A NEW WORLD! A New Cinema?
Tetsuo: The Iron Man ne dure qu’une heure et 4 minutes, mais c’est une petite boule de nerfs, un OVNI cinématographique aussi énervant que fascinant, aussi terrifiant que drôle, aussi époustouflant que douteux. C’est sans doute pour ça que j’aime ce film bancal, chaotique et hystérique, car il ne se prend pas au sérieux tout en traitant d’un sujet sérieux, la transformation physique du corps humain face aux nouvelles technologies, corps qui selon lui va s’atrophier jusqu’à intégrer des cellules de synthèses au sein de ses cellules organiques, et finir par devenir robot. Tsukamoto a choisi la grosse métaphore et invente un personnage courant dans nos sociétés modernes, le représentant de je sais pas quoi, lunettes énormes et costard cravate, qui va petit à petit se transformer en une machine. Il filme pour cela les technologies de manière sensuelle (cf. la voiture qui écrase Shinya au début), et montre ainsi leur côté attirant, sans pour autant oublier leur côté pervers et aliénant dans le plan suivant.
On peut situer Tetsuo entre les débuts expérimentaux de Lynch (Eraserhead) et ceux de Cronenberg (Frissons, Rage), sans oublier le cinéma underground New-Yorkais (Richard Kern,…). Mais la spécificité de Tsukamoto, c’est l’aspect visuel et sonore qu’il donne à ses films : ici, il multiplie à outrance (et bien au-delà…) les effets d’accélérés et les bruitages sonores grossiers, qui confèrent à l’œuvre une dimension comique que l’on ne retrouvera plus par la suite. Tout cela est soutenue par les mélodies de Ishikawa Chu, tantôt trash, tantôt mélancoliques, ce qui achève de la rendre touchante et profondément humaine. Même si par la suite, dans la deuxième partie du film, les effets de style sont tels qu’on décroche et qu’on s’énerve, c’est pas grave, le fait est qu’on ne peut pas le haïr. Pour ma part, je le regarderai encore avec plaisir avec tous ses défauts qui font également son charme…
Tetsuo comporte quand même quelques scènes marquantes que je me dois de raconter : par exemple, la scène de poursuite entre une femme contaminée par une machine et Taguchi Tomoro (acteur remarquable), très symbolique puisque Tomoro finira par se faire contaminer à son tour et à devenir petit à petit un robot. Ou encore une scène très drôle où une femme qui possède une bite en forme de tuyau de métal de 2 mètres de long excite Tomoro au plus haut point ; celui ci se met à quatre pattes, nu comme un ver, et attend avec impatience de se faire prendre. Mais contrairement à ses attentes, la sodomie est profonde et douloureuse… Par la suite, on le retrouve à moitié machine, possédant des pieds-fusées permettant de se déplacer à toute vitesse dans une ville déshumanisée, et surtout à son tour une bite de fer pivotante qui sera fatale à sa femme !
La scène finale de duel entre Shinya et Tomoro vaut également son pesant de cacahuètes, si tant est qu’on n’a pas décroché avant. Tout ça pour dire que Tetsuo est un film à part ; c’est pas vraiment du cinéma, mais putain ce que c’est jubilatoire ! C’est sincère, horrible et beau malgré tout, tourné avec 2 francs 6 sous et pourtant très bien rendu à l'écran, le scénario est simple mais exposé de façon non linéaire ; bref, un film indispensable à mon goût.
une bombe visuelle expérimentale vide et quasi inregardable.
C'est déjanté, visuellement très audacieux avec des trucages de fortune "techno indus" incroyablement imaginatifs, des montagnes de bidules ferrailleux jonchés dans la crasse, un montage épileptique, une image au contraste saturé avec des gros plans de pustules, des bruitages d'océan de vermines baignant dans le liquide de vidange à 1 cm du micro, une musique tec/indus hardcore, un découpage qui met vraiment mal à l'aise (j'adhère à 100% à la métaphore du dentiste d'
ikiru), des enchaînements de plans névrosés, de l'image par image accéléré, des flashbacks difficilement déchiffrables, bref, une claque visuelle qui impose le respect.
Pour le reste, cela cotoie d'avantage le clip vidéo plutôt que le cinéma, malgré ses points communs avec la scène indépendante, son ambiance étrange typique de Lynch ou de Cronemberg où se mêlent la violence sexuelle, la douleur et l'orgasme de la fusion des corps meurtris et de la machine (thématique proche de Crash) puis la domination progressive de celle-ci jusqu'à l'anihilation de l'humain déicdément trop faible. Pas grand chose à retenir malgré tout dans le développement si ce n'est que Tsukamoto sous son air tranquille est certainement bien atteint pour oser "dégobiller" un film sado-cyberpunk qui ne peut se regarder qu'une fois : au delà, c'est de la torture... Et pourtant, il reste gravé à jamais au rayon "unique".
