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Throwdown

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les avis de Cinemasie

8 critiques: 3.34/5

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38 critiques: 3.34/5



MLF 3
Xavier Chanoine 4.25 Et un Ippon dans la face, un !
Ghost Dog 2 Pas convaincant
Ordell Robbie 2 Du Karma au Judo...
jeffy 3.75 Légère déception...
François 3.75 La troisième ère Milkyway?
Tony Wong 5
Anel 3
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Et un Ippon dans la face, un !

Décidément, Johnnie To m'étonnera toujours. Se poser devant un de ses films est toujours synonyme de grosse surprise, bonne ou mauvaise, mais son entreprise fini toujours par trouver la scène ou le climax qui fait que l'on a toujours envie de découvrir ce cinéaste, d'étudier son style, ses approches, voir même ses messages confinés derrière un comique de situation contrastant efficacement avec ses ambiances glauques à peine éclairées, tout droit sorties des bas-fonds de Hong Kong. Judo : Throwdown représente en cette année 2004 la quintessence du réalisateur, multipliant les clins d'oeil tout en offrant un spectacle hyper jouissif, à des années lumières de ses premiers polars. Comme chacun ici le dit, To change avec le temps. Et ce To des années 2000 (tout du moins post 2003) figure parmi les cinéastes les plus passionnants qu'il m'ait été donné de voir, si l'on fait l'impasse sur le vraiment pas terrible Breaking News aussi impersonnel que raté dans sa démarche de thriller dénonciateur.

Formidable road-movie à travers tout Hong Kong, Judo est une pure comédie sous ses faux airs de film martial emprunt de messages optimistes sur la condition de tout HongKongais (voir tout être humain) si il met un peu du sien : tomber, se relever, encaisser, se relever, toute une démarche imagée émanant des principes mêmes du Judo. Ajoutez à cela un trio de loosers juste formidable (l'incroyablement nonchalant Louis Koo, le nerveux Aaron Kwok et la géniale Cherrie Ying (quelle intro!)) et vous obtenez un film dans le fond sérieux, rappelant plus d'une fois la saga du Judo de Kurosawa Akira, mais qui se révèle être au final une comédie charmante, presque inclassable. Un film trompeur qui use des codes du film martial traditionnel pour bluffer son spectateur et l'emmener vers des lieux fascinants. Judo représente un divertissement absolu et définitif, en plus d'être incroyablement classe dans sa mise en scène.

Esthétique : 4.25/5 - Des ambiances, des lumières et un cachet général fascinants. Musique : 4.5/5 - Peter Kam excelle une fois de plus. Une bande-son de très haut standing. Interprétation : 4.25/5 - Ces gens là ont une classe. Scénario : 4.25/5 - Vibrant hommage à Kurosawa, Judo est remarquablement construit et parfois terriblement drôle.



01 janvier 2007
par Xavier Chanoine




Pas convaincant

Il y a de beaux moments de cinéma dans Throwdown, bien aidé en cela par une très belle photo qui s’adapte parfaitement aux scènes nocturnes : un combat de judo au ralenti, une course poursuite dans les rues de Hong Kong des dollars plein les bras, un marmonnement de gars bourré à l’arrière d’un bus, un affrontement dans la prairie inspiré de La légende du grand Judo… Oui mais voilà, quelques jolies scènes ne font pas un film, surtout quand ce dernier est affublé d'un scénario et un rythme aussi pauvre – difficile de ne pas s’ennuyer ferme devant cet hommage appuyé à l’œuvre de Kurosawa, car on ne se sent jamais vraiment concerné par les personnages ou par les enjeux de l’intrigue. Et Johnnie To de me décevoir à nouveau…



14 février 2005
par Ghost Dog




Du Karma au Judo...

Le générique de fin de Throwdown comporte une dédicace à Kurosawa et une publicité pour Gilette. Comme un résumé d’un cinéaste/producteur chez qui calcul commercial et talent ont toujours marché main dans la main. Cette dédicace confirme également le rapport particulier du Hongkongais au regretté géant nippon : The Mission avait les 7 Samouraïs dans le rétroviseur de son pitch, PTU reprenait le point de départ de Chien Enragé et Throwdown confronte le judo tel que décrit dans les Sugata Sanshiro à un mélange des genres typiquement HK. Cette volonté de revenir à un mélange des genres à la hongkongaise rapproche d'ailleurs le film de Running on Karma. Avec lequel il a malheureusement aussi en commun le fait de mettre ses qualités cinématographiques au service d’un propos ne dépassant pas la philosophie de comptoir. Sans être extraordinaires, les acteurs sont corrects et le cinéaste emballe comme toujours son film avec la Milkyway’s touch. Même si le score du film est assez inégal.

On pourrait aussi louer le cinéaste de ne pas tenter de refourguer sous un emballage neuf les idées narratives des premiers polars Milkyway. Reste que le potentiel narratif des belles idées du film n'est pas totalement exploité. Le trio qui est au centre du film d’un point de vue narratif était par exemple assez intéréssant de par la diversité des horizons dont ils proviennent. Mais si leurs points communs sont bien mis en évidence –le désir du combat, qu’il soit physique ou personnel, les réunit-, leurs antagonismes n’arrivent jamais à se compléter. Du coup, on perd la force narrative que peuvent donner les figures d’individualités complémentaires réunies par un but commun au cinéma. Reste la grande qualité du scénario : centrer le maximum d’éléments narratifs sur la question du combat. La rue, les salles d’arcade, les bars sont ainsi autant de lieux où le désir des personnages de se mesurer à l’autre trouve le moyen de s’exprimer. Et le personnage de la chanteuse tente de donner une résonance plus large à ce thème en y ajoutant l'idée des rêves professionnels et personnels que peuvent avoir les individus. Le problème, c’est que le propos du film n’est pas développé de façon vraiment ambitieuse thématiquement. Du coup, il n’arrive jamais à dépasser le fait que la vie est un combat. L'humanisme de To parait simpliste comparé à celui de Kurosawa.

