Bon espoir pour la coproduction japano-coréenne.
Voyez l'affiche, oubliez l'affiche. Celle-ci vous donne l'impression d'un gros film d'action, avec son titre en italique comme pour Tube, alors qu'il n'en est rien. Boat est un drame, dans lequel un Japonais aux comptes d'un trafiquant de drogue se sert de l'enlèvement d'une fille par son patron pour détourner cet enlèvement et récupérer lui-même l'argent afin d'aider sa famille. Si le coup du fils malade n'a rien d'exceptionnel, ce qui l'entoure est vraiment bien structuré, et tourne beaucoup autour d'une cellule familiale explosé. J'en parle ici du point de vue du Japonais, mais le film est raconté depuis celui de son collègue coréen, embarqué contre son gré dans cette sombre histoire, manipulé d'un bout à l'autre, mais trop humaniste pour laisser son nouvel ami être confronté au boss. Ce scénario est écrit par une Japonaise, Watanabe Aya, ce qui explique peut-être pourquoi il s'oriente beaucoup plus sur la famille, alors qu'un scénariste coréen aurait probablement axé plus sur l'action sans vraiment chercher à peaufiner son histoire (Marine Boy, pour ne citer que lui, est beaucoup pus léger sur ce point). Au niveau de la réalisation, on sent une recherche plutôt minimaliste de la part de Kim Yeong-nam (auteur de Don't Look Back), avec des scènes marines réalisées dans la nuit et le calme, mixées avec une musique paisible et collant bien au genre, ce qui change des orchestre tonitruands. On ajoutera enfin le talent indéniable de Ha Jeong-wu et Tsumabuki Satoshi, ce qui est une valeur ajoutée confortable, même si sur certaines scènes, Tsumabuki est freiné dans son jeu par l'utilisation un peu mécanique de la langue coréenne. Au final, un bon film, qui ne cherche pas forcément le dénouement de tous les problèmes mais sait montrer une vraie tragédie familiale, sans paraître exagérée.
10 décembre 2009
par
Elise