Xavier Chanoine | 2.75 | Du charme, mais rien de bien nouveau à l'horizon |
Et même si l'histoire n'est pas des plus passionnantes, le cinéaste parvient à se renouveler à la fois dans l'humour (le jeune fan de rock qui attend désespérément le bus de secours, le professeur de sport secouru par deux cosplayeurs de KISS...) et dans ses situations qu'un bon shoujo n'aurait pas reniées. Tabe Mikako est une fois de plus parfaite dans le rôle de Takako grâce à son charisme naturel et ses yeux qui en disent long sur son caractère mystérieux. Si le cast ne puise pas dans ce qui se fait de mieux en matière de drama (et pour une fois, Oguri Shun n'est pas de la partie), certains seconds couteaux valent la peine comme Kanjiya Shihori plutôt à l'aise, tandis que d'autres semblent manquer réellement d'ampleur (assez naze prestation du petit frère d'Anna). C'est cette irrégularité qui pose problème au contenu même du film de Nagasawa, reposant uniquement sur l'interprétation -censée être- naturelle des adolescents. Si tout n'est pas parfait, le film possède néanmoins de jolis moments comme cette discussion de nuit dans un gymnase entre Takako et son amie (avec une réplique/un plan), le premier "joyeux anniversaire" de Takako envers Toru riche en tension mélodramatique, et ses quelques flash-back censés évoquer le passé de Takako qui dans l'ensemble sont réussis. Notons aussi des clins d'oeil à la propre culture nippone (entre les idoles Rocks et les références au shoujo Glass no Kamen) tournés en semi dérision. Au final, si il ne rate pas ce qu'il entreprend, on peut attendre bien mieux de la part de Nagasawa Masahiko. Et si Tabe Mikako reste égale à elle-même, on espère la voir un jour dans un rôle bien plus profond comme l'avait fait auparavant la belle Miyazaki Aoi.