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Departures

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les avis de Cinemasie

9 critiques: 2.67/5

vos avis

28 critiques: 3.51/5



Astec 2.25 Formaté
Aurélien 2.75 Drama de qualité malgré quelques belles occasions manquées
Fablin 2.75
François 2 L'important, ce n'est pas le départ, mais l'arrivée
Ghost Dog 4 Il n’y a pas de sot métier
MLF 3.25
Ordell Robbie 1 Filmage planplan, ressorts scénaristiques niveau téléfilm.
Xavier Chanoine 4.25 Une oeuvre magnifique, sensible, drôle et respectueuse
Yann K 1.75 Académique, conservateur et délayant une fin ridicule
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Formaté

Un film à Oscar... Agréable à regarder mais mineur : de l'humour ok, mais pas de prise de risque, traitement consensuel, mélo facile, portraits superficiels...

Ok je vais versé une larme, mais ce n'est pas une raison pour perdre tout esprit critique.

25 août 2009
par Astec




Drama de qualité malgré quelques belles occasions manquées

À voir le réalisateur laisser passer tant d'occasions de développer une véritable réflexion autour de la situation de personnages qui se prétaient pourtant si bien à l'adoption d'un point de vue critique, on finit par se résigner et enfin accepter de prendre ce Departures pour ce qu'il est : un drama japonais original et soigné qui cède certes à la facilité lors de deux ou trois plans d'égarement mais fait finalement preuve d'une véritable exigence dans le fond comme dans la forme. Mention spéciale à une HIROSUE Ryoko qui parvient à être bouleversante en un simple regard.

NB : film représentant le Japon pour les Oscars en 2009.

09 novembre 2008
par Aurélien




Calibré pour les festivals et quelques rares salles de ciné qui osent diffuser de la production étrangère autre qu'hollywoodienne, Departures reste ultra conventionnel et ne sort jamais d'un schéma classique très bien établi. Le sujet est relativement bien trouvé, même si l'analogie avec la musique est un peu pataude, mais au moins peut-on saluer la tentative d'aborder un thème difficile, à défaut d'être inédit. Sinon, j'ai apprécié la prestation de Ryoko Hirosue, même si elle ne force pas non plus.

Je m'attendais à une fin plus audacieuse, déception là aussi. C'est très (trop?) guimauve, un bon petit drame des familles.

16 mai 2010
par Fablin




L'important, ce n'est pas le départ, mais l'arrivée

Bien partir, c'est important. Departures sait le faire, presque trop bien. En ouvrant le film sur une scène de préparation de corps, le film captive immédiament par la beauté de cette cérémonie, et marque des points en faisant preuve d'un humour qui contraste habilement avec la gravité de la scène. Le développement de l'histoire est ensuite d'un grand classicisme, voir même académisme, mais l'ensemble reste d'une efficacité redoutable, notamment grâce à cet humour qui évite de sombrer dans le drame et d'une technique fort efficace. On y croit donc jusqu'au deux tiers du film, avant que Departures ne sache s'arrêter et sombre complètement dans le mélo tape à l'oeil. Le film atteint son summum dramatique avec la scène de préparation du corps de la propriétaire du sauna. Il aurait été alors intelligent de savoir s'arrêter là et d'en rester sur une histoire finalement simple mais d'une rare efficacité. Au lieu de ça, on embraille sur du mélodrame à l'américaine bien loin de la retenue habituelle des films japonais, ce qui est d'autant plus décevant. On perd alors tout humour, on accumule les monologues lourdingues avec une intrigue bâteau inutile sur le père du personnage principal, et on répète alors une fois de trop ce qui faisait la beauté du film, la fameuse cérémonie. L'effet de surprise n'est plus là, la surenchère de scènes voulues très émotionnelles conduit à l'overdose, et le film se tire une balle dans le pied. On ne s'étonnera finalement pas qu'il ait décroché l'Oscar tellement il semble calibré pour ce genre de film. Ce conformisme peu flatteur contraste alors tellement avec une premier tiers très séduisant qu'il met franchement en colère.

