Xavier Chanoine | 2.75 | Classique mais bien fait |
Deuxième épisode réalisé par Nakagawa Nobuo pour la série des Treize nuits de la terreur, Le Peigne sanglant est une romance noire qui amènera son duo d’amoureux fraichement marié à se "séparer" suite au trouble du mari, incapable de retenir ses pulsions sexuelles, l’obligeant à aller voir ailleurs. Qui plus est, la cérémonie d’avant-mariage prédisait une relation qui ne durerait pas, mais Shotaro, le mari, voulait à tout prix épouser la jeune femme malgré les réticences de sa belle-famille.
Suite aux premiers jours suivant leur union, le mari s’enfuit de la maison pour aller passer du bon temps avec Osode, une femme de mauvaise vie avec qui il semble bien plus s’amuser. Rapidement, Shotaro manipule Ivo en lui promettant des choses qu’il ne tiendra évidemment pas : la jeune femme, aveugle face à l’égoïsme de son mari, ira jusqu’à offrir de force son peigne doré à la prostituée, héritage inestimable de sa famille, et une importante somme d’argent pour que la relation qu’elle entretient avec son mari cesse. Pourtant, le mari, derrière de sacrés tissus de mensonge, s’envolera avec la prostituée et l’argent, provoquant ainsi la mort d’Ivo. Et le peigne d’être plus qu’un simple héritage familial.
Aux commandes d’une intrigue adaptée d’une histoire de Ueada Akinari, grande figure de la littérature nippone du XVIIIème siècle et célèbre pour ses Contes de la lune vague après la pluie, le cinéaste signe un travail bien plus intéressant et léger que les deux fades épisodes précédents signés Takai Makihito et Yamada Tatsuo, alourdis par une narration pénible et un réel manque d’enjeux. Nakagawa revient en posant des bases plus simples et lisibles, en mettant en scène trois vois quatre personnages uniquement. Et dire qu’il fallait un cinéaste âgé pour apporter de l’énergie par le biais, par exemple, de l’unique plan-séquence caméra sur épaule de toute la saga, un peu chaotique mais témoignant d’une volonté de dépoussiérer la charte formelle des épisodes, guère surprenante à deux trois exceptions près. Cette romance macabre expose quoiqu’il en soit une figure masculine autoritaire, obligée de prier Bouddha les poings fermés pour espérer se repentir. Ca ne suffira pas.