You can't stop the Shaw Show !
Que ceux qui s'attendent a du gros Shaw épique, plein de sueur, de héros tourmentés, de drame et d'envolées lyriques s'en aillent très vite sous d'autres cieux que ceux-ci.
Tang Chia, chorégraphe d'expérience de
Chang Cheh et de
Chu Yuan presque aussi reconnu que
Liu Chia Liang, pour ses capacités d'inventivité et ses combats amples à 1 contre 100, livre son film à lui et ne cache pas sa grosse envie de tout mélanger pour tout faire péter. Il n'aura qu'un mot à l'esprit tout au long de Shaolin prince : spectacle ! Preuve en est, le générique se déroule en incrustation alors que déjà, le premier combat est lancé sur les chapeaux de roues en plein coeur de l'histoire et non lors d'un générique spécial Shaw avec fond rouge et praticable à l'appui.
La Shaw glisse doucement mais surement vers sa perte. Shaolin prince glisse avec elle et se trouve à la limite entre l'ambiance classique kung fu pian des grandes heures et les purs délires à la Buddha's palm et autres Holy flame. La recette est simple, Tang Chia va absolument tout mélanger ce qui a pu faire le spectacle à la Shaw Brothers : les chorégraphies old school, la violence exacerbée, le temple shaolin, le sabreur droit comme un I, l'élève espiègle élevé par les 3 moines débiles de shaolin, les personnages comiques donc, les câbles, les effets spéciaux colorés incrustés sur l'image, les gadgets, les fantômes des concurrents même, et enfin les techniques de groupe, armes inédites et autres voltiges dont il est le grand spécialiste... Inutile de préciser que le rythme est des plus hautement énergisant et que ça ne s'arrête pas une seconde.
Les combats innombrables ont tous une petite dédicace perso à faire passer :
- une entrée en matière gonflée de violence gratuite où une troupe de fidèles serviteurs portent des bébés en bandouillière afin de brouiller l'ennemi sur les deux véritables bébés princes à sauver. Un beau massacre où les combattants tout comme les bébés y passent les uns après les autres.
- Un empereur à la technique de doigts métalliques à la limite du hors charte à qui l'on réservera une fin digne de son rang ;)
- les éléments de l'eau et du feu avec deux guerriers délicieusement provoquants et opposés. L'un est terrien (Kong Do) à la voix grave et balance des flammes et l'autre est aérien (Yuen Bun) à la voix de castrat et bondit tapi sous l'eau.
- les moines shaolin et l'immanquable seconde ligne Lee Hoi Sang qui se prend encore et pour la énième fois une bosse sur le crâne (incroyable, décidément ç'est un leit motiv chez lui)
- une fantôme aux ongles acérés lors d'un combat furieusement pompé sur L'Exorciste de Sammo, mais qui parvient quand même à convaincre.
- Un Derek Yee en swordsman qui montre encore une belle énergie et un jeu héroïque qui lui sied à merveille malgré le relief très limité du personnage. Il reprend le sabre qui lance des rayons, et ce uniquement lors de la scène du fantôme, petit clin d'oeil rapide à Buddha's palm où la technique des flammes dessinées sur la pellicule était à son paroxysme.
- surprise énorme, un Ti Lung radieux et bien nourri, un poil vieillissant, qui joue pourtant le jeune élève enjoué plein de bonne humeur, coquin et presque à l'aise dans la bonne comédie bien grasse.
- un trio de moines débiles (sic) et irrésistibles à haut quotient de sympathie immédiate.
- une chaise aux porteurs multifonction encore plus outillé que le chariot de Baby Cart.
- et une spéciale dédicace à la chenille aérienne shaolin, technique des 18 guerriers Lohan absolument fabuleuse et tordue.
La profondeur de l'ensemble est donc immédiatement inversement proportionnelle à la dose de fun fournie. Mais qu'importe la grandeur de ce film, Tang Chia mérite les honneurs pour ce pur instant de divertissement où l'ambiance presque classique, les chorégraphies précises et techniques côtoient l'inventivité et la folie la plus débridée de la fin des studios Shaw.
D'un spectacle à l'autre, Shaolin Prince oscille entre la joie de combattre en riant et la violence qui s'invite sans précaution (décaptitation goutue en bonus gratuit). Quelque peu bancal, sans aucun doute battard et pas du tout original sur le fond, il demeure incontournable sur sa forme pour qui aime les beaux combats qui n'en finissent pas de dévoiler surprise sur surprise. Love it !
Prince Ti lung
Alors là, pour son premier film en tant que réalisateur, le chorégraphe Tang Chia a fait des étincelles. Cette histoire de 2 enfants séparés dès l'enfance est vraiment captivante et très bien mise en scène.
Ti Lung est absolument génial et personellement je l'ai rarement vu se battre comme ça. D'habitute il se bat avec un sabre sauf que cette fois çi il excelle au baton ou à mains nues.
Les chorégraphies quant à elles sont absolument magnifiques. Il suffit de voir la superbe séquence de combat avec les moines se battant avec des cerceaux. Elle est tout bonnement hallucinante et Tsui Hark a du forcement s'en inspirer pour certains de ses films. Sans oublier le combat final dantesque avec une chaise porteuse multi fonctions. Terrible.
C'est clair, Tang Chia a frappé fort avec
Shaolin Prince et il le prouvera une bonne fois pour toute avec son film suivant
Shaolin Intruders encore meilleur.
Un Film à posséder absolument.
un condensé SB
Histoire classique mais démélé assez original axé sur des scenes violentes dans un univers kitsch soigné.
Existe t'il d'autres films avec ces 3 moines débiles? je le souhaite,ils ont un potentiel formidable à exploiter.
excellente surprise....