D'où un film intéréssant comme projet de cinéma mais raté. Tout en ayant suffisamment d’éléments pour maintenir malgré son irrégularité inévitable To comme un cinéaste/producteur à suivre vu le contexte HK actuel...



08 octobre 2004
par Ordell Robbie




Légère déception...

Il est facile de voir ce que Johnnie To a voulu donner avec ce film, trop facile peut-être. Avant de parler du fond, deux mots sur la forme; comme toujours il n'y a rien à redire sur la maîtrise des plans qui caractérise M. To, on a droit ici à une photographie assez sombre, avec beaucoup de scènes interieures ou de nuit en accord avec le sujet traité. Le problème vient du choix scénaristique qui donne la priorité à la maturation psychologique très prévisible du personnage de Louis Koo. Ceci implique un dévelopement assez lent de l'action qui se fait au détriment du rythme. Autant ce type de rythme confèrait une texture bien particulière à un film comme PTU par exemple, autant ici cela passerait presque pour un manque de profondeur. Pourtant le jeu du trio d'acteurs principaux ne souffre d'aucune critique, mais il manque ce quelque chose qui fait que l'on s'interesse vraiment à un film. Ajoutons que trouver quatre experts en judo qui s'affrontent dans un milieu aussi confiné que celui dans lequel se déroule l'action tient quand même du miracle, et que la vraisemblance des combats dans la rue uniquement en technique de judo est difficle à avaler. Il n'en reste pas moins que ce film demeure dans la bonne moyenne de ce qui se fait, Johnnie To continue avec perséverance et application à traiter des sujets à la manière d'un challenge qu'il se lancerait perpetuellement, mais qu'ici le sujet n'est peut-être pas aussi interessant que ce à quoi il nous avait habitué.

20 septembre 2004
par jeffy




La troisième ère Milkyway?

Après avoir produit des polars ré-écrivant chacun à leur manière les différents codes du genre, après avoir produit des comédies bien plus commerciales pour rendre le studio viable financièrement, la Milkyway semble entrer dans une nouvelle ère ouverte par l'étrange Running on Karma. Celle des films difficiles à définir, plus philosophe sans pour autant négliger le côté divertissant. Throwdown s'inscrit dans cette optique, en utilisant un sport, le judo, comme métaphore d'une philosophie de vie.

Tout comme ROK, le dernier Johnnie To (enfin, avant dernier, son nouveau film est déjà bouclé pour une sortie en Octobre, cet homme est fou) est difficile à cerner. Le film s'ouvre sans véritable introduction des personnages, on découvre juste Aaron Kwok qui souhaite affronter au judo un Louis Koo alcoolique, tandis que Cherrie Ying tente de devenir chanteuse. On suit donc ces trois personnages le temps de quelques jours. Le tout est traité à la fois de manière sérieuse et légère, avec humour et sérieux. Johnnie To livre une réalisation une nouvelle fois soignée, avec quelques morceaux de bravoure dont il a le secret. Soit au niveau action, avec du judo évidemment plus chorégraphié qu'une compétition (où serait l'intérêt sinon?), mais aussi des scènes plus comiques (comme celles des trois tables dans le bar). Mais non content d'avoir un scénario original, il sait également bien s'entourer.

Le casting est en effet solide, avec un trio principal convainquant. Louis Koo manque un peu de crédibilité au niveau judo (surtout comparé à Aaron Kwok), mais s'en tire assez bien. Aaron Kwok est une nouvelle fois à fond dans son rôle et nous livre même un revival tout à fait jouissif de One Armed Swordsman, mais appliqué au judo (vous savez, le "je n'ai plus qu'un bras, trouvons une technique pour s'en servir"). Quant à Cherrie Ying, elle trouve ici un rôle taillé sur mesure pour sa fraîcheur. Les seconds rôles sont également soignés, avec notamment un Tony Leung Ka-Fai à nouveau impressionnant. Le côté musical est comme toujours bien étudié par un Johnnie To qui cette fois-ci a embauché le meilleur compositeur HK du moment, à savoir Peter Kam. Lequel continue de délivrer des partitions d'excellente qualité.

Soigné aussi bien sur le fond que la forme, Throwdown est donc une réussite, à laquelle il manque principalement un final plus fort et une ligne directrice plus implicante. En suivant trois personnages, on observe trois mini-histoires, mais sans vraiment s'impliquer pour une ou pour l'autre. Le genre "tranche de vie" fait que le film n'a rien d'un thriller au suspense haletant non plus, et le côté métaphorique et philosophique ne convaincra sûrement pas tous les spectateurs. Résultat, on peut soit accrocher au ton léger du film et au style visuel, soit trouver le film tout simplement ennuyeux. Mais Johnnie To et Milkyway persévèrent encore et toujours dans leur volonté de faire du cinéma de qualité qui se renouvelle un peu à chaque film.



20 septembre 2004
par François


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