29 mars 2009
par François




Il n’y a pas de sot métier

sans titre.jpg Equarisseur, tanneur, boucher, bourreau, croque-mort,… Ces métiers au contact du sang et de la mort sont considérés comme impurs par le shintoïsme, la religion principale au Japon. Ils sont réservés à des castes considérées comme inférieures, telles les burakumin, et largement discriminées dans le pays, encore aujourd’hui.

On ne peut saisir la portée sociale et libératrice de Departures si l’on n’a pas ces faits en tête, à commencer par les réflexions appuyées du meilleur ami et de la femme de Daigo lui conseillant ardemment de changer de métier s’il ne veut pas s’attirer des ennuis. En cela, le film de Takita porte un message occidental, un message chrétien : l’individu doit parvenir à s’extirper de sa communauté pour accomplir son destin, il ne doit pas renier ses talents et ses passions à cause d’une quelconque pression extérieure.

Car Daigo, violoncelliste de formation, découvre tout à fait par hasard un métier dont il ne soupçonnait même pas l’existence : celui de préparateur de cadavre avant l’incinération. Poussé par la nécessité économique bien que profondément écoeuré par ce qu’il fait, il va rapidement se rendre compte à quel point il est utile aux autres : en redonnant vie un dernier instant à un proche décédé, en l’habillant avec soin, en le maquillant devant la famille, il constate à quel point il émeut les membres de la famille du disparu, qui semblent en avoir besoin pour faire leur deuil et accepter de continuer à vivre.

Tout le reste du film suivra cette veine : au fil du temps, Daigo se convaint qu’il a fait le bon choix, jusqu’à expérimenter lui-même cette émotion en s’occupant de son père dans une scène finale déchirante, tout en emportant l’adhésion de ses proches. En élevant son métier au rang d’Art éphémère tels l’ikebana ou l’origami, il semble également renouer avec les traditions enfouies de son pays.

Bouleversant par ses thèmes, son humour subtil et sa bonne dose d’espérance en l’Homme bien qu’il puisse être ressenti comme trop académique sur la forme, Departures a cependant largement mérité son Oscar 2009 du meilleur film étranger.

29 mars 2009
par Ghost Dog




Une oeuvre magnifique, sensible, drôle et respectueuse

Bande annonce

Ce qui est assez merveilleux avec le cinéma japonais  depuis les années 80, et son avalanche de comédies mélo/dramatiques pour adolescents, c’est son pouvoir de constamment raconter quelque chose. Le matériau de base n’est pourtant pas des plus folichons, tournant très souvent autour d’un amour inavoué, d’une passion honteuse, d’une crise au sein d’un couple, des évènements et des scènes déjà vus depuis des années qui arrivent à être intéressants lorsque mis entre de bonnes mains : ce n’est plus une surprise maintenant, Takita Yojiro a eu l’oscar. Qu’est-ce qui a pu faire la différence aux yeux des jurés occidentaux, face à d’autres films sûrement plus « accessibles » ? Sa sincérité absolue, sa douceur, sa chaleur, sa gaieté également. Trop c’est trop ? Certes Departures accumule les séquences les plus déchirantes avec une petite frénésie, il est d’ailleurs étonnant de constater que chaque mise en bière se distingue d’une autre, et si la grande majorité tire les larmes du spectateur avec une belle souplesse, grâce en partie à leur mise en scène et l’utilisation du score inoubliable de Hisaishi Joe, la lourdeur du deuil est parfois désamorcé par de franches séances de rire : première mise en bière, premier gag. Le spectateur est prévenu. Dernier tiers, une grand-mère s’en va, la famille l’embrasse tour à tour à coup de gros rouge à lèvres, on pleure et l’on rigole entre nanas. C’est la fête malgré le deuil. La mise en bière étant le dernier moment qu’une famille peut vivre avec le ou la défunt(e), les moments de recueillement sont intenses et le spectateur y participe également. Rien de bien étonnant de voir son voisin sortir les mouchoirs au rythme des plans récurrents sur le visage –pourtant- rayonnant du défunt, au rythme des notes de piano et de violon d’un compositeur en très grande forme. La mise en scène sait aussi se faire discrète, peut-être trop pour un film récompensé à peu près partout où il concourrait, on craint même au syndrome qui touche tant de dramas nippons, celui qui consiste à filmer simplement pour mettre en scène ce qui a été écrit en amont.

