Lâcher de nains
(Faudra penser à changer l'orthographe du titre de la fiche…
Film qui n'a rien à voir avec la purge de 1982 ^^).
Je n'y peux rien, j'adore Takashi Miike et le petit focus, que nous lui avons accordé au dernier festival "Black Movie" de Genève (où nous avons mis sa carrière en parallèle avec celle de Takeshi Kitano – très intéressant !!) m'aura même fait réévaluer la plupart de ses dernières "œuvres de commande" / "films pour enfants" "Zebraman 2" et "Yatterman", beaucoup moins bêtes, qu'il n'y paraît et même sérieux dynamitage en règle du gros blockbuster ET du film pour enfants.
A l'annonce de son "Ninja Kids", j'étais donc tiraillé entre la joie de pouvoir assister à un nouveau dynamitage, mais également la crainte de le voir en simple "yes-man", celui de "Cellphone Detective" notamment…Craintes, qui semblaient se confirmer à l'annonce du casting avec l'horripilant Seishiro Kato dans le rôle principal et une interview de Miike dans laquelle il disait, que si le film avait été tourné aux Etats-Unis, il aurait toutes les chances de remporter l'ensemble des prix décernés par les "Razzie Awards". Sacré Miike, toujours enclin à minimiser son talent, car si "Ninja Kids" est loin du génie de ses précédents films, c'est quand même une bonne grosse poilade, (une fois n'est pas coutume) trop longue d'une bonne vingtaine de minutes et jamais aussi bon que dans sa première partie, mais quand même…
Et franchement: quel autre réalisateur a déjà réussi l'exploit d'être à la fois sélectionné dans la sélection officielle de Cannes (ahhh…sacré festival de cannes, toujours prompt à tenter de "récupérer" des "icônes" pour ne surtout pas les laisser aux autres festivals…surtout après avoir laissé "échapper" le précédent film "13 Assassins" au profit de Venise) ET au marché de film avec un navet "volontaire" ?!! (à noter, que les deux projections se sont passées dans un anonymat complet, sans grand monde et surtout pas les "grands journalistes" censés "couvrir" un tant que ce soit leurs sujets, quand même).
Le film démarre donc fort, très fort avec la maltraitance en règle de l'ensemble des petits bambins et notamment d'un petit gros, véritable souffre-douleur du réalisateur, qui va se faire réduire en simple flaque de morve…Joie et jouissance à voir le GRAND Miike à l'œuvre à sévir. Le ton est donné, le style franchement manga-esque et fidèle au matériau original adapté.
Malheureusement, cette folie ambiante ne tient pas sur la durée. L'intrigue est moyennement passionnante, quelques personnages plus ratés, l'action plus formatée à un jeune public, les gags moins déconnants jusqu'à un dénouement trop longuet et finalement assez convenu. On sent, que le tournage a été quelque peu précipité pour finir dans les délais convenus et que Miike devait avoir sa tête sur ses autres productions…C'est fort dommage, car – encore une fois – la première partie est très réussie, parfaitement rythmée et prouve une nouvelle fois les talents multiples du bonhomme à savoir à la fois mettre en scène l'action, de l'horreur ou la comédie, trois genres foncièrement distincts avec chacun des codes et mises en scène différents.
