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les avis de Cinemasie

4 critiques: 2.69/5

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16 critiques: 2.98/5



Alain 3.75 Les coréens savent utiliser leur argent à bon escient
Elise 3.5
Ghost Dog 2 Dans la moyenne
Ordell Robbie 1.5 Aussitôt vu, aussitôt oublié...
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Les coréens savent utiliser leur argent à bon escient

L'année 2001 fut l'année de la consécration pour le cinéma coréen, le niveau de production de films comme Friend démontra que désormais l'Asie n'a plus rien à envier à Hollywood mais au-delà des sommets du box-office local cette année-là, il est bon de se pencher sur des films que la gloire et le succès ont un peu injustement oublié.

Après vingt minutes de visionnage, il faut se rendre à l'évidence: Bae Chang-Ho est réellement un cinéaste doué, malgré toute la logistique imposante du film, chaque plan est d'une maîtrise parfaite et il a complètement assimilé tout les codes cinématographiques des films "à spectacles". Cela se traduit surtout par de très beaux mouvements à la grue qui ouvrent les séquences(ah, ce plan où l'on découvre Lee Mi-Yeon sur son vélo...), des plans en plongée efficaces et j'en passe. Ce désir de perfection passe même par les retouches opérées sur divers plans comme le camp de prisonnier où les montagnes environnantes ont été remplacées par un somptueux paysage qui place le camp au beau milieu d'une contrée déserte qui s'étend à perte de vue. La photo est superbe évidemment mais il est aussi bon de noter le travail sur le découpage de l'action, comme lors de la poursuite de Lee Jung-Jae au fin fond d'une forêt de bambou. La musique est très bonne égalment même si on y sent une trop grande influence des compositeurs américains(mais vu l'ampleur du film, une musique plus intimiste aurait été inadéquat).

Maintenant, en se penchant sur l'histoire, on remarque qu'elle vient quelque peu en contre-pied à l'aspect formel du film et ce qu'on en aurait pu attendre. Mais qu'on ne s'y méprenne pas, c'est loin d'être un défaut et au contraire, c'est l'essence même du film car Last Witness est avare au niveau de l'action(au sens pop-corn du terme) et c'est tout à son honneur. La moitié du film étant constitué des souvenirs de Lee Mi-Yeon, les scènes d'action sont "romancées" dans le sens où le film se concentre sur une certaine nostalgie qui crée une certaine lenteur qui définit tout le rythme du film. Mais c'est bien entendu d'une lenteur captivante dont il s'agit et c'est ce facteur qui rend le film attachant car comme dans Shiri et cie, c'est le drame inéluctable qui se profile au fur et à mesure du film. D'ailleurs, la traduction originale du titre est "Black Narcissus", le nom de code de Lee Mi-Yeon pendant la guerre et c'est finalement bien plus approprié car c'est elle la véritable héroïne du film, le point de convergence par lequel tous les protagonistes masculins vont se rencontrer et trouver leur destin et c'est cet esprit d'une époque perdue à jamais qui traverse tout le film comme lors de la poursuite de Jung Jun-Ho par Lee Jung-Jae où il fuit plus son lourd passé qu'une éventuelle arrestation. Outre les bonnes performances de Lee Jung-Jae et Lee Mi-Yeon, c'est surtout Ahn Sung-Ki qui après Sur la trace du serpent fait de nouveau preuve d'une présence incroyable à l'écran, il est vraiment l'exemple parfait de la force tranquille à lui tout seul.

Si j'avais quand même un bémol à formuler au sujet de ce film, c'est qu'il tire un défaut des ses qualités: on se sait jamais vraiment dire quel genre de films on est en train de regarder(drame? guerre? thriller? romance?) et ça s'avère assez perturbant penadant la vision mais après coup, on en vient à garder un très bon souvenir du film et c'est ça le principal. Pour ceux qui aiment les "faux" blockbusters et les vrais bons films, faites-vous plaisir et achetez-le.



10 juin 2002
par Alain




Dans la moyenne

Petit polar sans grande envergure exploitant relativement mal une intrigue basée pourtant sur le riche thème des rivalités entre les 2 Corée, Le Dernier Témoin parvient néanmoins à se laisser voir dans sa globalité et à nous faire oublier un premier quart d’heure assez pitoyable niveau acteurs et photo. Composé de longs flash-backs narrant une histoire d’amour brisée par l’état de guerre idéologique des années 50, le film n’hésite pas non plus à marteler ce qui est probablement LA marque de fabrique des œuvres se voulant « stylisées » en Corée, à savoir les scènes sous la pluie. Si certains passages sont jolis à voir, le manque de rythme et quelques incohérences ne le classera malheureusement jamais dans les annales du Cinéma.

23 novembre 2004
par Ghost Dog




Aussitôt vu, aussitôt oublié...

Pendant la première demi-heure de Last Witness, le spectateur a droit à un récit certes efficace -photographies et cadrages sont assurément au-dessus des standards hongkongais actuels- mais sans réel souffle: le film offre des scènes de descente de police mille fois vues et une enquete à la Seven, bref rien de bien original. Mais la forme impersonnelle -grue, éclairages bleutés, couloirs sombres éclairés de façon sevenesque- ne vient meme pas rattrapper la platitude du fond. Quand la musique n'évoque pas un sous-Hans Zimmer, elle se vautre dans un opéra emphatique du plus mauvais effet. Lors du premier flash-back, les choses s'arrangent relativement: la réalisation devient un peu plus ample et le score plus classique. Sauf que les personnages y sont stéréotypés et que la mise en scène abuse du ralenti lors de la scène d'évasion : du coup, si ces parties en flash back se laissent regarder, elles ne sont pas réussies pour autant. Et lorsqu'il revient au monde contemporain, le film ne dépasse pas le stade du téléfilm: la partie japonaise fait ainsi sous-Miami Vice. Le coup de théatre final est assez bien amené mais l'on a été assommé par tant de banalités qu'il ne fait pas son effet. Si le jeu des acteurs est correct, il n'a rien non plus de transcendant. Pour ce qui est du rythme, la lenteur du récit suscite une absence de dramatisation. Il y a donc très peu à sauver dans Last Witness qui n'est qu'un film de genre coréen sans personnalité de plus, un film coréen de plus qui reprend les recettes d'en face pour les recracher à l'identique.



17 septembre 2002
par Ordell Robbie


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