Trois ans après Long Arm of the Law, Johnny Mak revient offrir un second opus à sa saga politisée. Il laisse cependant le siège du réalisateur à son frère Michael et se contente de produire le film. L'histoire suit la route de trois chinois continentaux (Elvis Tsui, Yuen Yat Chor et Ben Lam) que la police hongkongaise va venir faire sortir de prison en leur proposant un deal: Infiltrer des gangs de braqueurs chinois en échange de leur liberté. Ces bras de la justice seront épaulés dans leur tâche par Alex Man en flic undercover.
En mettant le point de vue cette fois-ci de l'autre côté de la barrière des lois, les frères Mak dépeignent une satire sociale en même tant qu'un portrait édifiant d'une police aux méthodes plus que douteuses. En effet, loi ne veut pas dire morale et les méthodes de chacun, de la police comme des trois prisonniers en mission, donne à réfléchir. Cependant, le film se montre beaucoup moins froid que le premier. Mak montre un grand attachement à ses personnages. Ceux-ci se voient réduit à l'état de pions portés par les évènements et sans aucun pouvoir vis-à-vis de l'exécutif local. Si leur figures pathétiques (voir tragiques) les rendent plus sympathique que le gang du premier opus, on regrettera qu'il donne au film un ton plus sage.
Alors que le premier opus se montrait décisif pour son apport au niveau des scènes d'action, ce suite montre l'influence qu'a eu le cinéma de John Woo et plus précisément l'arrivée d'A Better Tomorrow entre temps. Beaucoup plus stylisé, moins viscéral, le film se permet même quelques écart lyrique dont un final dans la veine heroic bloodshed qui exacerbe la fraternité du trio. Michael Mak se permet aussi quelques séquences gore un brin excessives. On regrettera le manque de scènes d'action en comparaison avec le premier volet. La scène finale, qui semble se passer dans une espèce de Chungking Mansions (si ce n'est elle) tente de retrouver l'aspect furieux du premier se montre malgré tout moins sombre et moins convainquant.
Loin d'égaler le premier opus, le film de Michael Mak délaisse la noirceur de celui-ci pour faire un film un poil plus mainstream. Cela reste malgré tout beaucoup plus engagé qu'une grande partie des polars HK de l'époque mais l'on peut regretter que celui-ci ne soit pas aussi subversif et sombre que son ainé.
Honnète
Ce deuxième film de la série est le prolongement assez logique du premier malgré l'invraisemblance du retournement des héros comme policiers infiltrés. Il se démarque par une construction assez soignée du scénario avec trois histoires qui s'entremèlent avant de se conclure simultanément dans le dénoument final. Cette construction fait perdre un peu de la rugosité qui faisait l'intérêt du premier film. Autre inconvénient ici, seul Elvis Tsui semble réellement habité par son rôle, le reste de la distribution est un ton en-dessous. Le film se laisse tout de même voir avec plaisir à condition de ne pas le comparer trop étroitement avec le premier vis-à-vis duquel il semble parfois un peu fade.
14 octobre 2005
par
jeffy
Petits bras ?
Ce second opus, racontant une histoire indépendante du premier mais utilisant la même trame, ne démérite pas bien.
À condition de ne pas en attendre la même qualité de caractérisation des principaux protagonistes ni une histoire aussi forte au concept "undercover" aussi bien affirmé.
L'ensemble est moins impliquant quant au sort du trio d'infiltrés (ainsi que d'autres personnages gravitant autour).
Le bon rythme, les scènes d'action, très efficaces, la faible durée du film contribues a élevé la qualité générale.
Le paysage urbain, l'atmosphère qui en découle, offre notamment de belle séquence nocturne/pluvieuse sous néons de diverses couleurs.
26 septembre 2021
par
A-b-a
Un bras plus court que l'autre...
N'ayant pas grand chose en commun avec le premier, le virage amorcé s'apparenterait à une série de films au même titre - que celle des "Tiger Cage" - et aux thèmes similaires, mais avec d'autres protagonistes.
