L'avant-dernier long-métrage sorti sur nos écrans de Hayao Miyazaki est une petite merveille. Tout d'abord le scénario: oubliez Disney, et son public de moins de douze ans (ce n'est pas péjoratif). Il y en a ici pour tous les âges: des sentiments, de la réflexion, de la politique...
Ce film cadre parfaitement avec les méthodes traditionnelles japonaises de narration, à savoir qu'une histoire est une tranche de l'histoire, pas avec un H mais avec un h moyen (mais je n'ai pas trouvé la touche sur le clavier). Cette tranche a un début et une fin fixés dans le temps, mais pas par un événement (différence subtile, un jour je ferais une page Japon...). Et cette fin n'est pas une happy end, parce que dans la vie le happy end n'existe pas, car on ne sait pas ce qu'il adviendra le moment suivant. Cela reste avant tout de la poésie, une ode à la nature simplement par les dessins, ainsi qu'un hymne à la paix. C'est un film de Miyazaki tout simplement.
Comme autre élément je dirai que j'ai fait voir ce film à plusieurs membres de ma famille (de 3 à 70 ans), et tous et toutes ont aimé...
Que dire sur ce film d'animation sinon qu'il s'agit d'une merveilleuse œuvre du Maître Miyazaki et du Studio Ghibli. Comme à l'habitude, les dessins sont magnifiques et l'animation est de très bonne qualité.
En plus des qualités graphique indéniables, le scénario est plus qu'à la hauteur. Tout au long du film, se côtoient des personnages hauts en couleurs et attachants comme la bande des pirates, avec une mention spéciale pour leur chef. Il retranscrit assez fidèlement l'Italie des années 20, soit le décalage entre la douceur des îles de l'Adriatique et la montée du fascisme sur le continent. En effet, l'ensemble des pilotes semble vivre sur leur petit nuage, insouciant de la vie "réelle".
En ce qui concerne la version française, je suis assez d'accord avec Sassa, les voix sont appropriées aux personnages et à leur psychologie. Mais c'est vrai que le spectateur a tendance à reconnaître Leon derrière Marco, ce qui est renforcé par la présence de Flo.
Pour conclure, Porco Rosso est un superbe film d'animation pour petits et grands, chacun trouvant son plaisir.
Encore une fois, Miyazaki à frapper fort. Que pourrait-on reprocher réellement à cet anime ? Les dessins sont comme toujours excellents, les personnages travaillés et l'histoire plutôt captivante. Quelques longueurs peut être, mais bon ... Si peut être la musique, qui bien qu'acceptable, ne transporte pour autant le spectateur.
En prime, malgré le fond de l'histoire un peu triste et le contexte de la guerre, l'humour reste assez omniprésent et donne encore plus d'attrait à ce film. Et fait assez rare pour être souligné, les doublages français sont relativement bons. Quoi de mieux que Jean Reno pour la voix de Marco.
Drôle, sensible, critique : Porco Rosso possède de nombreux aspects. Humour, antimilitarisme, humanisme... Une chose est sûre: tout le monde y trouvera son compte ! Ce film aux graphismes superbes, à l'animation irréprochable et à la musique exceptionnelle permet réellement de passer un bon moment avec des personnages attachants pour se positionner comme un incontournable de l'animation Japonaise. Même si personnellement je ne trouve pas que le choix de Jean Reno pour la voix Française de Marco soit judicieux (en tous les cas je suis toujours étonné d'entendre le cochon parler avec cette voix...) celle-ci est tout de même proche de la voix Japonaise. Et puisque l'on parle de cochon, ceux-ci semblent particulièrement intéresser le maître Miyazaki, puisque dans sa prochaine production, Sen to Chihiro no Kamikakushi, un maléfice frappera les parents de l'héroïne pour les transformer... en cochons justement ! Toujours dans les classiques de Miyazaki : les avions et appareils volants. Très réalistes ici (voire une reproduction détaillée de modèles d'époque), ils ont toujours tenu une grande place dans l'univers du maître (dont les parents, faut-il le rappeler, possédaient une usine fabriquant des pièces de Zéro, ceci expliquant sans doute cela).
Miyazaki nous avait habitué à des princes ou princesses (Sheeta, Ashitaka) beaux gosses et adorables. C’est donc surprenant que le prince de Porco Rosso soit certes un pilote talentueux, mais sous l’emprise d’un envoûtement étrange qui l’a rendu laid, vulgaire, solitaire et misogyne. Ce personnage antipathique fonctionne pourtant grâce à la grosse voix VF de Jean Réno et à la virtuosité du réalisateur qui nous emmène avec lui dans l’Italie des années 30 sans qu’on y trouve à redire… Dans cet anime de très grande qualité, aussi bien du point de vue du graphisme que de l’animation, on renoue avec les grands thèmes de Miyazaki, à savoir l’antimilitarisme (« je préfère être un cochon qu’un fasciste ! »), les merveilleux coucous volants, l’amitié et l’amour soft.