Trash mais magistralement jouissif....
Personellement je ne sais trop quoi penser du film de tsukamoto tellement il est barré. Ce fut pour moi un choc viscéral dans tous les sens du terme. Je ne peux que m'incliner devant ce realisateur qui a pu écrire, réaliser et monter ce film tout seul... Respect.
Tetsuo : The Iron Man est certainement (avec AKira de Otomo) le 1er film à avoir donné un sacré coup de poing au cinéma SF au Japon.... Et quel punch!!
Sûrement mon film préféré du Tsukamoto avec Tetsuo 2.
Le film qui m'a marqué a vie... Fantastique...
Pour moi ce film est un chef d'oeuvre monumental.
Dur de dire ce qui ma plut dans le film mais je pense que c'est en fait l'etat de folie ambiant présent du début a la fin.
Ce film est dérangeant, flippant mais surtout jouissif tellement le réalisateur est allé loin... A voir absolument...
Une merveille
Tetsuo premier du nom est sans aucun doute l'un des meilleurs films nippon jamais réalisé. L'utilisation du noir et blanc permet de faire ressentir au spectateur une sorte de suffocation, la caméra bouge ce film est nerveux à souhait je n'en attendait pas moins du grand Tsukamoto!!.
Un truc de malade!
film plus qu'étrange, complétement fou et speed, ca pulse dans tout les sens et c'est hyper inventif. Ca dure pas trop longtemps, et heureusement car je pense pas que ca tiendrais trop sur la longueur. Mais pendant une heure j'ai été scotché par ce film. Moi, j'aime. Si vous aimez les OFNI, allez-y. Sinon, voyez le aussi, on sait jamais.
Lynch cyberpunk sous acide.
culte et forcement genial..
Tetsuo, la "iron claque" dans les gencives
Incroyable, bluffant, furibard, ...bref, UNIQUE !! Tetsuo, pour un film presque amateur est une authentique réussite autant visuelle que narrative : flash-backs, accélérés, "caméra folle", montage ultra-cut (Michael Bay est un escargot à coté), indus tonitruant en musique, ....
Et thématiquement ? Aussi ! Certes, le pitch de base est simple (un salary man percute un clodo qui cherche à se transformer en machine et mute peu à peu en un tas de férraille contaminant tout ce qu'il touche) mais il y a une vraie sincérité dans cette débauche anarchiste, monstrueusement mastoc, avec une mise en scène qui donne vite au film une tournure de manga underground complètement destroy, généreux en effets chocs (le coup de la fille empaler par un sexe en forme de perceuse, fallait oser !).
Bref, si, comme moi, vous aimez le ciné déviant ou que vous voulez voir quelque que vous n'avez jamais vu auparavant, vous devez voir Tetsuo (surtout le premier !!)
Meli-melo métallique et plastique
Experimental, dérangé, hyper-speedé, visuellement plus que surprenant...
Voici quelques mots pour résumer l'ovni qui représente peut-être le plus Shinya Tsukamoto.
Il frappe fort, et on ne s'en relève pas...
Chaotique et flou, certes mais tellement bon...
Evidemment, les âmes sensibles et ceux qui ont besoin d'une structure classique et d'un visuel standard peuvent raccrocher.
Un OVNI, véritablement (ce terme est utilisé à outrance pour désigner Tetsuo, mais il le représente tellement bien ^^).
Une experience à vivre au moins une fois pour tout cinéphile éclectique.
Une bande son géniale, la caméra qui part dans tous les sens tetsuo:Iron man est beaucoup plus innovant, bizarre et interessant que le tetsuo II qui m'a bien endormi.
difficile experience
que la vision de ce truc.c'est un OVNI pur et dur du cinema.plus que culte,qui n'a pas vu ça?
peut être un peu trop dur et/ou extreme
Hystérie de la matière.
... ou de l'âme altière, délire filmique complétement déjanté, le punk à la face d'ange balance à la gueule du monde un pamphlet dégénéré de l'homme et ses créations, une version de Goldorak revisitée par Marcel Duchamps ou un Vidéodrome revu par un Andy Warhol en pleine période boîte métallique, qui donne un résultat très jouissif, pervers et sexuellement masochiste, une référence incontournable...
