Duel at death valley
Ce film débute par un combat à l'épée dans une rivière. Les deux combattants s'observent longuement, avant de se fondre l'un sur l'autre. Un postulat de base très intéressant qui nous plonge directement dans l'ambiance.
L'histoire : Le maître de "l'école de la patience" doit se rendre à la capital de l'empire afin d'y exercer un poste important. Pendant son absence, l'un de ses élèves Kwan Chuen (Kong Ban) tue un élève d'une école adverse, en tentant d'échapper à une embuscade. Le maître de cette dernière convoque celui de l'école de la patience pour régler des comptes. En fait il lui tend un piège et lui envoie un redoutable tueur à la technique infaillible. Le maître est tué. Dès lors, Kong Ban, le frère cadet d'une famille de 4 épéistes émérités, aura un désir obsessionnel de vengeance.
On ne tarde pas à comprendre avec ce film que l'on est en présence d'un véritable wu xia pian, et les épées vont souvent avoir l'occasion de se croiser.
Petite production Taïwanaise au budget limité, interprètes peu connus, postulat de base hyper rabâché basé sur la vengeance, ..., ce petit film sans prétention avait à la base tout pour effrayer, voir rebuter. Et bien même si ce n'est pas révolutionnaire, que ça ne bouleverse nullement les régles de l'art, ça demeure un agréable spectacle qui possède toutes les qualités et les défauts inhérants à son genre.
Le réalisateur qui semble être un proche collaborateur du célèbre Joseph Kuo, met en scène crânement en se souçiant d'apporter un semblant de rythme à son oeuvre. Ca freine vers le milieu, en prétextant un développement scénaristique avouons-le assez tarabiscoté, mais ça ne tarde pas de se remettre sur le droit chemin et à proposer un final violent et étonnament peu commun.
Les interprètes, très peu connus, à l'exception peut-être de Kong Ban, sont assez statiques dans leur jeu, mais semble connaître le maniement de l'épée, ce qui leur permet somme toute de rester concluants.
L'histoire, elle, est un rien alambiquée et semble être reléguée au second plan au détriement d'un formalisme en rien révolutionnaire qui s'étale tout au long du film. Au final, même si l'on est plus près de par l'ambiance et le jeu limité des acteurs, des wu xia pian de la période cantonaise, et que l'on est loin au niveau des moyens et de la richesse des décors, des productions Shaw Brothers, on passe tout de même un bon moment, tant tout semble outrageusement bien agencé. De plus, les combats sont plutôt violents et originaux.
Au final, on est partagé entre le sentiment d'avoir assisté à un spectacle décousu et assez banal, et celui d'avoir passé un bon moment avec un spectacle délicieusement kitsch et rétro aux combats riches et divers.