Les personnages qui rythment la vie de Marco/Porco sont également très significatifs : la jeune fille téméraire et surdouée Fio dont tout le monde tombe amoureux, les pirates idiots qui en veulent à Porco mais qui s’écrasent devant Fio, le frimeur US Curtis qui défie Porco ou encore l’amoureuse transie Gina. Mais c’est d’eux que viennent les plaisanteries les plus lourdes portant sur les expressions relatives au cochon : « gros porc », « donner la confiture à des cochons », « je vais te transformer en lardons », … C’est simple, tout le répertoire y passe ! Pour le reste, c’est vrai qu’on passe un très bon moment en regardant ce film un peu moins naïf que les autres Miyazaki et dont la bande son frise encore une fois la perfection sous la gouverne de HISAISHI Joe. A (re)découvrir.
Lorsque les cochons ont la quote, ils décident de devenir pilote d'avion histoire de se la péter sévère. C'est le cas de Marco, ancien humain transformé en cochon des suites d'un accident. Après la fin de la guerre, seul subsiste un endroit où l'on peut y trouver une certaine sureté : un restaurant d'une certaine Gina où différents pilotes se donnent rendez-vous pour déguster de bonnes spaghetti et discuter. Là bas, Marco fait la rencontre d'une jeune fille totalement passionée par l'aviation. Une grande amitié est sur le point de naître entre ces deux individus que tout oppose.
Basé sur une histoire d'une simplicité déroutante, Miyazaki accentue l'aspect comique voir burlesque de l'ensemble en prenant pour héro un cochon grognon. Il fallait oser. On connaît les habitudes ciné de Miyazaki et c'est non sans surprise que l'on retrouve les thèmatiques habituelles du cinéaste : l'utilisation récurrente d'objets volants (ici tout bêtement des avions) et l'étude profonde de la recherche de la quête de soi-même, tout comme le passage à l'âge adulte (la petite Fio), mécanique ô combien récurrente dans l'ensemble de l'oeuvre de Miyazaki.
Porco Rosso respire la décontraction du début à la fin, avec un trait de crayon sérieux tout en mêlant exagérations, grossissements et couleurs chatoyantes. On est véritablement en face d'un produit Ghibli pur souche, éclatant de bonne humeur (le combat final entre Marco et Curtis) mais souvent bercé par une grande tendresse. Une oeuvre clé dans l'animation japonaise, qui prouve une fois de plus qu'elle ne propose pas que du cul et du sang. Jolie carte postale.
Rosso a beau être italien, il est plus Porco que Profundo. Oui c’est beau, oui la compo de Hisaishi est superbe, oui c’est bien foutu, mais Pâques débarquant lundi prochain, il y a comme un truc qui cloche. Peut être cela vient-il de ce mélange dessin animé enfantin / œuvre adulte qui gêne, peut être est-ce juste ce scénario aux enjeux légers qui ne passionne pas, peut-être les combats aériens sont-ils finalement assez pauvres, peut-être la fin est-elle trop proche de celle d’un épisode-film avec du Terence Hill et Bud Spencer dedans, et blablabla. Peu importe, après plusieurs visions l’impression reste : Porco Rosso est un petit Myiazaki.
L’auteur de Totoro avait envie de raconter cette histoire d’aviateurs, une envie adulte rare dans sa filmographie, un désir qu’il a du sacrifier aux marmouzes avec des concessions gentilles là où des rebondissements dramatiques à la Kermesse des aigles auraient aidé à une plus forte implication du spectateur. En résulte une "foire des moineaux" au ton hésitant, ne trouvant que rarement l’équilibre nécessaire à une bonne narration. L’histoire n’aide pas, elle nous présente comme unique menace une horde fasciste ne servant que de toile de fond à un duel aérien inoffensif entre Porco et un américain bellâtre, et à une romance entre notre cochon d’aviateur et sa belle, le tout doublé d’une amitié avec une jeune fillette, une armada de personnages principaux favorisant trop la dispersion d’une histoire qui, du coup, n’en est plus vraiment une. Restent ces instants magiques auxquels Miyazaki nous a habitué, la puissance de quelques passages assurant le minimum syndical, comme ce cimetière rêvé d’avions morts planant au-dessus des nuages, ou bien encore ce visage de cochon redevenant humain l’espace d’un instant précieux à la lueur de bougies généreuses. C'est peu pour permettre à ce film de réellement... décoller.