Avec des clins d'oeil à Docteur Folamour (le professeur fou) et Orange Mécanique (le clochard bastonneur) ???
film de barje
normal c'est japonais et c'est Tsukamoto. TETSUO fait partie de l'histoire du cinéma nippon et meme mondial. ça sent bon l'expérimentation et le trash des années 80, c'est un film essentiel pour l'univers cyberpunk, et sa forme visuelle totalement folle.
perso j'ai préféré le 2, plus accessible, plus posé et plus joli visuellement, mais de toute façon il faut voir les 2 (merci Jean Pierre pour le coffret).
en gros c'est du bricolage un peu gore, ça sent le film amateur ou le court métrage déjanté, avec une zik indus/bruitiste excellente.
TETSUO fait partie des meilleurs films de Tsukamoto avec TOKYO FIST ET BULLET BALLET, les 2 films de la maturité artistique. les autres sont dispensables.
Tiens !! Prends ça !!
C'est comme une claque. Le film est chaotique, mais il suffit d'atteindre parfois l'incohérence nécessaire pour faire un bon film.
Tetsuo tiens plus de l'expérience cinématographique que du film. Mais quelle expérience !
'spèce de malaaaaaaaaade!
La "Métamorphose" du 21ème siècle en quelque sorte. Comment devient-on un monstre de nos jours? pas en se transformant en animal mais bien en machine. Bien plutot que les machines qui deviennent humaines, c'est l'humain qui devient machine. Brrr! j'ai peur, c'est le cauchemar industriel intégral. Est-ce que ce film est cyber? j'en sais rien mais en tout cas, malsain, oui, limite gerbant, mais d'une originalité à couper le soufle et d'une énergie dans l'infamie soufflante. Bref le film le plus dingue qu'il m'ait été donné de voir. Shinya, au cas où on t'aurait jamais donné le conseil: fais-toi soigner! P'tètre qu'on aura des films plus conventionels mais ca vaudra mieux pour toi.
Métal Hurlant
Enchaînant directement sur "Tetsuo" après s'être à nouveau fait la main sur des réalisations avec "Phantom of the regular size" et "Adventures of Denchu Kozo" après un long passage par le théâtre, TSUKAMOTO poursuit les idées abordées dans ses pièces de théâtre. Profondément influencé par le cinéma expérimental underground des réalisateurs nippons TERAYAMA ou ISHII, il s'inspire également des premiers films de Sam Raimi, David Cronenberg ou David Lynch.
Succession de scènes apparemment sans queue, ni tête, on ne peut que rester admiratif devant la parfaite maîtrise de son délire (nécessitant quand même 18 mois de tournage). Cinéma basé sur de la pure émotion, le réalisateur régurgite toutes ses sources d'inspiration en un magma mal défini de bruit et de fureur. Effectivement vide et poseur pour celui qui ne serait pas affilié à l'univers particulier du réalisateur, TSUKAMOTO cristallise par la suite toutes ses thématiques et sujets abordés dans ce premier et donnera les clés nécessaires pour déchiffrer l’œuvre autrement autiste.
Et c'est justement dans cet univers clairement exposé tout au long de sa filmographie, que ce premier long-métrage prend toute sa force et se distingue d'autres oeuvres plus anonymes, telles que "Pinocchio 964". Fasciné par un mélange cyber-punk entre la chair et le métal, le réalisateur aborde déjà la différence de l'individu se sentant rejeté dans un système oppressif, le dépassement de soi, l'agressivité entre les hommes, le progrès industriel manipulant la main d’œuvre...Forte oeuvre d'un psychotique de la société, il faudra encore de longues années au réalisateur avant de trouver le repos par l'âge de la raison (et notamment la naissance de son enfant). En attendant, il allait continuer à délivrer de rares charges enragées avant d'aborder un cinéma plus illustratif à partir de son "Snake of June".
Lorsque virtuosité technique et cinéma underground entrent en osmose
Il faut le voir pour le croire.
