Usé…jusqu'à la corde!
"Happy Ghost" se voulait dès le départ le début d'une franchise populaire imaginée par l'une des têtes pensantes du trio (avec Karl Maka et Dean Shek) des studios lucratifs de Cinema City, Raymond Wong. Scénarisé par Wong (et Clifton Ko), l'heureux producteur des années 1980 tient également le rôle principal de la série, celui du "Happy Ghost".
Profondément inspiré des comédies à succès pour adolescents de l'époque (les incroyables séries de "Lemon Popsicles" et "Porky's", tous deux ancêtres des futurs "American Pie"), "Happy Ghost" prend cadre dans un internat typique de l'époque et donne la part belle aux filles, dont Loletta Lee, Bonnie Law, futures égéries de la célèbre troupe des "Happy Girls", très fortement promues à travers les films de la Cinema City.
Le film accuse un méchant coup de vieux, entre habits et musique vraiment passés de mode, mais surtout les gags et l'histoire puérils. Raymond Wong se démène en beau diablotin (son déguisement en Boy Gorge vaut vraiment son pesant de cacahuètes), mais la mise en scène insipide de l'artisan Clifton Ko ne peut sauver l'ensemble d'un profond ennui.
Les allusions franchement sexuelles à des filles supposées mineures semblent souvent déplacées (sauf à flatter l'alter ego du scénariste/comédien); en revanche l'allusion à la grossesse d'une des héroïnes (et son plaquage en règle par son petit ami) étonne toujours dans ce genre de produits par rapport à leur équivalent occidental. En plus, ce petit détail donnera l'opportunité à un ressort dramatique peu commun en fin de cet épisode / début du second.
Pas grand-chose à sauver, sauf à voir le décalage présent d'un produit hongkongais purement formaté des années 1980.