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Paycheck

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les avis de Cinemasie

7 critiques: 2.5/5

vos avis

38 critiques: 2.51/5



Tenebres83 3.5
François 3.25 Sans originalité mais efficace
drélium 2.75 Pris dans ses propres filets
Ghost Dog 2.5 Casse-tête chinois
Marc G. 2.5 Ce laisse regarder, mais bon dieu que c’est con !
Arno Ching-wan 1.5 John qui ?
Ordell Robbie 1.5 A Jeter après Usage...
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Sans originalité mais efficace

Après un Windtalkers qui a clairement divisé le public et la critique et surtout fait redescendre de plusieurs crans le brave John Woo dans l'échelle des réalisateurs "bankable", ce projet d'adaptation d'une histoire de Philip Dick avait de quoi laisser perplexe. Ben Affleck en tête d'affiche, une équipe technique sans surprise, des bandes annonces correctes mais pas vraiment emballantes. Seule la présence d'Uma Thurman et de quelques images d'action excitante dans les BA laissaient un peu d'espoir. Finalement Paycheck est clairement ce qu'il fallait en attendre: une tentative de remise en selle de John Woo, avec un film très commercial à budget plus raisonnable. Pris comme tel, c'est un divertissement efficace à défaut d'être original.

Pour donner un point de comparaison, il est évident que l'on lorgne ici du côté de MI:2: même genre de film (thriller d'action), même genre de scènes d'action (fusillade, poursuite avec une moto), même touche romantique. Exit donc les ambitions plus personnelles du moyen Windtalkers (il est vrai plus convainquant en version longue), on revient ici à l'autre force de John Woo, à savoir l'aspect visuel. Bien sûr le budget n'est pas le même que pour MI2, et la médiatisation non plus. Heureusement, le film se montre plus réussi à plusieurs niveaux, et bien sûr évite le clash du "show Tom Cruise".

Pourtant le début laisse un peu perplexe, avec un Ben Affleck frimant avec ses lunettes de soleil, sauf que s'il avait le quart de la moitié du charisme de Tom Cruise, on le saurait. Qu'on aime ou non le pilote de Top Gun, il est difficile de lui enlever sa vraie aura de superstar. Ici Ben Affleck ne fait rien de catastrophique, mais rien de très intéressant non plus. Et si Paycheck se montre moins poseur que MI:2 et parfois moins ambitieux sur les scènes d'action, il se rattrape avec un scénario rempli de grosses ficelles, mais de ficelles efficaces. Là où le film d'espionnage avait été simplifié au possible pour éviter l'imbroglio de son prédecesseur, ici le suspens est bien présent et le rythme est excellent. Bien sûr, l'histoire est remplie d'invraisemblances, et n'a aucun fond. Tout comme pour 2009 Lost Memories, on n'utilise jamais le matériau de base à 100% de ses possibilités. Mais si l'on considère Paycheck pour ce qu'il est (de même pour 2009), càd un thriller d'action, le résultat est tout de même très efficace.

Outre ce suspens bien amené et l'aspect ludique du concept (une enveloppe remplie d'objets qui sont autant de "clés" lors des situations de crise), on apprécie surtout la qualité des scènes d'action, et le classicisme de l'ensemble. John Woo ne s'est pas laissé dépassé par le concept Hi-Tech du film, que ce soit par une surenchère d'effets spéciaux ou une stylisation de sa réalisation. Au contraire, la musique est plutôt classique et loin des Zimmereries dont on nous abreuve depuis quelques années, la réalisation également classique pour du Woo, ce qui ne veut pas dire non-efficace. On retrouve aussi la touche romantique déjà présente dans MI:2, avec une introduction très similaire: ralenti sur l'apparition d'Uma Thurman dans une foule, c'est très cliché mais c'est bien fait. Les scènes d'action sont clairement signées, et sans avoir recours à des effets spéciaux à 10 millions de dollars et des moyens phénoménaux. La poursuite à moto ne rivalise pas vraiment avec celle bien délirante de MI2, mais vaut son pesant de cacahuètes quand même. Bref, on prend son pied devant des scènes d'action qui marquent le retour du style très "smooth" de John Woo après l'épisode caméra à l'épaule de Windtalkers pas franchement emballant visuellement parlant. Quant à la fameuse colombe, oui elle est bien là, comme une petite signature de John Woo sur son film.

Autre qualité, le film évite de tomber dans l'excès de sérieux grâce à une touche d'humour assez légère et efficace. Il est évident que cette histoire rocambolesque n'est pas très crédible, et cette touche humoristique vient bien recadrer le film dans ce qu'il est: un divertissement. On a juste droit à un moment du film à une petite pic bien envoyée envers le grouvernement de George Bush et sa guerre préventive. Le discours sur le destin et le futur évite quant à lui d'être trop longuet ou mal écrit.

