'Eric Satie, transformée en une sinistre rengaine militaire. Scénario et dialogues minimalistes à l'appui, le cinéaste pratique l'épure totale, tout en optant ostensiblement pour une esthétique inhérente à la série B d'exploitation. Photographie crasseuse et opaque, éclairages insuffisants durant les séquences nocturnes, on aurait pu se croire dans un Hollywood Night si Kitano ne soignait guère ses plans comme un petit orfèvre, multipliant les angles de vues atypiques et étirant, par de judicieux choix de montage, les temps morts qui n'ont pas forcément lieu de figurer dans l'intrigue. Cette grammaire cinématographique qui ne ressemble à aucune autre sera immortalisée dans
Jugatsu, l'œuvre suivante de Kitano et le point d'orgue de sa filmographie.
Film glacial, dépeignant un univers glacial et des personnages glacials,
Violent Cop se veut l'antithèse d'un certain cinéma japonais mignon, poétique et serein que l'on connaît bien. Quelque part, Kitano était à cette époque le cousin de Tsukamoto, l'esbroufe démentielle en moins, bien évidemment. Un polar brutal, noir et déshumanisé, qui remet les yeux en face des trous.
un film violent sans concession avec ce flic renfermé sur lui-même aux méthodes expéditives pour faire respecter la loi
du bon kitano
VIOLENT COP ! ou kitano en flic nerveux !
Comme souvent chez Kitano le film est très violent : scènes d'action brutes qui vont des bagarres aux poings aux coups de feu à bout portant.En plus d'etre violent, le film est immoral : Kitano prend un grand plaisir à jouer son role de flic teigneux et méchant, sans grande personnalité.Pourtant le personnage est charismatique ! On aime le voir frapper des sales gosses et trouer du gangster !!!
Après si tu kiffes pas tu regardes pas et puis c'est tout...Mais ça en vaut la peine ! Y'a toujours quelque chose d'attirant dans les films de Kitano !
Surestimé.
Le cinéma de Kitano est un cinéma casse-gueule, puisque l'intérêt de ses films est sur la corde raide. On prend du plaisir, mais il suffirait de quelques trucs en moins pour ne pas adherer à son style. Maniant l'ellipse comme Kubrick manie le steady, boulversant les codes du polar, remplaçant le vétéran Fukasaku, Kitano envoie chier tout le monde. Bien. Allez, juste pour voir, j'envoie chier Kitano (même si tout le monde s'en fout).
Doté d'une musique mineure, d'un montage moyen et d'une construction mal foutue, une sorte d'enchevêtrement de show plus ou moins violents et intimistes du Maître Kitano, le premier film de l'apprenti-réalisateur sent sa personnalité, mais pas encore la grandeur. Filmant un peu comme il fait marrer ses spectateurs, Kitano laisse complètement en plan ses acteurs, parfois naturels, mais souvent dépassés (ils n'étaient pas encore habitués, les pauvres!); et, s'il aboutit au final à quelque chose d'unique et de désabusé, donc un film à voir et à garder (quand on voit ce qui suivra), Kitano montre déjà tout ce qui fera la force de son cinéma et sa faiblesse, même s'il s'est amélioré fortement en dix ans.
Pour finir, donc...
Les plus : c’est unique, puisque c’est un film de Kitano (le maître).
Les moins : c’est très bancal, puisque c’est le premier film de Kitano (le présentateur télé).
Out.
Bon départ pour Kitano
Kitano prend ses marques et nous livre un polar correct. On sent déjà que le film obéit à son style personnel. Rien de vraiment original mais l'ambiance est là. Le film est plaisant à regarder.