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Pourtant, chaque séquence de mise en bière propose son détail : un portrait, une couleur, un flou artistique, une zizanie, un silence. La variété évite ainsi que l’on tombe dans la répétition un peu involontaire, mais attendue avec un pitch pareil. Mais à quoi assiste-t-on à côté de cela ? A la renaissance d’un joueur de violoncelle mis sur le carreau suite à la dissolution de son orchestre, de sa nouvelle vie dans son village natal où il neige et où les cerisiers en fleurs, de son combat contre les préjugés : « trouve un métier plus honorable » lui disait son vieil ami, le rejetant sous prétexte qu’il « accompagne » les morts vers l’au-delà, homme à présent impure aux yeux de son épouse qui ne savait rien de son nouveau métier lorsque tous les deux ont déménagé voilà quelques jours. Brave type pourtant que ce Daigo, un peu gauche, un peu précieux (frôle l’infarctus en voyant son sang après une coupure au visage), attachant à l’image de l’ensemble du casting : Mika son épouse, un regard de fou furieux, Sasaki-san son patron, imperturbable et plus humain qu’on ne pense. Belle performance des anciens également, de la patronne des bains publics au gardien des lieux, la chaleur humaine est bien là. Pourtant à y regarder de plus près, Departures est classique, mais presque parfait dans ce qu’il entreprend : la solidité du couple Daigo/Mika fragilisée par la profession du mari, un père qu’il n’a vu que jusqu’à ses six ans, une ancienne qui souhaite que son fils poursuive ce qu’elle entreprend depuis des années, etc. Rien de bien nouveau certes, mais le film est d’une telle sensibilité, d'un tel respect face à cette profession qui "touche" un sujet tabou au Japon, qu’il pourrait tirer les larmes même des plus endurcis, à condition d’avoir un certain recul sur un cinéma un peu foutraque où les personnages peuvent faire des têtes pas possibles (théâtralisation, manga-isation poussée parfois à l’extrême) et chouiner une bonne partie du film.

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Toujours dans la mise en garde, bien que la musique soit juste admirable, apportant l’ampleur mélodramatique et contenant son nombre de morceaux marquants juste ce qu’il faut, certains violons sont à la limite de faire basculer le film dans le too much. Mais selon la sensibilité de chacun, on peut y prendre goût. Dernier reproche, certaines figures sont parfois trop appuyées, comme l’envol des cygnes symbolisant le voyage des morts vers l’au-delà où bien les saumons qui se battent pour passer le courant et qui échouent à la limite, une scène non sans rappeler le parcours de Daigo. Philosophie un peu simplette, pourrait-on dire. Mais que diable, rarement un film n’aura aussi bien passé du rire aux larmes que Departures, rarement la musique n’aura aussi bien rempli son rôle, sorte de procédé à part entière délivrant de formidables choses, la belle alchimie entre les acteurs fonctionne également à plein régime, Takita Yojiro nous finit au sol en revenant sur l’enfance de Daigo et le père qu’il n’a jamais connu par l’intermédiaire d’un épilogue bref mais touchant. Ce mec a tout compris à la comédie dramatique. Les gros bras sont prévenus, ils ne feront pas les malins devant Departures, bouffée d’air frais 100% qui fait du bien à l’organisme (ou comment finir sur une touche bio, pas plus mal par les temps qui courent).



11 juin 2009
par Xavier Chanoine


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