A man called wang yu
Lo wei, ignoble poulet qui se prenait pour un aigle, a toujours été persuadé que le cinéma de Hong Kong lui devait beaucoup. Quand les gens acclamaient Bruce Lee, Lo wei pensait que c'était son nom qu'on scandait.
Aussi à la mort du petit dragon, refusant de céder à la mode de la brucexploitation, notre homme décide d'employer une ancienne gloire déchue, le magistral Jimmy Wang yu. Les deux hommes collaboreront d'ailleurs à plusieurs reprises. Sans doute que Yu, destabilisé par l'échec de ses deux films les plus personnels, l'inoubliable "one armed boxer" et sa suite "the flying guillotine", ne se sentait plus en position de force face aux producteurs et au réalisateur, ce qui convenait à Lo.
Pourtant, on sent l'empreinte de Yu, ce rôle est pour lui, et le film repose sur ses épaules. Souvent critiqué pour son jeu, Wang Yu n'est pourtant pas le pire acteur de Hong Kong. Il se donne une fois de plus à 100% dans son rôle, et même s'il ne s'agit pas de sa prestation la plus marquante il parvient à donne vie à son personnage. A noter que sa prestation martiale est également plus efficace qu'à l'accoutumée.
On ne peut que s'en réjouir, les combats étant plutôt nombreux. Ils sont réalistes (oublions la poursuite avec les motards et ses sauts câblés ridicules), nerveux, dans un style plutôt combat de rue. Le chorégraphe a fait du bon travail et a su exploiter les capacités des acteurs.
Malheureusement, le rythme est en dent de scie, l'ensemble reste mou et l'intrigue a du mal à décoller.
Lo Wei aurait dû comprendre que même s'il n'était pas Chang Cheh, il restait toujours meilleur réalisateur qu'acteur, et il aurait dû nous dispenser de sa tête de bouledogue mordu par une loutre. Et comme si une mauvaise nouvelle ne suffisait pas, les dialogues sont longs et soporifiques.
Par chance, James Tien, que nous appellerons disco man, en référence à sa coupe de cheveux et à ses beaux vêtements très sobres, épaule efficacement Wang Yu et donne de sa personne dans les affrontements.
Moins classique que les kung fu de l'époque, car comme l'a précisé lo sam pao, plus proche des films de yakusas, "a man called tiger" surprend par sa violence crue, en particulier dans un final sanglant et tragique.
Loin d'être inoubliable, bourré de défaut, ce film reste un divertissement sympathique, que les fans de Wang Yu ne peuvent se permettre d'éviter, surtout que la réédition en vcd est de très bonne qualité.
La jeunesse très bête
Lo Wei et Wang Yu au Japon, on aurait pu croire au film le plus nationaliste qu'il soit de l'univers....mais non!
Lo Wei se prend pour Seijun Suzuki (Japon, yakuzas, night club, ambiance 60's) mais n'est pas un maître du cinéma qui veut.
La première scène est très belle, au rythme d'un mélodie très douce et mélancolique de lents et longs mouvements de caméra dévoile un night-club où une chanteuse seule avec sa guitare est éclairée de manière kaléidoscopique (hommage à
une femme est une femme de Godard, j'en doute fort) puis montre un Wang Yu assis seul dans son coin, malheureusement, le reste du film est d'une mise en scène plus classique malgré quelques idées sympathiques comme le combat dans le téléphérique ou la scène de gambling finale qui rappelle fortement celles de God of Gamblers (en plus molle tout de même), il est d'ailleurs amusant de faire le parallèle Lo Wei/Wong Jing chacun ayant un amour fou du jeu et une capacité incroyable à exploiter les talents (Bruce Lee/Jackie Chan/Wang Yu pour Lo Wei & Stephen Chow/Chow Yun Fat/Lau Ching Wan/Andy Lau/Jet Li pour Wong Jing).
Les références scénaristiques à l'univers Suzuki sont légions: la chanteuse à la Tokyo Drifter, night club à la Tokyo Drifter et detective bureau 2-3, la trame proche de la jeunesse de la bête.
Malheureusement les acteurs et la réalisations ne sont pas trop du même accabi (sans pour autant être mauvais!).
Puis les invraisemblances sont légions dans cette histoire.
Ca reste un très bon divertissement du samedi soir dépaysant.
On peut néanmoins regretter le grand nombre de coupes effectuées en vf et n'ayant pas vu la vo, je ne peux juger que la vf.
Wang Yu chez les Yakuza
Attention, la critique se base sur la VF coupée...
Pour leur première association qui débouchera sur une trilogie (
Seaman N°7, puis
Le Dragon Tatoué), Jimmy Wang Yu et Lo Wei décident de rendre hommage au polar yakuza à la Seijun Suzuki (
La Jeunesse de la Bête demeure la référence la plus évidente). Wang Yu incarne un chinois (Chin Fu, ce qui peut donner presque "
chien fou") qui souhaite venger la mort de son père, présumé suicidé après avoir perdu de l'argent au jeu, alors qu'il n'a jamais jouer de sa vie... Pour intégrer un gang et obtenir la confiance de l'oyabun, Wang Yu devra aller jusqu'à tabasser son meilleur ami d'enfance. Wang Yu qui demeure être, comme d'habitude, le tombeur de ses dames, puisque que 4 femmes tomberont sous son charme (une chanteuse de bar à la recherche de son propre père, une sympathique barmaid, la maîtresse de l'oyabun du clan rival et la propriétaire de l'hôtel où loge Wag Yu). Le théme du père est important car si Wang Yu cherche à venger le sien, la mignonnette Kawai Okada (prénom assez prédéstinée) a quittée son village d'Hokkaido pour retrouver le sien (un tueur à gages payé pour éliminer Wang Yu). La belle Maria Yi (crédible en japonaise si on ne la connait pas) a aussi un père disparu sur lequel elle projette beaucoup (alors qu'elle est persuadée que son père est en Thaïlande et qu'il n'a jamais joué de sa vie, on découvre qu'il est lanceur de dés dans les tripots).
Bon, on ne peut passer sous silence l'apparition du réalisateur dans un rôle trouble (comme dans tout bon polar d'éxploitation qui se respecte). Concernant les combats, on peut dire que Wang Yu fait des éfforts. Les coups de pied étant son point faible, il s'en sort magnifiquement. Les combats sont brutaux, sauvages et enragés. Le seul bémol étant le fait que nous sommes à Kyoto et les yakuza se battent à coups de hache alors que de minis-katana auraient été beaucoup plus appropriés.
Un polar urbain assez sympathique avec une jolie ambiance nocturne (la chanson d'ouverture absolument mélancolique, nous rappellant la scène du bar dans
Guerre des Gangs à Okinawa du maître Fukasaku) et des combats suffisement nerveux pour plaire aux fans de films noirs.