Le triangle de fer
Ce film datant de 1972 signé par celui que j'appelle le petit maître Joseph Kuo, rassemble une nouvelle fois le sympathique Man Kong-Lung et la jolie Nancy Yen.
L'histoire est encore une fois assez anecdotique et propose un cheminement formation-mort du maître-vengeance. Un mode opératoire bien connu de tous les amateurs de kung fu old school.
Kang Luen (Man Kong Lung) est un orphelin que son maître, un éminent instructeur de kung fu, a élevé, mais auquel il a toujours refusé l'apprentissage des arts martiaux. Il effectue le travail de conducteur de pousse pousse pour gagner sa vie.
Etant victime des moqueries des autres, il demande à son maître de lui apprendre la pratique de l'art suprême. Ce dernier accepte à condition qu'il n'en use pas à des fins vengeresses. Une guerre entre les différentes écoles éclate. Pour défendre les intérêts de son maître, Kang Luen se bat. Son maître le répudie...
La suite coule de source, et verra notre innocent orphelin devenir un véritable expert dans l'art d'occire ses ennemis.
Le générique du début est signée de l'italien Riz Ortolani !!! En fait il s'agit de la bande originale de "Le Dernier Jour De La Colère" de Tonino Valerii. Pendant tout le film on pourra entendre des morceaux de western italiens. Cette tendance à pomper les bandes originales du western italien sera réitérer souvent dans la comédie kung fu, je pense notamment aux films de Karl Maka ou de Lau Kar Wing.
Le gros intérêt de ce petit film sans prétention réside une nouvelle fois dans ses combats. Pas spécialement hautement chorégraphiés, ils demeurent très attractifs. L'acteur principal est plutôt à son avantage, et effectue quelques acrobaties du plus bel apanage.
Mais le côté attractif du film réside dans un fameux trio de combattants à la solde du méchant. Un japonais, un coréen et un chinois, qui forment le triangle de fer. Une technique redoutable et quasi infaillible qui coûtera la vie du maître de Kang Luen.
Le japonais interprété par Ng Tung Kiu et le coréen par Choi Wang sont particulièrement impressionants de par leur technique respective. Le duel final proposera une longue scène de combat particulièrement violente.
Dans la mouvance des films de Jimmy Wang Yu, style Chinese Boxer, ce Triangular Duel qui date quand même du début des années 70, s'en sort avec les honneurs pour une production hors des grands studios. Décidément ce Joseph Kuo est un bricoleur hors pair qui parvient à nous faire oublier certains défauts de ses oeuvres, scénario minimaliste notamment, par une bonne maîtrise de la mise en scène, il sait filmer un combat; mais également par un foisonnement de combats en tout genre.
Ses oeuvres sont faites de deux tiers de bastons et d'un tiers de blabla. Un rapport tout à fait estimable.
