Nettement à part.
Queen of Temple Street se situe très loin des habituels films de triades dont la quartier a souvent servi de contexte. Le film fut d'ailleurs sélectionné à Cannes dans la section parallèle en 1990. La première chose qui marque est le sérieux avec lequel le sujet est abordé. L'absence de construction dramatique pour mettre en avant les personnages peut gèner le spectateur au départ, mais à mesure que le film avance, on s'immisce dans le quotidien de ces femmes sans rien en attendre de particulier. Les relations familiales sont au centre du film, la relation mère-fille en tête. L'équilibre trouvé par
Lawrence LAU Kwok-Cheong entre distanciation et empathie pour les personnages est une vraie réussite. Au niveau interprétation, la crédibilité reste de mise avec entre autre une excellente
Sylvia CHANG Ai Chia. Le parti pris d'authenticité retenu a toutefois pour conséquence un étirement de l'histoire avec en conséquence un déficit de rythme apparent que vient renforcer l'absence quasi-totale d'intensité dramatique des personnages. Quoiqu'il en soit, Queen of Temple Street est un film qui a presque valeur de documentaire et qui par contraste avec l'immense majorité des films de l'époque fait preuve d'une réelle probité intellectuelle.