Un film construit, dérangeant mais qui manque en partie sa cible
Première qualité du film: c'est un film sérieux, trop peut-être. On sent en effet l'application dans la mise en scène, dans le placement de la caméra, pour le travail sur les couleurs avec la place symbolique du blanc. Il s'en dégage toutefois une certaine froideur, une mise à distance du spectateur. Peut-être cette distanciation est-elle sciemment voulue, mais elle produit une étrange impression de décalage qui persiste jusqu'à la fin, le spectateur se sent presque trop spectateur. Cela se retrouve également dans le jeu des trois protagonistes, leur réserve faisant monter le climat de tension sans qu'une échappatoire semble possible. On est donc assez loin des standards coréens, car ici la violence ne trouve pas son expression à la manière d'un Park Chan-Wook, pas plus que l'histoire d'amour ne se rapproche des traditionnelles romances.
Plastic Tree est un film rugueux, dérangeant mais qui manque de ce petit quelque chose qui rend un film unique. Quitte à chercher dans ce domaine allez plutôt voir du coté de
Marriage Is A Crazy Thing, là vous trouverez ce qui manque à
Plastic Tree.
15 décembre 2004
par
jeffy
Un film bancal, … trop bancal.
Plastic Tree est une coproduction de bonne qualité, cependant on a la sensation (désagréable) que le film mixe différents éléments du cinéma coréen de façon plus ou moins heureuse.
L’histoire narre l’irruption d’un « ami » d'enfance dans la vie intime jusqu’à présent paisible d’un coiffeur et de sa copine. Cet ami au passé obscur viendra troubler et changer un quotidien qui paraissait stable.
Le plus gros problème du film vient de cet « intrus », bien qu’il soit intriguant et qu’il apporte du piment à l’ensemble, on ne sait pas d’où il vient et les rapports exacts qu’ils avaient dans leur enfance ; au lieu de nous titiller, cela nous agace de ne pas avoir de réponse. De plus on a l’impression qu’il est tout droit sorti d’un film de KIM Ki-Duk et ça tranche trop avec le reste. Il y a également le coiffeur qui a un passé mystérieux (lui aussi), et la révélation de son enfance n'est pas très passionnante, un peu tordu et appuyée avec une grosse musique du style « BADADAMMM » lorsqu’on apprend certains faits. Puis vient la femme (la très belle Jo Eun-Suk) qui subit les outrages de ses collègues masculins et elle est à la recherche de sa féminité et d’un peu de reconnaissance de la part de son entourage. En fait on peut presque dire qu’il y a 3 films en 1 : un KKD moins bon que l’original, un plaidoyer pour la reconnaissance de la femme intéressant et un film d’angoisse plutôt moyen. C’est dommage que le métrage joue aux chaises musicales entre ces 3 genres car les acteurs sont tous convaincants, en particulier celui qui joue le coiffeur (Kim In-kwon). Mis à part ce problème de scénario, la réalisation est assez bonne et soignée, ce qui est devenu une habitude dans le cinéma coréen, même d'auteur.
Au final on peut donc dire que le film est bon, mais il aurait pu être meilleur s’il avait choisi une direction précise et s’il avait été moins approximatif dans son scénario.
Plastic Tree est un film qui navigue entre des non-dits, et des secrets du passé. Le film nous tient bien en halène, on attend pendant longtemps que le tout éclate, mais quand ça arrive on est tellement déçu de la façon dont c'est fait que tout le film tombe à l'eau...
Un bon film au début donc, puis lorsque la chute tombe, ça tombe bien trop bas, on vire limite dans le film gore, au lieu d'un beau dénouement amoureux...