Très honnête même si peu original
Il y a dans
Embrace your Shadow les qualités et les défauts du cinéma de Joe Ma. Sa fantaisie habituelle manque ici, dans un genre qu'il aborde moins souvent. Le traitement très sérieux de l'ensemble rappelle
Funeral March, son précédent drame. Dans les deux cas, l'originalité n'est pas au rendez-vous, comme si l'imaginaire du réalisateur se retrouvait bridé par le genre. Joe Ma récite donc sa partition avec le sérieux habituel, essayant en permanence de trouver un compromis entre film commercial et travail artiste honnête. Si l'originalité n'est clairement pas au rendez-vous, on ne pourra pas retirer l'application de l'ensemble, à commencer par les acteurs. Toujours à la recherche de nouveaux acteurs à tester, Joe Ma confirme ici la bonne tenue de Fiona Sit après un
2 Young déjà prometteur. Quant au débutant Dylan Kwok, il se débrouille fort bien d'un rôle de beau rebel qu'on aurait bien donné à Andy Lau il y a 20 ans.
Au final, il manque à l'ensemble un peu plus d'originalité ou peut-être le courage d'aller jusqu'au bout de son ton dramatique. Mais le cinéma de Joe Ma montre là ses limites, les impératifs commerciaux le bridant très clairement.
Embrace your Shadow aura au moins permis de lancer un couple d'acteur à suivre, à défaut d'être vraiment marquant. Pas déplaisant du tout donc, mais sans prétentions.
Bien essayé, mal réussi
Abandonnant le rayon de la comédie pour revenir au drame qu'il n'avait plus abordé depuis Funeral March en 2001, Joe MA s'en remet une nouvelle fois à de jeunes acteurs. La recette lui avait assez bien réussie avec le duo Eason Chan/Charlene Choi. Avec Embrace Your shadow, il a été chercher Fiona SIT qui se distingue pour ses débuts en 2005 sur le grand écran, et Dylan Kwok l'acteur de séries taïwanais.
Si l'histoire apparait assez noir dès le début avec ce père paralytique abandonné par sa femme et vivant avec sa soeur, la présence de l'enfant dans l'histoire permet de prendre par moments quelques distances. Joe Ma se sort plutôt bien de ces scènes d'enfant toujours délicates à traiter. Ce qui gène c'est plus aspect assez monocorde de l'histoire, l'absence de changement de rythme même dans les moments dramatiques ne s'accompagne pas pour autant de sobriété dans le traitement émotionnel qui est fait de ces scènes d'où une impression de lourdeur du film à la longue. Le jeu des acteurs est heureusement dans la bonne moyenne malgré leur peu d'expérience, Fiona Sit se révélant particulièrement sobre dans son jeu tout en laissant transparaitre beaucoup de fragilité de son personnage.
Le film n'est donc pas désagréable, il étonne même par son coté dramatique qui est certainement pour beaucoup dans son relatif insuccès en salle. La relative audace de Joe Ma qui n'hésite pas à laisser un temps d'exposition assez long à ses personnages ne réussit pourtant pas à créer le climat suffisant, faute avant tout à un scénario trop simpliste. Demi-échec donc ou demi-succès, c'est selon, mais dans le contexte actuel, il serait dommage de le bouder.
Pirate urbain
Joe Ma renchérit sur son précédent "Funeral March" de 2001 dans le registre du drame. Très loin de ses habituelles comédies pré-pubères, il signe un film d'honnête qualité, superbe en début avant de s'enfoncer dans un entrelaças de clichés éculés.
La première heure est un réel délice. La discrète mise en scène dépouillée sans fioritures, ni grand accompagnement musical met parfaitement en place la petite famille malheureuse composée d'un père paralysée et de ses deux filles. La chanteuse Fiona Sit - dans son second rôle à l'écran après "2 Young" de Derek Yee cette même année - convainc une nouvelle fois par son jeu mature et posé, loin des stéréotypes habituels auxquels tente de nous habituer l'actuel star-système hongkongais.
Entre en jeu le mystérieux personnage de Dylan Kwok, acteur de séries télévisés taïwanais ("The Outsiders"). Voleur invétéré, il s'immisce lentement, mais sûrement dans la vie de la jeune fille.
Si tout bon mélodrame se doit d'enchaîner du pathos, la seconde partie du film s'engage malheureusement sur une voie plus classique et rabattue : le garçon ne réussit à se dépêtrer de l'emprise d'un clan de triades et son sort semble dès lors définitivement scellé. Déjà aperçu dans bon nombre d'autres productions de même type et ressort dramatique éculé voici déjà quelques années dans le cinéma asiatique en général, Joe MA n'hésite pourtant pas à le ressortir à l'occasion de son film; s'ensuit alors la terrible déception de ne pas assister à la très belle histoire annoncée par la superbe première partie, mais de sombrer dans un schéma bien plus classique.
"Embrace your shadow" reste pourtant au-dessus de la moyenne de la production HK de 2005, grâce à la première heure vraiment réussie, la belle interprétation des principaux acteurs et une romance à l'encontre des autres films du genre actuellement sur les écrans.
semi échec
je suis un peu désappointé car la première demi heure me permettait d'espérer un film un peu plus réussi. malheureusement le développement n'a pas confirmé mes attentes.
le côté émotionnel fonctionne d'entrée avec la présentation de cette "famille" composée d'un père atteint d'une maladie paralysante (et donc en chaise roulante), sa fille de 6 ans et la soeur du père qui s'occupe du foyer tant bien que mal. les 3 acteurs/actrices sont très touchants (la fillette s'en sort vraiment bien).
à cela s'ajoute un jeune voleur solitaire relié aux triades qui va trouver dans ce foyer ce qui lui manque par ailleurs. cet acteur taiwanais souffre d'un manque de présence et de profondeur assez flagrant, dans le style d'un Shawn YU et consorts (plus mannequin/chanteur à minette qu'acteur). ceci limite pas mal le potentiel du personnage, surtout que dans le déroulement du scénario l'histoire se recentrera un peu plus sur lui.
sans trop dévoiler ce qui se passe un événement arrive un peu brutalement et surtout un peu trop tot peut etre, et à partir de ce moment le sentiment d'empathie va diminuer sans pouvoir refaire surface au même niveau que l'introduction.
de plus l'élément "triade" ne m'a pas convaincu, d'abord parce qu'on aurait pu s'en passer et que ça fait un peu trop cliché en 2005.
tout n'est pas à jeter loin de là, car certains thèmes abordés ne sont pas inintéressants, mais un peu trop effleurés (à l'image du personnage de la mère, vraiment anecdotique). en y repensant ces aspects scénaristiques peuvent être justifiés mais globalement on ne peut pas dire que ça fonctionne très bien.
Joe MA passe donc un peu à côté d'un mélodrame qui aurait pu être plus marquant, notamment grâce à ce trio père/soeur/fillette.
au niveau technique et esthétique le niveau est très correct sans avoir autant de personnalité qu'un Fruit CHAN par exemple, réalisateur qui aurait peut être mieux réussi là ou Joe MA échoue dans un decrescendo émotionnel et une certaine impression de "on n'y croit plus".
les amateurs de mélodrames peuvent toutefois largement y jeter un oeil car il ya quand même des belles séquences surtout en début de métrage.
ps: le résumé du film mentionne "ange gardien" je ne suis pas trop d'accord avec cela mais c'est un détail.