Drogue trop douce
La présence d’un flic infiltré justifie le titre: le protégé, c’est Daniel Wu, parrainé par le triadeux qu’il va trahir : Andy Lau. Le film commence comme un polar à la HK qu’on aime (filatures, flics en planque, poursuites), s’embourbe très vite dans un mélo marécageux au possible, enchaîne par l’amitié archi classique du flic avec le mafieux pour rebondir avec le polar qu’on aime (re) et, surtout, ce que sait très bien faire Derek Yee : des scènes de portes tueuses. Après les coups de boule mémorables dans la poignée d’une porte dans One night in mongkok, voici venir la porte blindée sur laquelle quand tu tires, la balle rebondit et s'en va exploser la gueule de ton collègue juste à côté ! C’est la seule récréation du film. Pour le reste, c’est du « la drogue c’est pas bien » passable pour peu qu'on n'ait jamais vu un seul film d’Abel Ferrara. La fin est d'une mièvrerie consternante, quant à Louis Koo, je l’aime bien donc mieux vaut ne pas en parler ici. Ni de lui ni d’ailleurs de la direction d’acteur générale : à l’ouest. Rien de nouveau.
encore un chef d'oeuvre de mr Yee
Encore une claque! Andy Lau est impeccable, Daniel Wu, dont c'était la première prestation que je voyais, m'a bluffé. Trés bon acteur, émouvant. La vengeance finale fait froid dans le dos. Certaines scènes sont effroyables (notament avec la mère Junkie) et émouvantes (le plan final)
A voir et a revoir. Chef d'oeuvre!
Une affaire de stup
Personnellement je le trouve nettement supérieur à
One Night in Mongkok.
Derek Yee réalise avec
Protégé un film plutôt fluide, simple et efficace (un peu dans la veine de
Donnie Brasco) mais avec une ambiance malsaine (celle de la drogue). Le film s'interesse avant tout au personnage du flic infiltré interprété par
Daniel Wu (convaiquant comme d'hab) et ne cherche pas à faire de morale sur la drogue (la fin du film le démontre bien). Pourtant le parti pris manichéen sur le sujet peut agacer à certains moments mais on ne décroche pas du film. D'ailleurs certaines séquences sont mémorables (la séquence où des flics tentent de défoncer la porte d'un cabinet de drogue est absolument géniale).
Les acteurs sont tous très bons.
Louis Koo à contre emploi s'en tire assez bien en junkie (même si j'ai trouvé qu'il en faisait un peu trop). Dommage aussi que le personnage d'
Andy Lau soit un peu en retrait. Mais celle qui remporte vraiment le morceau est l'actrice
Zhang Jin Chu (magnifique, elle écrase les doigts dans le nez ses partenaires).
Au final, bon film comme j'aimerai en voir plus souvent.
Don't do drugs...
Ce qui m'a le plus intéréssé dans ce film, ce n'est pas vraiment l'histoire du flic infiltré plutôt basique, mais plutôt toute la partie traitant de l'addiction à la drogue d'une mère (ZHANG Jing-Chu) que notre flic infiltré essaie d'aider tant bien que mal, ce qui est d'autant plus dur pour lui qu'il participe à la vente de cette drogue.
J'ai adoré la fin que je ne raconterai pas, mais c'est trop mignon.
Par contre les effets spéciaux, c'était pas trop ça.
Cuisine narcoleptique et dépendances...
Attendu de pied ferme depuis "One night in Mongkok" , Derek Yee se devait de transformer l'essai avec ce casting deluxe et un pitch alléchant.
On se retrouve donc une nouvelle fois dans un Hong Kong bien loin des clichés véhiculés par les actionners habituels, une bonne gifle qui vous ramènent dans ses immeubles vétustes et insalubres, où le flic ne sait plus ce qui compose le mal et où le caïd dissimule derrière sa froideur une rédemption suicidaire , où les junkies sont des anges déchus remplis d'un vide existentiel , où finalement seul l'innocence d'un enfant peut sauver toutes ces âmes en peine.