Ce film est une enorme surprise , avec 4 chorégraphes (sur la jaquette ils marquent 5) qui ont trouvés des idées incroyables pour des scenes de combats hallucinantes, Ti Lung, Derek Yee, Jason Pia Piao, Lee Hoi San au sommet de leurs arts, le tout réalisé par le chorégraphe-veteran Tang Chia. le seul petit hic c'est que l'humour assez lourd par moment ne se marie pas toujours avec un scénario qui tient la route. un final éblouissant de créativité couronne cette perle des studios des frères shaw "a must for every Shaw brothers movies fan"
Encore une réussite pour Tang Chia réalisateur!
Après voir vu le décoiffant même si dans le fond assez classique (réalisé la même année que Zu, précisons à toute fin utile d'histoire comparative) Shaolin Intruders, c'était rien de dire que j'étais impatient de voir ce Shaolin Prince, dont le casting laissait augurer de biens bonnes choses. Je n'ai pas été décu, loin de là!
D'abord il y a le minimum que l'on puisse attendre d'un film de Tang Chia: des combats nombreux, nerveux, variés et violents. A eux seuls ils parviendraient déjà à assurer la réussite du film, mais quelques éléments délicieusement bis viennent encore s'ajouter à cela:
-les deux combattants du feu et de l'eau, dont les deux apparitions sont des grands moments déjantés.
-les trois moines fous qui apportent un potentiel sympathie indéniable et un Ti Lung qui a l'air de beaucoup s'amuser.
-le combat contre la "vierge" possedée et le sabre magique, un beau dérapage dans le fantastique kitsh.
-les doigts de fer (ceux du titre anglais alternatif donc!), une belle invention.
-une décapitation discrête (faut la repérer donc attention!).
-la mort du grand méchant (je ne dévoile pas de quoi il s'agit mais c'est un grand moment).
-...
Bref, autant d'élements qui ajoutés à une trame bien menée de kung fu solide de base, font de Shaolin prince un divertissement haut de gamme, rythmé en diable, délicieusement barré et allègrement emballé: que demande le peuple?
S'il est une chose qu'on ne peut reprocher à Tang Chia réalisateur, c'est sa générosité. Alors que "shaolin intruders" offrait des combats nombreux, d'une durée et d'une intensité incroyable, "shaolin prince" en offre presque deux fois plus, même s'ils sont plus courts, et dans l'ensemble, moins anthologiques. C'est bien simple, ça ne s'arrête jamais, et avec un tel niveau, on ne peut s'en plaindre.
Si l'ensemble est donc moins inoubliable que ce qu'on a a pu voir dans "shaolin intruders", il y a une telle quantité d'affrontements qu'on a presque l'impression d'avoir vu une démonstration de 1h30. Mais une fois de plus, le talent de Tang Chia est tel qu'à aucun moment la lassitude ou l'ennui ne guettent le spectateur. aucun combat ne ressemble à un autre, les techniques sont nombreuses et inventives, les câbles utilisés à outrance, mais avec bonheur (moins de bonheur que dans "shaolin intruders" tout de même), et n'importe quel fan de la shaw et des films d'arts martiaux en général devrait y trouver son compte pour un bon mois!
L'humour est presque omniprésent, et c'est vraiment une excellente surprise de voir Ti Lung se donner à fond dans le jeu du cabotinage hk. Lui plus habitué aux rôles sérieux s'en sort à merveille et emporte une fois de plus tout sur son passage avec son charisme monstre. Face à lui, Derek Yee, toujours très classe, passe un peu plus inaperçu, mais l'accent est moins mis sur son personnage de toutes manières.
L'intrigue est très fine, mais qu'importe quand un film de 1h30 offre au moins 50 minutes de combats, ce genre de détail n'est pas gênant.
Tang Chia en grand maître du divertissement nous rappelle une fois encore à quel point il est regrettable qu'il n'ait réalisé que 3 films!
excellent film effectivement...
... avec ce qui est sans doute l'arme la plus involontairement (?) obscène jamais utilisée dans un film des Shaw Brothers :)
Shaolin Prince n'est cependant pas exempt de défauts, ou plutôt de scènes qui arrivent parfois comme un cheveu sur la soupe au risque de gâcher l'économie du film, telles cette scène de
ghost kung-fu totalement inutile, qu'on sent insérée là par simple volonté de profiter de la mode lancée par
Spooky Encounters deux ans plus tôt ; tout le film oscille d'ailleurs, sans pouvoir se décider, entre films d'arts martiaux sérieux aux chorégraphies super-léchées façon
Eight Diagram Pole Fighter, et délires slapstick gros et gras.
Au rayon kitscheries, citons encore cette fin qui propose le meilleur comme le pire, avec d'une part une chaise à porteur bardée d'armes secrètes dont l'analogie itto-ogamiesque n'échappera à personne, ainsi qu'une scène de combat dans l'ensemble assez mémorable ; et d'autre part un décor de ciel ficelé à la hâte sur lequel se découpe très visiblement la porte du studio (quand même incroyable pour un film autrement très soigné et réalisé avec un budget manifestement conséquent), et une fin de combat ridicule, avec ralentis zoomés sur un Ti Lung et un Jason Pai qui tirent des tronches pas possibles. Quant à la mise à mort... je n'en dévoilerai pas plus.
Alors comment peut-on donner 4,5 après tout ça ? Eh bien parce que voir les "trois moines cons de Shaolin" [sic] combattre, juchés sur des pogo sticks [re-sic] les 18 gardiens de l'incroyable formation Lohan, ça rattrape largement toutes ces petites faiblesses, qu'on saura d'ailleurs prendre avec le sourire...