Simon Horror Picture Show
L'heure de faire le bilan à sonnée. En ces temps où sort un Dream Home quelque peu surestimé, et que les fans du ciné de genre made in HK rêvent d'un regain de popularité du film d'horreur dans l'ancienne colonie, faisons un peu le point sur le ciné d'horreur et fantastique local. Après des productions fantastique/black magic qu'on a connu avec la Shaw, après les pires déviances de la cat III et après les films de fantômes à 2 balles (même pas les moyens de se payer un drap et ainsi cacher sa piètre performance à ce prix là), un constat s'impose: Non, le cinéma d'horreur HK n'a jamais fait peur. Attention, je n'ai pas dit qu'il était mauvais. On a pu en effet prendre bien du plaisir sur les trips tripatouillants de la cat III, mais dès qu'il s'agit de toucher au fantastique, il n'y a plus personne.
Il est en effet assez incroyable de constater qu'une terre se situant quelque part entre le Japon et la Thaïlande, deux des pays les plus doués de la planète en terme de production de films flippants ne soit qu'un nid à tâcherons dès qu'il s'agit de faire flipper son spectateur. La vague de films de fantômes qui a émergée des les 90s avec Troublesome Night et par la suite toutes les resucées HK des Ring et autres J-horror (les films des Pang bros. entre autres) n'a jamais produit ne serait-ce qu'un chef d'oeuvre, et le nombre de films à peine regardables n'est pas plus nombreux.
Non, les hongkongais ne savent pas faire peur, et comme le prouve ce Troublesome Night VII, ils ne savent pas instaurer une tension. Jamais glauque, jamais malsain, jamais déviant, jamais inquiétant, jamais macabre, le film de Nam Yin contient tous les défauts des films de fantômes HK, puissance 1000. Visiblement, s'il y a une chose que les hongkongais n'ont pas compris c'est bien la manière de mettre en scène la terreur. Pour faire bref, quand un réalisateur HK veut faire bondir son spectateur, il met un insert super rapide, un gros bruit perçant, et voilà! A Hong Kong, on aime les jump scares, et on nous le faire savoir, si bien que cette technique est utilisée à toutes les sauces, soit assez pour délaisser tout autre artifice cinématographique. De quoi mettre nos nerfs à rude épreuve, non pas pour sa puissance d'effroi, mais par l'agacement suscité.
Et sinon, que reste-t-il dans ce septième opus ? Une seule histoire, une équipe qui vient filmer un clip sur une île hantée, un Louis Koo à la présence fantômatique, le duo Hui Siu Hung et un Frankie Ng qui cachetonnent dans 2/3 scènes, un "fantôme" qui passe son temps à courir et à crier dans les hautes herbes, une Helena Law qui joue les vieille (toujours très caractérisé ses personnages vous remarquerez!), beaucoup d'ennui, et forcément, le seul, l'incontournable, Simon Lui qui nous fait son one man show humoristique! Bref, pas grand chose à sauver. Mais qui sait ? Un reboot de la saga Troublesome Night pourrait relancer la machine et contenter les amateurs de mauvais films d'horreur made in HK, mais vu la conjoncture actuelle (qui tend à produire de l'asceptisé en direction de la Chine mainland), on peut toujours rêver!
Tourné sur une petite île, ce septième épisode marque le premier faux pas dans cette série.
Pourtant excellent scénariste, Nam Yin nous déçoit beaucoup à la réalisation. Pas aidé par un manque de moyens évident, ce film a un aspect "cheap" qui confine le ridicule dans des scènes qui devraient au contraire dégager des émotions. Heureusement, le casting (dont la plupart sont des habitués de la série) est là pour nous assurer le spectacle. Amanda Lee, enfin autorisée à pousser la chansonette, tourne des clips sous la houlette de Wayne Lai, hilarant en réalisateur formé à la MTV. Louis Koo n'a par contre jamais eu un temps de présence aussi faible dans cette série mais il forme pourtant avec sa petite amie le couple clef du film, celui qui renferme l'énigme responsable d'étranges phénomènes. Seule Law Lan sait ce qui se passe réellement et va tenter, aidée des villageois et des invités, de remettre les choses dans l'ordre pour que l'île puisse devenir paisible. La musique récurrente aux "Troublesome night" est toujours aussi envoutante et permet de maintenir un petit peu le charme de la série. Avec d'autres acteurs, ce film ne serait certainement qu'un navet et seul le mauvais Lee Wing-ho y aurait peut être sa place.