Si "Long Arm of the Law", premier du nom, était clairement en avance sur le temps et prédefinissait le genre du "heroic bloodshed", ce second volet est bien moins original - au plus, y est exploité le thème des flics undercover, ayant donné depuis d'autres classiques tels que "City on Fire" (sorti curieusement la même année que LAotL 2) ou les récents "Infernal Affairs", prenant dès le départ le genre à contre-pied en donnant la fonction des undercovers à des taulards.
Après la vision du premier volet de la série, l'attente et la curiosité de voir un chef-d'oeuvre renouvellé ou pas était grande. Dès le départ, on voit des hauts fonctionnaires de la police visionner une cassette du premier "LAofL". Réduire ainsi une "fiction" aussi documentariste et réaliste que n'était le premier film à sa véritable dimension - une oeuvre de fiction - est risqué et pose clairement la prétention de surpasser l'original dans ses principes. Malheureusement, la suite fait déchanter très rapidement : il n'y aura pas "dépassement", mais simplement "surenchère". Exit l'approche réaliste au profit d'une image lechée et une mise en scène travaillée. Enter des formules instaurées depuis peu dans le cinéma HK avec des fusillades à gogo et un degré de violence quasi insoutenable par moments (scène de torture d'un des personnages principaux).
Le début laisse d'ailleurs augurer du plus mauvais en affublant els personnages principaux de perruques ridicules et en se jouant ouvertement de leur différence culturel (Chine / HK), si subtilement esquissé dans le premier volet de la série. Heureusement, les cheveux repoussent vite et une scène choc fait basculer complètement le ton du film en dévoilant la véritable nature des trois protagonistes auparavant décrits comme des naïfs simplets.
Quelques parallèles s'établissent néanmoins par rapport au précédent volet : une nouvelle fois des clandestins chinois rêvaient de faire fortune à HK par des moyens pas très légaux, mais contrairement aux protagonistes du premier, ils veulent rester sur le territoire HK (ce qui devient d'ailleurs tout leur enjeu - et va causer leur perte). Les différences culturelles sont une nouvelle fois clairement désignées. Quelques plans sont d'autant de clins d'oeil au précédent film (même plan avec des restes d'un repas McDo au premier plan; chute d'un personnage dans une poubelle lors de la finale, ...).
En revanche, les histoires n'ont donc vraiment rien à voir; au mieux sont creusés les sillons du heroic bloodshed timidement abordés dans le premier - et notamment par la plus forte amitié se créant entre personnages et la notion de trahison d'autant plus terrible; mais les créateurs de cette suite ont clairement privilégié le côté spectaculaire et donc commercial, perdant toute notion d'originalité, spontanéité et réalisme du premier volet. Le film ressemble du coup à bien d'autres productions sorties la même année et par la suite, bien que déjà bien plus maîtrisé dans sa mise en scène et dans son scénario que ses sosies.
J'aurai très certainement mis une note un peu plus forte, si le film avait été réalisé par d'autres; mais par rapport à ce que l'on pouvait attendre, l'ensemble reste bien en-déçà des espérances...
malheureusement pas aussi bon que le 1
il n'y a plus la surprise, ni "l'avantgardisme" que pouvait contenir le premier volet.
il s'agit d'un bon film, bien violent, pas vraiment mémorable non plus objectivement, mais se regarde très bien avec plaisir.
Tres bonne suite..
tres violent et tres bien foutu sur la fin.
Assez ennuyeux mais un final inspiré
Quelques bonnes idées, mais c'est largement moins bon que le premier. On est bien face à une suite (références au premier film, mêmes thèmes abordés...) mais on s'ennuie face à un manque d'action et (entre autre) un scénario complexe assez lourd à suivre. Je l'ai vu fatigué et j'ai eu du mal à cerner les nombreux retournements de situations qui m'ont parus souvent grotesques.
Très peu d'action donc (il y aura uniquement quelques fusillades), mais un final franchement inspiré même si influencé par le premier (vu que c'était un des meilleurs climax du polar HK, c'est pas une mauvaise idée) : un mélange poursuite/ grosse fusillade dans un décors fortement urbain (HLM labyrinthique en piteux états). Pour les amateurs, c'est inmanquable et c'est ce qui justifie la note que je donne au film, qui je le répète reste ennuyeux dans son ensemble.
04 janvier 2009
par
Hotsu