Au final, même s'il est évident que Paycheck est un film de commande sans grandes ambitions pour son réalisateur - tout comme MI:2 -, le résultat est plaisant et efficace. Fallait-il en attendre autre chose? Soyons honnête, pas vraiment. Faut-il en être déçu pour autant? Non plus, attendre un autre Killer d'un réalisateur qui a déjà tourné autour du même sujet dans plusieurs films serait un peu idiot. John Woo s'amuse ici avec un film commercial sans grosse faute de goût, c'est déjà un petit plaisir en soi.



26 février 2004
par François




Pris dans ses propres filets

Pour paraphraser mister "gros menton, gros melon" himself : Ben a vu son avenir, du coup il n'a plus aucun intérêt, et le film avec puisque tout est déjà prévu (sauf le twist final parce qu'il faut bien qu'ils s'aiment et aient de beaux enfants à la fin quand même). Restent des petits moments rigolos pris au troisième degré. Toujours Regardable après tout, mais tellement dégoulinant de confiture et Uma thurman est totalement transparente.

Voilà, tout est dit. ^_^

02 novembre 2004
par drélium




Casse-tête chinois

Des figures de style flamboyantes, des descriptions de relations humaines torturées et des scènes d’action d’anthologie de feu John Woo, il ne reste plus aujourd’hui que de vagues clins d’œil gratuits et vains dans le cinéma du néo-hollywoodien John Who?, un face-à-face armé par-ci, une colombe blanche par-là, comme un lien entre ces 2 réalisateurs totalement différents, un lien un brin nostalgique narguant de toute sa superbe les ex-fans les plus invétérés de l’époque hong-kongaise. Mais après tout, à quoi bon se prendre la tête, c’est comme ça et on n’y peut rien, d’ailleurs John Who? nous l’avait déjà bien fait comprendre en réembauchant dans son dernier film un Christian Slater si ridicule dans Broken Arrow. Il n’est en outre par interdit de voir dans sa démarche une certaine cohérence avec son univers cinématographique propre : dans The Killer, son film le plus emblématique, l’intrigue était centrée sur 2 personnages au métier radicalement différent, mais qui au fond étaient 1 seule et même personne… Un peur comme John Woo et John Who? en somme, l’un faisait du cinéma, l’autre du fric (cf. la morale finale de Paycheck !), mais au fond c’est le même homme. Bref on s’en tape ; Who? veut s’attaquer à la science-fiction avec un duel bien manichéen entre un gentil ingénieur et un méchant qui souhaite dominer le monde ? Tant mieux, si tant est qu’il s’amuse et que nous aussi par la même occasion. D’ailleurs, Paycheck est loin d’être déplaisant avec son scénario puzzle sur fond de futur apocalyptique. Dommage seulement que Minority Report et Memento aient déjà exploités la brèche avant...

Du premier, Who? s’en inspire très largement au détour d’une scène introductive de construction 3D, d’un décor de laboratoire ou d’un épilogue dans une serre végétale. Malheureusement, Paycheck n’en a ni la profondeur, ni la carrure. Il manque le charisme de Tom Cruise que Ben Affleck est loin d’avoir, une vision moins caricaturale de l’avenir, il manque aussi une mise en scène inventive et entraînante (eh oui....) ; quant à la coiffure « chien mouillé » d’Uma Thurman, elle se passe de commentaires.

Du second, Who? en a conservé un scénario déstructuré et malin, mais un peu torpillé par le bon sens : lorsque vous voyez votre avenir et que vous savez que dans 1 mois on va vous effacer 3 ans de mémoire, pourquoi s’embêter à créer un jeu de pistes pour le moins hasardeux consistant à mettre dans une enveloppe 20 objets qui vous serviront à sauver votre peau – et celle du monde entier -, alors qu’il suffisait de tout raconter à sa copine, ou de l’écrire sur un papier, voire même de se le tatouer sur le corps ? Peut-être pour pouvoir goûter l’imprévisible de la vie ? Mouais, si on veut, mais c’est tout de même assez tiré par les cheveux...

Au final, un film de commande globalement distrayant, mais qui ne restera pas dans les annales.



28 février 2004
par Ghost Dog




John qui ?

