Un film de genre sans surprise, mais fait avec beaucoup d'application
Alors que la tout venant de la production Hong Kongaise en matière de film de fantôme a souvent sombré dans la facilité et la médiocrité, autant cette petite production EMG respecte son cahier des charges et s'en tire avec les honneurs. Bien sûr, on repompe pas mal Ring ici, avec une touche de Sixième Sens pour apporter quelques twists à cette histoire. Aucune réelle originalité scénaristiqu donc. Mais d'un autre côté, pas de grosse faute de goût non plus, ni trop de poncifs assez classiques dans la production locale.
On retrouve donc le genre d'ambiance à la Ring, c'est à dire un rythme assez lent, une photographie très froide (bleutée et verdâtres) et très travaillées (le chef op a dû s'arracher les cheveux, il n'y a pas un seul plan avec une photo "naturelle"), des personnages pas trop stéréotypés. La réalisation est fort convenable et évite les gros effets frissons poids lourd. Le cadre joue souvent avec les décors, et les effets sonores jouent la carte de la netteté dérangeante. Chaque pas est distinctement entendu, chaque mouvement a son bruitage. Bref, l'ambiance est assurément très travaillée et à la limite du surnaturelle la plupart du temps. L'interprétation est également correcte, même si les personnages ne sont pas très développés. Le gros point faible reste tout de même la musique, bien souvent très cheap par rapport à l'image très soignée. Le dernier tiers manque également d'intérêt, on attend vite les limites de ce scénario à potentiel mais pas assez développé. Faire un film bâti sur l'ambiance est une chose, mais faut-il encore ne pas le laisser trop s'éterniser.
Bref, l'un dans l'autre, cette petite production se montre à la hauteur de ses modestes ambitions. C'est correctement fait du début à la fin, pas de touche d'humour déplacée, une ambiance malsaine de la première à la dernière minute et pas mal de passages assez flippants. A voir dans le noir donc, afin de ne pas pénaliser le travail fait sur l'ambiance. Après un premier film de "flippe" déjà convainquant (Horror Hotline), Soi Cheang varie sur le même thème et se pose comme un réalisateur à suivre.
quelques imperfections, mais un très bon film malgré tout
New Blood est un film intéressant qui travaille surtout à entretenir le malaise, plus qu'à nous saisir d'effroi. Pas vraiment de scènes chocs, mais des jeux de lumières bleutées qui deviennent asphyxiants et un univers (clinique, seringues et compagnie) très bien exploité. Quelques retournements de situations pas très originaux mais néanmoins assez efficaces et une interprète très douée rendent le film tout à fait plaisant, bien que je doute qu'il marque son époque comme l'ont fait Ring et Kaïro et comme semble en mesure de le faire prochainement The Grudge (Ju-On).
Bloody Ties
L'horreur était longtemps un genre "maudit" à Hong Kong et ce n'est que suite au succès planétaire de "L'exorciste" américain, que certains producteurs courageux (comprendre "opportunistes") tentent de tordre le cou au cliché généralement répandu, comme quoi le fantastique porterait malheur à ses créateurs. En résultent une flopée de titres très loin de l'horreur habituellement canonisée au monde: des "ghost comedies" grotesques ou fantasy exagérés.
Hermann Yau est l'un des tous premiers à flairer le bon filon en produisant (et réalisant) la désormais longue série des "Troublesome Night" à partir des 1997; des sketches horrifiques, qui n'ont rien à envier à ceux des "Dark Tales" américains; le réalisateur plus connu pour ses excès dans le genre de la CAT. III s'amasse une véritable fortune avec cette série.
Le succès mondial des "Ring", mais aussi du "Sixième Sens" entraîne une foultitude de "remakes" plus ou moins officieux du genre à Hong Kong et – miracle – parmi des catastrophiques "Sleeping with the dead" et autres "Wicked Ghost", des réalsiateurs comme les frères Pang ou le film "Inner Senses" arrivent à tirer leur épingle du jeu.
L'ancien assistant réalisateur de Wilson Yip ("Teaching Sucks !", "Juliet in love"), Soi Cheang se frotte une première fois au genre avec son intéressant "Horror Hotline…Big Head Monster"; un essai visuellement réussi, mais qui souffre d'un scénario cahoteux. "New Blood" (aka "Horror Hotline 2") sera la transformation de son précédent essai – et force est de constater, qu'il est plutôt réussi.
