Bonne série B
Un scénario tricky pas tres compliqué, une tueuse sexy bien allumée,des personnages classiques (assez light quand même) donnent un coté pop au film qui reste plus ou moins crédible jusqu'à la fin.
Qu’est ce qui motive Billy Tang à part le sexe ? Certainement pas les flingues.
En effet, après avoir lu que "Sharp guns" faisait un peu penser à ces polars du bon vieux temps, je me dis premièrement qu’on ne devait pas tous regarder les même films à cette époque et que deuxièmement, j’en suis bien content car ceux que je regardais ne ressemblaient en rien à "Sharp guns" qui est un mauvais film. Même la prestation d’Alex Fong est ennuyeuse tant il semble épuisé, usé de jouer inlassablement le rôle du "gang leader" réfléchi, calme et posé. Les deux bras droits d’Alex repoussent quant à eux les limites de l’insupportable. Le premier, surnommé le "Killer" (bjr l’originalité !) est une sorte de tueur professionnel cool mais attention, quand même un des meilleurs de Hong-kong. Et dés les premières secondes, on comprend que ça va être une mission de supporter sa présence. Il se la joue un peu à la "Gen’X cops", et le film devient rapidement un supplice. Le deuxième, censé apporté la "Sexy touch", est une jeune et jolie jeune femme experte en torture sadique. Mais là non plus ça ne prend pas même si on supporte bien mieux cette présence que celle de l’autre bras droit aussi insupportable que ridicule.
C’est incompréhensible de la part de Billy quand on connaît sa filmographie. "Red to kill" possédait un rythme, un esthétisme et des qualités sans précédents dans l’histoire des Cat III. Les scènes chocs s’enchaînaient à un rythme dément et le tout était très soigné. Billy débordait d’énergie et ne prenait pas son travail à la légère. Il voulait scotcher le spectateur du début à la fin et usait de toutes les techniques de mise en scène possibles. Le final est à ce propos un véritable moment d’anthologie. Si on n’attend pas de "Sharp guns" des mutilations sous la douche, on était en droit d'attendre un polar de la trempe de "Run & Kill", autre polar de Billy qui lui tenait amplement ses promesses. Certains me rappelleront qu’un bon polar n’est pas une succession de scènes chocs empilées les unes sur les autres. Je leur réponds que quand un film se base sur un scénario bidon, alignant des rebondissements (que de trahisons!) absolument consternants, le tout porté par des prestations guère d’un meilleur niveau, on regrette vraiment l’assagissement de Billy. D’ailleurs, même sans parler de ses excès, on ne retrouve pas un poil de l’esthétisme et des choix audacieux de mise en scène. Je pousserai encore le curseur en ajoutant que même les émotions qui se dégageaient de "Red to kill" nous manquent.
Heureusement, Billy a une conscience, et afin de récompenser la patience de ceux qui ont tenu jusqu’au bout de "Sharp guns", un générique assez spéciale vous attend. Aussi inattendu qu’inutile, ce générique confirme en tout cas que ce film ne va nulle part, ne sait pas quoi faire pour retenir l’attention. La célèbre marque Sharp doit encore s'en mordre les doigts d'avoir sponsorisé un tel navet (très drôle hein?).
