Chambara New Generation !
Samourai Fiction est une tentative plutôt réussie de renouveler le genre du Chambara en plus de le tourner vers la comédie ce qui est assez rare dans ce type de film. Techniquement, le film possède des qualités évidentes tant dans la mis en scène (un cadrage méticuleux), que dans le montage à l'image du générique qui met en scène un duel en ombres chinoises que j'apprécie tout particulièrement.
Le film souffre peut être d'un scénario par moment un peu faiblard et par des gags qui frôlent parfois une profonde niaiserie (toutefois typiquement japonaise, cf. les sourires maladroits de la jeune Koharu), mais le film réserve plusieurs scènes assez hilarantes, comme lorsque le samouraï (le voleur plutôt) fait des avances au stupide Yakusa qui le vénère comme un dieu.
Pur exercice de style ou réel volonté de signer un film d'auteur, disons que Samourai Fiction (aucun rapport avec Pulp Fiction hein ...) oscille entre les deux, c'est soigné et souvent drôle, franchement j'en redemande.
Et pour finir, j'appelle : KAGEMARU !
une parodie clippeuse de chambara
Il ne s'agit pas de reprocher à Nakano Hiroyuki de venir du monde du vidéoclip. Car après tout une Sofia Coppola y a fait ses classes. Mais Samurai Fiction est un film révélateur du fossé qui sépare un cinéaste mode utilisant la parodie de cinéma de genre pour abreuver le spectateur de surdécoupage vomitif des vraies relectures talentueuses . Certes, le noir et blanc du film est magnifique. Les choix musicaux décalés (surf music à la Pulp Fiction, hard rock, espagnolades, accordéons) passent très bien. Certaines séquences d'intérieur sont également bien filmées avec une vraie dynamique. Mais les duels aux sabres regorgent d'effets de mise en scène gratuits: montage épileptique (on est plus chez Michael Bay que dans the Blade où le combat était rendu paradoxalement plus visible grace à la vitesse), plans de dessus, écran devenant rouge quand un samourai est touché, passages noir et blanc/couleur injustifiés. En outre, Nakano Hiroyuki semble ne pas avoir compris la différence entre des personnages parodiques et hauts en couleurs (Sergio Leone) et les galleries de portraits ridicules: la fuite des trois samourais, le camp d'entrainement des ninjas, le samourai pissant avant un duel plongent le spectateur dans la consternation. Pour ne rien arranger, les acteurs surjouent et sont tous insupportables de cabotinage. Ceux qui veulent une relecture moderne inspirée du chambara seront bien plus inspirés de se tourner vers le beau Gojoe.
Une habile parodie de films de samourai, dans un beau noir et blanc, oscillant entre poésie et comédie
Quel film surprenant! Même si les petits défauts ne manquent pas, l'ensemble est une vraie curiosité, preuve que le jeune cinéma japonais possède une vitalité qu'on ne lui connaissait pas depuis longtemps. Hiroyuki Nakano, nourri étant gosse de films de samourais signés Kurosawa notamment, a voulu en faire une parodie, et bien lui en a pris parce qu'elle est réussie. Son histoire se concentre sur 2 personnages: à ma gauche, il s'appelle Kazamatsuri, il est mystique avec sa grande queue de cheval, il mesure au moins 2 mètres et il est invaincu en combat depuis des lustres. A ma droite, un jeune premier, inexpérimenté et fougueux, qui a juré de lui faire la peau pour venger la mort de ses amis et reprendre le sabre sacré qu'il s'est approprié, dut-il en mourir.
Dans un noir et blanc superbe, des combats assez spectaculaires sur fond de techno (eh oui!) succèdent à des scènes beaucoup plus portées sur la comédie, et le charme agit. Tous les personnages sont attachants, que ce soit Kazamatsuri et ses tendances sexuelles douteuses, le vieux maître samourai et sa fille, et surtout Inukai, dont le chemin vers la voie de la raison s'avérera périlleux. Samourai Fiction est un bon divertissement, qui a le mérite de dynamiter et de dynamiser un genre séculaire très codé.
Cool, funky and peaceful !
Parfois mal perçu par les aficionados du genre chambara pour son parti-pris stylistique jugé irrespectueusement clipesque (facile : Nakano était jusqu'alors réalisateur de clips), "Samurai Fiction" est plutôt à prendre comme un film libéré et rieur qu'une simple parodie.
