Triste mine
Une autre oeuvre de commande, Imamura peine à faire ressortir ses propres idéaux à travers l'adaptation populaire de cette autobiographie.
En plein boom de films ayant pour personnages principaux des enfants, le réalisateur est davantage intéressé par la vie communautaire de la ville minière en elle-même et de la période historique de l'histoire. Toutes les parties s'attachant donc à dépeindre vie quotidienne, puis le combat de tous les jours des nombreux résidents est parfaitement réussie; en revanche, les saynètes mettant en scène les différents protagonistes principaux et - surtout - les enfants sont bien moins réussis.
Il reste néanmoins intéressant de remarquer le traitement même accordé à la ville: elle semble tout au long du film du moins la fin d'une ère, mais même la mort: le début du film montre un succédané de personnages à l'arrêt, le regard perdu au loin; la première scène est celle d'un enterrement, où les personnages sont introduits d'un plan pris d'en dessous d'un cercueil porté. L'excursion scolaire animée à l'extérieur de la ville est irrémédiablement suivie par une séquence d'évacuation de blessés suite à un accident survenu dans la mine, etc.
En même temps, toutes les tentatives de fuite des différents personnages se soldent toujours par un retour au bercail - il est sûr, qu'en bout du tunnel, la mort nous attend de pied ferme.
Imamura semble pourtant ne pas s'impliquer émotionnellement dans l'histoire: il manque de scènes véritablement dramatiques, et le cinéaste ne semble trop savori se décider à quel personnage s'attacher; tantôt il se focalise sur le petit garçon, tantôt sur sa soeur; mais il loupe un véritable pôle identificateur.
Oeuvre min-eure, mais néanmoins supérieur aux drames populaires par trop larmoyants de la même époque.
