Don't smell like teen spirit
Un film très tentant, un résultat franchement décevant. Un film sur le rock qui n'est pas musical autant dans son rythme que sa mise en scène c'est vraiment dommage. Trop pauvre, banal avec sa photo moche, éclairé sans talent, Iden & Tity ressemble au tout et au rien du cinéma Japonais contemporain. C'est plein d'intentions, que des bonnes, mais tout lui file entre les doigts. La figure de Dylan récurrente vire au systématisme, c'est procédurier, ennuyeux, limite agaçant au bout d'un moment.
Pourtant voilà le genre de film dont on avait envie de parler avec émotion, style, sur lequel on aurait pas tarit d'éloge flamboyante, mais non, c'est mou, mal cadré, le personnage principal à une tête à claque épouvantable. Simplement pour sa coupe de cheveux on voudrait pouvoir le pendre par les pouces, et mettre à sa place un type qu'a de la gueule, un vrai glamour. Pourtant des belles gueules au Japon il suffit d'aller dans la rue pour les trouver, mais non, il fallut que ça tombe sur ce minable, laid, avec sa coupe pas possible. Ce ridicule et arrogant comédien qui aurait tout aussi bien pu rester au fond du trou à continuer à jouer de sa J-pop consensuelle, tant on se balance de tout ce qui peut bien arriver à sa misérable existence.
Triste constat pour un film qui voulait parler de l'esprit rock, de la jeunesse, d'un contexte, voir même d'individualisme, cette notion bien problématique pour la société japonaise. Mais le film effleure tout, se contente de presque rien, enfonce ce qui paraît pour n'importe quel occidental des portes ouvertes grandes comme l'entrée d'un temple. Pas une once d'émotion, d'empathie, tout le désir reste dans l'idée, dans le projet, au niveau du scénario. On avait envie de l'aimer ce film sur le papier, on voulait y trouver de l'énergie, de l'espoir et du désespoir, mais non, rien, que des plans pas composés, tout est filmé platement, en mode série télé nippone. Le comble c'est de constater qu'il y ai bien plus d'émotion sur les bonus dvd, lors de ce concert rock où les comédiens viennent jouer comme leurs propres personnages. Là, filmé en DV pourrie il se passe quelque chose enfin d'un peu communicatif, on est plus enthousiaste, le rock paraît plus nécessaire. Le film lui est passé à côté de tout, son projet, son histoire, ses personnages et surtout ses images potentielles.
Il suffit d'un plan de Clean, qui n'est pourtant pas un film réussi, pour démontrer combien Iden & Tity se révèle incapable de savoir filmer le rock. Un plan de concert au début du film d'Assayas, qui avec son découpage très cut, ses bougés épidermiques et ses zooms dévorant capte toute l'énergie, la puissance totalitaire de la musique. Quelques plans, à peine une scène qui aurait dû être toutes celles d'Iden & Tity, un film qu'on aurait aimé nous laisser la trace de l'ivresse de la jeunesse sonic. Iden & Tity est un film qui n'aura pas trouvé cette identité qu'il voulait tant questionner, une production de plus à peine en marge dans l'océan de médiocrité du cinéma Japonais contemporain.
Et si finalement le cinéma Japonais et Français avaient plus d'un point commun ?
