Pas aussi déshonorant qu'Ishii le pense...
Panic in High School était à l’origine un court métrage d’Ishii Sogo. Devant son succès, il fut décidé d’en faire un long métrage. Le film était malheureusement pour le cinéaste une coréalisation, coréalisation dont le contrôle lui échappera progressivement au profit de son collaborateur. Ishii Sogo aurait tendance à renier ce premier effort pour cette raison-là et en fait la justification de son désir réalisé par la suite de ne plus faire de cinéma au sein d’une major. Rien de déshonorant pourtant dans ce film moyen mais singulier dans le contexte de l’industrie cinématographique japonaise de la fin des années 70. On pourrait même dire qu’avec un peu plus de soin scénaristique et un peu plus de rigueur de mise en scène le film aurait pu être un petit bijou de cinéma populaire et punk à la fois comme put l’être son contemporain the Man who stole the sun. Le contenu de Panic in High School est d'ailleurs tout aussi explosif que celui du film d'Hasehawa Kazuhiko, cinéaste qui produira par la suite Ishii Sogo. Un preneur d’otages à la démarche radicale s'y révolte contre un système scolaire japonais qui fait des matières scientifiques la seule planche de salut de l’avenir de ses élèves. Les élèves y sont plus obsédés par leur réussite que par l’issue de la prise d’otages. Les professeurs demeurent quant à eux attentifs à la réputation de leur lycée côté. Du coté des forces de l'ordre, on trouve du dilemme sur la façon (violente ou pas) de mettre un terme à cette prise d’otages, de la bavure policière. Le thème classique dans le film de prise d'otages de l’exploitation médiatique est de plus présent dans le film. Débarquent également dans le cadre des personnages grotesques reprochant à la société japonaise de privilégier la réussite sociale à l’effort physique ou faisant de la prise d’otages l’emblème de la décadence morale du Japon depuis 1945. Bien sûr, le trait est souvent gros jusqu’au démonstratif au point que le film en devient souvent (trop ?) drôle là où on aurait peut être aimé un peu plus de sérieux dans le ton au vu du sujet. D’un autre côté, le film souffrant souvent de l’absence d’un vrai point de vue de mise en scène, cette lourdeur scénaristique permet au film d’éviter la pose provoc’, d’avoir un regard de scénariste à défaut d’avoir un regard de cinéaste. L’autre point critiquable, ce sont les choix musicaux plus proches d’une mauvaise série télévisée ou du mauvais blues rock que des Clash. Pas très punk ça… Mais par la suite le films d’Ishii Sogo ne seront plus seulement punk sur le papier...
Un début loin d'être infamant
Tout premier long-métrage d'Ishii Sogo tourné pour la Nikkatsu,
Panique au Lycée est un objet difficile à appréhender. En effet, difficile de faire la part des choses quand on sait qu'Ishii lui même renie 80 % de son film, estimant que c'est les producteurs et son co-réalisateur qui, profitant de son inexperience, se sont accaparées l'initiative de la mise en scène. Dans sa présentation du film à l'Etrange Festival, le réalisateur de
Burst City ira jusqu'à dire qu'il l'avait lui-même retiré de sa propre filmographie. Pourtant, ce premier film tiré d'un court métrage d'un quart d'heure réalisé par Ishii en 8 mm n'a rien de particulièrement honteux. S'il est très clairement inférieur aux deux superbes films d'Hasegawa Kazuhiko,
The Youth Killer et
The Man who Stole the Sun, c'est sans peine qu'on le démarque du tout venant de la production seventies. Bien sûr, le film est bourré de petits défauts que ce soit dans la mise en scène, le scénario ou surtout le choix de la musique mais son énergie satirique sincère, les traits d'humour qui le parcourent et la force de son sujet permettent d'emporter le morceau. Un joli petit bout de seventies désabusées.
T'es trop bon en math pour comprendre!
Highschool Panic vaut bien mieux que ce qu’en pense Sogo Ishii. D’ailleurs, la trame est la même que celle de son court métrage. Le film attaque violemment le système scolaire, et égratigne au passage police et média. Huit-clos à la fois sérieux, excessif et déjanté mais aussi maladroit, Highschool Panic révélait déjà un réalisateur prometteur à suivre attentivement.