Tetsuo, c'est comme si votre cerveau tombait à l'intérieur d'une machine à laver en marche et tournoyait pendant une heure. Une véritable défonce filmique, dépourvue d'une quelconque issue, qui laisse pantois, fasciné ou frustré. Rappelons que le film s'inscrit dans le mouvement dit « cyberpunk
» japonais dont il se veut l'un des pionniers. Aux manettes, un dénommé Shinya Tsukamoto, que personne ne connaît encore et qui va révolutionner le cinéma expérimental grâce à deux objets inclassables, ce
Tetsuo dont on parle ainsi que
Tokyo Fist (réalisé six ans plus tard). Le vrai génie de Tsukamoto ne réside pas tant dans l'inventivité et la débrouillardise hors du commun dont peuvent témoigner chaque instant, chaque plan de la bande, mais dans le fait de transcender une simple succession d'effets visuels éléphantesques – c'est le mot – en un authentique film d'horreur ultramoderne – ou plutôt futuriste –, à l'atmosphère oppressante au point d'en être insupportable. N'ayons crainte de le dire, insupportable est le terme qui convient le mieux pour définir les sensations éprouvées au visionnage de
Tetsuo. Mais il s'agit d'un supplice si fascinant que l'expérience en vaut la chandelle. On assiste donc aux mésaventures de cet homme se fusionnant progressivement avec des résidus de métal dans une société urbaine de plus en plus déshumanisée. Cette supériorité industrielle par rapport à la nature humaine, Tsukamoto ne la traite en aucun cas sur un ton péjoratif, même si le climat cauchemardesque de l’œuvre tend à nous faire imaginer l'inverse.
Tetsuo n'a rien d'un plaidoyer écolo, tout se joue sur la forme, rien que la forme. La force plastique de cet ovni au noir/blanc apocalyptique et à la musique génialement stridente nous procure pour ainsi dire l'effet d'une belle claque droit dans la figure. Un tel « défouloir
» séduit ou suscite le mépris, apporte la plénitude ou le l'agacement le plus total. Qu'importe, le grand talent d'esthète de Tsukamoto, cinéaste résolument unique, n'est plus à prouver depuis et il demeure important de voir et revoir son premier tour de force pour s'en apercevoir sensiblement.
Aïe!
Un film qui fait mal, ouïe ouïe ouïe! Je l'ai regardé jusqu'au bout non sans mal. Car oui, j'ai souffert en le regardant, je ne sais pas retranscrire ce que j'ai ressenti, c'était un peu comme aller chez le dentiste, ça fait mal et quand c'est fini, on se sent mieux... Du coup, j'ose pas regarder le 2.
L'ambiance m'a parfois rappelé "Eraserhead" de D.Lynch.
27 juillet 2002
par
ikiru
Vraiment bizarre......
C'est vraiment un ovni cinematique j'ai été supris de cette folie c'est pour cela que je lui let un 2 sinon bof bof.
Je n'ai pas gardé énormément de souvenirs de ce film...
Il y a pas mal de bonnes idées, une façon de faire bien typé, mais voilà, le film a beau être court, il aurait gagné à l'être encore plus : il a tout les ingrédients pour faire un bon court métrage, mais pas pour nous divertir/occuper 1h...
Du scolaire, de la répétition, et de mille et un petits trucs qui font tendance
Voir Testsuo - ou n'importe quel film de Tsukamoto, mais Testsuo est son meilleur, c'est-à-dire son pire - n'a plus aucun intérêt aujourd'hui. C'est que Testsuo est un manifeste. Une leçon de filmage. Un manuel de tout ce qu'il ne faut pas faire pour être bourgeois au cinéma - et conséquemment de tout ce qu'il faut faire pour ne pas y être bourgeois. La subversion, c'est bien connu, se paie d'une certaine dissimulation publique, mais elle se rembourse au centuple dans la considération des initiés (qui, ainsi, se paient aussi, communautairement, d'être marginaux). Tout cela, néanmoins, ne serait pas grave (même : ça ne l'est pas du tout, chacun ses goûts), s'il ne s'y jouait pas l'enjeu du film lui-même. A ce petit jeu de cache-cache distinctif, Testsuo respire entièrement. Il prend la respiration du jeu. Il s'oublie comme film. Les images ne sont que des prétextes. Des signes. De la publicité. Testsuo pourrait n'être qu'un gigantesque clip à la gloire de sa bande-son. Ou de son réalisateur. Ou d'une marque de vêtements trash. S'agit-il vraiment d'un film ? S'agit-il vraiment de cinéma ? Mais c'est quoi, le cinéma ? Qui sait ? Est-ce que ça intéresse quelqu'un d'ailleurs ? La génération Tsukamoto qui au Japon ou ailleurs (Aronofsky) a suivi l'esthétique de Tetsuo s'en fout, c'est sûr. Ils ont compté, et plus personne ne peut rien y faire. Ce qui est triste dans tout ce méli-mélo politico-social, c'est qu'aucun d'entre eux n'aura eu le mérite de dire le statut de leur travail. Ils s'en foutent du cinéma - et peut-être ont-ils raison -, mais jamais ils ne l'admettraient. Pour eux, Tetsuo c'est vraiment du cinéma. Et du meilleur. Moi, ça me déprime.