Ghost Dog | 3.25 | Une jolie histoire des steppes mongoles |
Les films en provenance de Mongolie n’étant pas légion, autant ne pas se priver et découvrir ce docu-fiction bien sympathique qui présente le quotidien d’une famille d’éleveurs lambda qui a installé sa yourte (sorte de tipi traditionnel de 5 m de diamètre et de 2 m de hauteur, avec meubles et poële) au milieu d’un nulle part balayé par les vents. Ici, la vie est simple, rythmée par les cris des enfants, les histoires racontées par les grands-parents, la tonte des moutons, ou encore la naissance et la mort des chameaux composant leurs troupeaux. La caméra suit les différents membres de la famille dans leurs activités, et brosse un tableau très symptomatique du choc entre tradition et modernité, même perdu au beau milieu du désert de Gobi : à l’avancée des moyens de communication et de transports (cf. l’étonnante rangée un peu anarchique de poteaux qui transportent le courant, les jeeps et les paraboles qui captent les ondes venues des satellites) répond un savoir-faire local ancestral émouvant, consistant par exemple à jouer de la musique à une chamelle pour qu’elle accepte, les yeux humides, de laisser téter son nouveau-né affamé – scène d’ailleurs franchement incroyable. L’intérêt qu’a suscité ce film a donné naissance à un nouvel opus de la vie mongole, Le Chien jaune de Mongolie.