Voici donc un condensé de l'univers de ce "Protégé" , film déroutant par son approche, qui laisse une frontière floue et fine entre le bien et le mal, porté par un Daniel Wu tel que l'on avait vu dans "One night in Mongkok" , et qui semble avoir trouvé dans l'univers de Derek Yee un terrain d'expression. A noter aussi l'hallucinante interprétation de Louis Koo , habitué malheureusement aux séries B voir Z , et qui dans ce film trouve enfin une crédibilité qui bien souvent lui fait defaut.
La plus grosse surprise du film vient donc étrangement de la performance d'Andy Lau qui comme son personnage, semble s'effacer petit à petit dans le paysage du cinéma HK, et qui loupe ici une superbe occasion de revenir sur le devant de la scène par un jeu beaucoup trop en retenu et monogame.
Au final "Protégé" est une belle réfléxion sur l'homme face à ses propre choix, et qui à l'image de son dernier plan , légèrement too much, manque de consistance pour en faire une oeuvre jalon pour un réalisateur sur le chemin de la renommé.
En toute (in)dépendance
La copie dégueulasse (une version de 40 mn ayant servie au Comité de Censure chinois) présentée aux éventuels acheteurs lors du dernier Marché du Film de Berlin laissait craindre le pire: le rythme était mou, le jeu cabotin de Lau trop forcé et les scènes d'action souffraient d'un sérieux manque de rythme…La preuve qu'une image re-travaillée, un soin chiadé et du bon montage réussissent souvent à faire des miracles. La version finale de "Protégé" est donc de toute beauté et efficacement emballé – ne subsiste que le jeu outrancier de Lau, heureusement assez effacé au cours de l'intrigue.
Reste que le film n'est pas non plus l'ultime métrage réservé aux drogues…et se situe très, très loin derrière d'autres "classiques" du genre. L'intrigue avait de quoi séduire sur papier et détaille quelques étapes intéressantes dans l'acheminement de fleurs de coca jusqu'à sa transformation dans des laboratoires clandestins pour finir dans les veines de leurs clients. Le désormais incontournable gimmick d'un flic infiltré dans les triades auraient pu donner quelques scènes pleines de suspense quant à son éventuelle "découverte", tout comme dans un portrait plus intimiste dans ses remords personnels de contribuer à la dépendance et la mort de civils dépendants…Malheureusement, Derek Yee n'a jamais fait grande impression dans le portrait intimiste de ses personnages, comme le cinéma hongkongais reste avant tout un cinéma du divertissement et du spectaculaire; bien des pistes ultra intéressantes à exploiter ne restent donc que superficiellement abordées, voire totalement mises à l'écart. D'un autre côté, certaines scènes s'étirent inutilement en longueur et auraient pu bénéficier d'un rythme plus soutenu, voire même d'une action plus musclée. A trop hésiter entre une étude détaillée et un divertissement apte à plaire au tout-public (averti), Yee ne sait souvent sur quel pied danser. Ainsi, la scène des rats semble tout à fait gratuite et le nullissime discours moralisateur de fin comme un rajout consensuel pour ne pas trop offusquer les esprits et préserver une bonne morale…Sans vouloir trop faire la fine bouche, "Protégé" se place pourtant largement au-dessus du lot des autres productions HK du moment et est particulièrement soigné dans sa forme.
Hyper inégal, une déception!
Il y a quelques bonnes idées dans ce film, comme le fait de vouloir traiter de tout le "chemin" de la drogue (culture, fabrication, traffic, consommation)... sauf que Protégé pêche par son scénario très inégal et bien peu convainquant. Tout n'est que survolé, on a l'impression de voir une bande annonce pendant 2 heures, c'est assez fatiguant. Ajoutez à cela une poignée de séquences et dialogues ridicules ainsi qu'une réalisation bien faiblarde à laquelle je n'y ai pas vu de véritable talent particulier. Enfin juste un petit mot sur Daniel Wu qui s'en tire assez bien, c'est la première fois que j'apprécie cet acteur.
28 février 2009
par
Hotsu