Tout reste relatif: avec du recul, ce film pâtit bien évidemment de la surenchère de la J-Horror depuis le succès des "Ring", le filon semble terriblement éprouvé, le scénario se permet plus d'un raccourci pour aboutir à son dénouement attendu ("twist included") et la réalisation n'est pas toujours au top; MAIS pour un film du genre au sein du cinéma HK, "New Blood" se place incontestablement parmi les meilleures réussites. Tout particulièrement la première partie du film est un exemple du genre, avec le talent tout particulier de Soi Cheang de réussir à créer un climat véritablement malsain seulement à l'aide de sa lumière (bleue) glaçante, des sons tordus et un calme trompeur, qui laisse présager du pire. A voir l'incroyable efficacité de cette scène, où un suicidaire s'écrasant sur un toit éjecte du véhicule un couple de suicidés devant els yeux ébahis d'un policier dans un inquiétant Hong Kong de nuit. Frissons garantis. La suite n'en est pas moins efficace avec quelques bons moments de suspense insoutenables.
C'est la seconde partie, qui pêche davantage. Une bonne partie des révélations chocs exposée, le scénario tente de jouer davantage avec les certitudes de son spectateur, mais s'embourbe un tout petit peu dans l'ennui général; n'est pas Kim Ji—woon ("Tale of two sisters"), qui veut.
La fin n'est certainement pas attendue, mais – comme souvent dans ce genre de films – laisse un peu sur al faim. A noter aussi la faiblesse dans le traitement des deux autres personnes "contaminées" au profit du seul personnage (excellent) de Niki Chow.
Il n'empêche, que "New Blood" reste l'une des meilleures réussites du genre et augure déjà du "talent" du futur réalisateur de "Dog bite dog" à venir.
Le sang du châtiment.
Une jeune femme arrive aux urgences d'un hôpital. Elle est très affaiblie et a perdue beaucoup de sang. Manque de bol, les médecins de l'hôpital s'aperçoivent qu'ils manquent de réserve de sang appartenant à son groupe. C'est alors qu'arrivent trois donneurs (c'est la nuit quand même), un policier qui se retrouve sur l'enquête concernant justement le mystérieux suicide de la jeune femme en question, un autre homme et une autre jeune femme. Ils donnent donc de leur sang, mais la jeune femme décède quand même. Dès lors les trois généreux donneurs commencent d'être confrontés à d'étranges apparitions...
Le réalisateur Cheang Pou-Soi avait déjà fait preuve d'une grande capacité à créer une ambiance à frousse avec son précédent film Horror Hotline... Big Head Monster. Il réussissait sur un terrain qui est plus l'apanage des cinéastes japonais. Son film était traîté sur un ton très sérieux et ne sombrait jamais dans le ridicule ou l'humour niais.
Avec ce New Blood, il récidive avec toujours la même faculté à créer un climat inquétant, des effets de caméra, des filtres bleus et oranges qui font descendre et monter la température ambiante, etc... Toute l'artillerie habituelle quoi. Mais cette fois-ci, ça ne prend plus vraiment. J'avouerai avoir sursauté à plusieurs reprises, mais j'ai également eu l'impression que la rengaine était de mise et que le réalisateur usait un peu trop de ses effets de prédilection. En fait ce qui fait la faiblesse des deux films de Cheang Pou-Soi, surtout sur ce film, c'est la minceur des scénarios qu'on lui propose. La trame est vite torchée pour laisser libre cours à la mainmise technico-tactique génératrice de frousse. En gros, l'effet surpasse le sujet. Dommage, car l'idée de base semblait intéressante et aurait méritée un traîtement tout autre. C'est même incroyable qu'un réalisateur se fiche aussi éperdument de son histoire, il commence à raconter, et il s'arrête en plein milieu pour nous en mettre plein la vue sans plus rien raconter. C'est plutôt frustrant et au final, pas très glorieux.
Mais je continue à croire, qu'avec un bon scénario en main, ce réalisateur serait capable de faire des miracles.
Quand le cinéma HK rejoint le très mauvais film d'horreur...
Scénario téléphoné sans suspens, piètres interprétations, réalisation foireuse, musique mal choisie...
Bref, autant de défauts qui font de ce petit film HK un bide total.