A cheval entre la référence et le renouveau, il est assez représentatif d'une génération pour laquelle les anciens codes ne sont plus sujet de vénération ni même de réflexion, juste une manne culturelle dans laquelle il fait bon piocher pour tenter de se ré-inventer. Visuellement déjà, avec son image en noir et blanc lui conférant un coté ultra-classique mais souvent filmée sous des angles extravagants et parcourue de flashes rouges lorsque le sang coule. Scénaristiquement ensuite, semblant désamorcer avec application le sérieux dramatique habituellement de rigueur pour tout chambara ou jidai-geki respectable. Musicalement pour finir, avec une BO éclectique due au guitariste Tomoyasu Hotei (c'est également lui qui interprète l'impressionnant samurai rebel Kazamatsuri), mêlant allègrement pop-rock, blues, electro, tango, bossa et divers autres mélanges. Avec tout cela, si il fallait vraiment trouver une référence historique à une telle oeuvre, ce sera d'avantage du coté des délires novateurs d'un Kihachi Okamoto (
"Samurai" en 1965,
"Kiru"/"Kill !" en 1967,...) que des classiques initiateurs de Kurosawa (
"Yojimbo" en 1961,
"Sanjuro" en 1962) qu'il faudra chercher. Que ce soit au niveau visuel pour son travail de distances et ses angles parfois saugrenus, au niveau narratif avec ses décallages de ton et la voix off de "Samurai", et même musicalement avec certains jeux de percussions des BO de Masaru Sato que l'on retrouve dans celle de Tomoyasu Hotei, les films de Okamoto semblent constituer rien de moins qu'une sorte de bible d'ambiance pour le film de Nakano. En fait, seule la partie action, techniquement appauvrie jusqu'à l'irréalisme ou la pure absence par une pop-stylisation que l'on pourrait juger à la limite de l'outrance (enfin, ce n'est pas non plus du Kitamura...) ne fera pas honneur à ses glorieux ancêtres.
Pour le reste, l'ambiance relativement posée et les thématiques abordées se montrent tout à fait dans le ton des néo-chambara dramatiques des années 2000 (voir par exemple les oeuvres récentes de Yoji Yamada :
"Twilight Samurai"/"Le samurai du crépuscule" ou
"The Hidden Blade"/"La servante et le samurai"). A ce titre, on pourra même le trouver assez proches de
"Après la pluie" réalisé l'année suivante par Takashi Koizumi d'après un travail préparatoire de Akira Kurosawa, le fun de la jeunesse en plus.
Quoi qu'il en soit, "Samurai Fiction" est un film très soigné en tout point et véhiculant une grande fraîcheur pour qui saura l'aborder sans a-priori. "Cool, funky and peaceful !" comme le disait la promo...
Et pour ma part, dans la catégorie "renouvellement de genre", je le juge beaucoup plus convainquant que l'assez vain
"Gojoe" de Sogo Ishii sorti deux ans plus tard...
Du vide bien emballé
SAMURAI FICTION veut jouer la carte de l'originalité.Il est vrai que le ton général surprend au premier abord,on se demande dans quel univers on pénètre.La surprise est vite digérée,hélàs.
La belle photographie en noir et blanc nous donne des images soignées et souvent superbes avec un choix de décors parfaitement choisis pour l'occasion.Mais cela ne suffit pourtant pas à rappeler le charme des vieux chambaras qu'il évoque.
On se retrouve alors avec un objet bien emballé qui se voudrait culte...et qui n'y parviendra jamais.
Car cette parodie manque cruellement de substance,le scénario tient en deux lignes,l'humour est rarement communicatif,le tout est terriblement bavard pour ne rien dire,on s'ennuie ferme malgré une agitation permanente et stérile,ça tourne à vide,et les scènes d'action sont mal ficelées,avec surtout cette musique tonitruante qui les accompagne et devient vite insupportable tant elle est inadaptée.
A vouloir renouveler un genre,il faut un minimum respecter certains codes et offrir un projet cohérent.Ce délire trés calibré pour la génération MTV ressemble à un court-métrage gonflé en 35mm,et il est certain que le format court aurait mieux convenu à cette triste pochade.
Quand on regarde ensuite le Zatoichi de Kitano,respectueux des lois du genre tout en en rénovant le style,quand on écoute sa bande originale composée par Keichii Suzuki, moderne et inventive mais parfaitement syncro avec les images,on se dit que le talent
est décidemment une chose qui ne se partage pas.
SAMURAI FICTION est une tentative prétentieuse,au résultat finalement calamiteux et indigeste.Direct aux oubliettes!
bof
d'accord,ce film a un coté horripilant:le coté clip surdécoupé qui a la mode en ce moment...
mais bon,je vais etre indulgent avec ce film:c'est un film fait pour se divertir,point barre.
Géniaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaal !!!!!!!!!!!!!!!!!
D'un coté, trois rigolos d'une débilité peu commune. De l'autre, un samouraï taciturne et trop classe. Au milieu, un maître d'arme à la retraite. Le tout est envellopé dans un paquet d'humour au noir et blanc somptueux !
Résultat ? Un beau cadeau pour cinéphile !
Sympathique et drôle...
J'ai beaucoup apprécié ce film qui ne se prend pas au sérieux.
27 juillet 2002
par
ikiru
Quand la guitare electrique vient accompagner les samourais ...
Voilà un film vraiment plaisant. Il merite le coup d'oeil de la part de tout les fans de chambaras et d'histoires de samouraïs. Malgré la volonté parodique du film, ils ne seront pas dépaysés. C'est pas une parodie conne à la ZAZ, non. C'est un vrai film avec une vraie intgrigue bien serieuse, et une mise en scene nikel chrome. On le saupoudre de quelques egarements par-ci par-là, et voilà, le tour est joué.
Matez-le si vous le pouvez, ça vaut vraiment le coup d'oeil.