Hier soir je zieutais la télé, ai zappé sur TF1 à un moment et… et ne me souviens plus du tout de ce que j’ai bien pu y faire. Quelque chose, forcément, un quelque chose qui s’est passé entre 23h30 et 1h30, heure à laquelle je suis parti me coucher. Et j’ai beau revenir sur le programme TV pour voir le nom de ce fichu film, l’instant d’après j’oublie immédiatement l’information. Vous allez me dire : «  t’es bien arrivé sur la fiche du film pour écrire tes salades ! » Mes doigts m’y ont conduit en tapotant sur le clavier, sans doute, et je viens sur cette fiche pour écrire ce que j’ai à y écrire, c'est-à-dire pas grand-chose, mais je n’imprime pas les données ni ne sais qui faisait quoi dans quelle histoire et pourquoi faire et… et d’ailleurs où suis-je là ? Qui suis-je vraiment ? Peut être qu’en cherchant bien dans ma cervelle trouvera t’on des résidus de bouts de trucs qui sauront nous aiguiller vers la vérité. Peut-être. En attendant il n’y a rien. Peut-être aussi qu'un extra-terrestre est venu pirater ma mémoire sur ces deux heures-là, et tout ce qui y est lié est condamné à s’effriter instantanément. C’est dramatique. Ah, attendez : une enveloppe se trouve juste à côté de moi ! Peut être y trouverai-je une information capitale... Je mets la main dedans et rhaaa, beurk ! Qui s’est amusé à y glisser du caca ?! Comment ? C’est moi qui ai fait ça ? Hier, pendant les pubs ? Rhooooo vous plaisantez là ! Quoique – snif, snif - maintenant que vous le dites - snif, snif -, c’est vrai que ça sent un peu mon caca à moi dites donc. Me serais-je moi-même envoyé un indice ? Mmh, qu'est ce que tout ceci peut-il bien vouloir dire...
 


11 février 2008
par Arno Ching-wan




A Jeter après Usage...

Il y a deux manières d'envisager ce Paycheck: d'un côté, faire la comparaison avec les autres adaptations de K Dick signées Spielberg, Verhoeven, Scott, se plaindre d'un scénario déséquilibré entre son aspect science-fiction laissé complètement en plan et action. Le film se veut en effet plus un la Mort aux Trousses futuriste. Ce sont d'ailleurs peut-être les similitudes du pitch avec le classique hitchcockien qui ont attiré Woo sur le projet autant que l'opportunité de rétablir son statut de réalisateur bankable. Et si l'on est défenseur passionné de Windtalkers on pourrait râler sur une baisse d'ambition de la part du cinéaste après son film américain le plus personnel. Ou bien se dire que si les ambitions de ce Paycheck sont beaucoup plus modestes que celles de son film précédent Woo n'essaie au moins pas ici de courir plusieurs lièvres à la fois sans avoir les moyens de ses ambitions. Que s'il a beaucoup moins de grands moments de cinéma que son précédent il est aussi bien moins désagréable à regarder d'un trait que l'insupportable version salles de Windtalkers.

Bien sûr, on pourrait pointer quelques accélérations clippeuses, une utilisation pas judicieuse des effets spéciaux mais heureusement rare et un scénario aux rebondissements trop mécaniques: une fois leur principe compris cela devient vite trop prévisible, caricature d'Hitchcock, une Mort aux Trousses où les personnages seraient vraiment des pantins du scénariste. Tandis que le rebondissement final est aussi bateau que superflu. Rayon mise en scène, c'est dans l'ensemble de facture correcte sans être transcendant. Le film offre néanmoins quelques mouvements de caméra d'une belle ampleur et un usage judicieux du zoom et du fondu enchaîné. Et lors de la course poursuite à moto le cinéaste nous rappelle que si sa signature peut par moments sombrer dans l'autoparodie comme dans MI2 ou le second Syndicat du Crime il sait encore trousser une bonne scène d'action. Comme autre moment de cinéma à sauver, il y a aussi la scène de la première rencontre Thurman/Affleck dans la lignée d'un certain cinéma hollywoodien classique. La musique ne casse pas trop les oreilles et la photographie nous rappelle quant à elle que c'est Dreamworks qui produit. Ben Affleck n'est lui pas hyperexpressif. Cela n'est a priori pas grave: on est dans une adaptation de K Dick, pas dans Volte/Face ou the Killer. Mais il n'arrive pas contrairement à Tom Cruise chez Spielberg à compenser ça par du charisme. Uma Thurman semble elle fatiguée et loin de son meilleur niveau tarantinien. Reste qu'il manque à un pop corn movie ni pire ni meilleur que la moyenne la capacité qu'a un De Palma de savoir bien détourner des scénarios de commande. A Hollywood comme à Hong Kong, Woo n'a malheureusement jamais été de ces cinéastes capables de lutter face aux studios pour imposer ses vues. D'où au final un vrai ratage mais pas une catastrophe.

S'il est très loin d'un Face/Off et s'oublie dès son générique fini, Paycheck n'est néanmoins pas la catastrophe totale dont parle une grande partie de la critique. Woo a certes fait bien mieux à HK of course mais aussi bien pire du temps où il cachetonnait comme "roi de la comédie": c'est en cela que ses films us médiocres sont moins déshonorants que ne le disent certains fans ayant tendance à oublier que Woo à Hong Kong c'était aussi ça. Paycheck est juste un pop corn movie pas mieux mais pas pire que le tout-venant du genre version US où Woo a tenté d'élargir son registre en attendant de pouvoir revenir à des projets plus personnels. Et l'attente risque d'être longue au vu des résultats décevants du film au box office.



09 février 2004
par Ordell Robbie


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