La mort par l'excès
On ne meurt jamais d'un coup quand on est un héros dans
Deadly Duo. Les ennemis tombent par paquet de douze à chaque lancer de bras, mais les héros tiennent plus longtemps, normal ils sont dix fois moins nombreux. Cet excès donne bien sûr naissance à quelques passages bien jouissifs où tout le monde s'étripe joyeusement sans se poser de question, mais l'overdose est finalement proche et la faiblesse du scénario impossible à couvrir. Bref, ce film très typique de l'époque pour Chang Cheh n'est certainement pas son meilleur, la faute au trop peu d'un côté et au trop tout court de l'autre.
Il y a de quoi faire pourtant. Ti Lung torse nu hache à la main, ça le fait bien. David Chiang une nouvelle fois un peu rebel, c'est son truc, on aime bien. Des adversaires avec leurs techniques de la mort, on aime bien, boules explosives, symbales de la mort, techniques de camouflage, y en aura pour tous les goûts! Du sang en veux-tu en voilà, ça s'embroche à longueur de film, vive la violence gratuite!
Simplement il n'y a pas de scénario, les gentils héros doivent délivrer leur chef, et rentrent dans le tas, malgré deux trois prétextes à diversion (on passe sur un pont vermoulu, tiens c'est celui de la Rage, on commence à connaître le coin), On sait plus ou moins comment vont finir nos héros, la tension dramatique est donc approximativement nulle. Reste donc la profusion de combats plutôt bien troussés et souvent en décors naturels pour penser à autre chose pendant 1h20.
Deadly Duo est donc un film assez déséquilibré qui vaut uniquement par son ultra violence très Chehienne, ça se transperce dans tous les sens, et ça fait finalement bien rire plutôt que s'extasier devant nos héros sans peur et sans reproche. Attendez vous donc plutôt à du fun un peu involontaire qu'à un grand film dramatique.
Le rédacteur vous prie de l'excuser pour ses débordements imminents dus à son trop grand amour du bis massacreur
Deadly duo n’est pas un chef d’œuvre Chehien de la trempe de la
Rage du tigre ou du
Justicier de Shanghai, non surtout pas. Il n’a en aucun cas une quelconque substance novatrice à faire valoir qui diffèrerait ou complèterait la vision de Chang Cheh déjà bien étalée ailleurs. Deadly duo est un défouloir primaire avec armes blanches à la pelle qui annonce la période kung fu shaolin de Chang Cheh où celui-ci laissera définitivement de côté la consistance poétique et dramatique qui font ses grands films pour exploser son compteur de héros sacrifiés et de batailles à 1 contre 100. Sans souci, il laisse d’ailleurs à ses assistants réalisateurs la majeure partie du travail pour se concentrer sur les héros principaux et la supervision des grandes batailles.
Tong Gaai et
Liu chia Liang (pas pour longtemps) sont encore de la partie et se défoulent en proposant de très nombreux combats (3 en à peine 15 minutes) plutôt techniques et sacrément furibonds. La caméra n’a surtout pas le talent dynamique d’un
Golden Swallow mais les chorégraphies y sont beaucoup plus martiales et garanties "plaisir" pour tout fan de weapons fights sanglants.
Autre point fort, le camp ennemi dirigé par Philip Ko Fei et Ku Feng (déjà deux bonnes trognes de méchants) compte aussi dans ses rangs les fameux 5 éléments qui feront beaucoup plus tard la saveur du plus bis encore Five Element Ninja : le "bois" se cache dans les arbres, la "terre" se cache sous terre, le "feu" cache des boules explosives dans sa matraque, "l’or" frappe avec ses deux énormes cymbales et l’ "eau", le "Dragon des mers", aime à exécuter quelques plongeons gratuits, en l’occurrence le bestial Bolo Yeung armé d’une masse. Voilà déjà pour la troupe de bad guys colorés.
Duo mortel assoie aussi définitivement les deux chouchous de Chang Cheh (Ti Lung armé d’une hache énooooorme et David Chiang et son grappin digne du meilleur des Castlevania) sur les rails de la gloire avec une préférence pour le petit branleur qui se la joue déjà comme personne et émoustille à l’époque le public hong kongais peu enclin à faire le difficile sur son talent dramatique largement discutable.
Deadly duo n’a donc rien pour rentrer dans l’histoire mais pourtant il a tout pour faire chavirer de bonheur le fan de bourrinage intensif et de bravoure bis.
De une, comment faire plus simple et spectaculaire pour scénario qu’une troupe de guerriers qui veulent délivrer un prince détenu dans un château gardé par une armée entière de cerveaux creux ?
De deux, ça ne s’arrête quasiment pas du début à la fin. Les quelques pauses ne sont que prétexte à accentuer l’héroïsme en vigueur et passer de la paumade au charisme ludique de chaque guerrier.
Et de trois, chaque ressort de Deadly duo tombera inévitablement sur une conclusion totalement incohérente et donc sublimement bis.
Début de débordements
Exemples parmi tant d’autres avec spoilers incontrôlables :
L’obstacle principal entre le château et le commando spécial est un pont réputé infranchissable qui n’a pour seule difficulté qu’un tronçon manquant de quelques mètres. Cet obstacle "terrifiant" coûtera la vie à 3 compagnons de Ti Lung plus décidés à se sacrifier en tentant de passer qu’à vraiment tout faire pour chercher la faille évidente du piège. David Chiang quant à lui rigole des genoux devant Ti Lung très inquiet, car il maîtrise la technique de la "légèreté" comme personne et va nous la jouer GI en mission sourire en coin. Au bout de ce pont une horde dirigée par l’homme arbre (le bois) et l’homme taupe (la terre) attendent nos compagnons. Quintessence de l’instant bis, la troupe de sauveteurs ne trouvent rien de mieux à ce moment que de faire un saut prodigieux pour rejoindre la bataille !! Un saut qui aurait pu leur permettre de passer le pont les doigts dans le nez !
Deuxième exemple encore plus furieux : le pont étant franchi et le château trop bien gardé de ce côté (alors qu'ils ont tué quasiment tout le monde !), la troupe rebrousse chemin et va entrer par l’autre côté (tout ça pour rien !!). David propose alors finement une tactique : la ruse ! Ti Lung en faux prisonnier est ligoté et amené par David dans l’antre de l’ennemi. Pour assurer la ruse, Wong Chung débarque et se sacrifie pour faire comprendre à l’ennemi que David est en fait un traître qui vient livrer Ti Lung. Tout ça pour que dans la minute qui suit, quintessence de l’instant bis, David coupe les liens de Ti pour attaquer l’armée qui les encercle !! Mais à quoi bon a servi cette ruse puisqu’ils n’ont finalement qu’un seul objectif : foncer dans le tas !!!!!!!!!!!
Fin de débordements
Sublime bisserie barbare entièrement vouée au charcutage, au final dantesque pompé sans vergogne sur celui de Heroic Ones, ce Deadly duo est une perle pour tout cerveau en cavale avide de spectacle gratuit, au même titre que le top des Venoms bis : 5 Element Ninja.
ps : j'oubliais, pas une seule femme au casting et une bonne musique qui emprunte même John Carpenter à un moment. ;)
Mouais....
Pas le meilleur Chang Che mais Ti Lung et David Chiang sont imppecables une fois de plus.
Les combats par contre sont moyens ( Bolo Yueng se faisant massacrer par Ti Lung en deux temps trois mouvements....Bof bof.).
Cependant, la séquence halluçinante où trois personnages soif de vengeance essaient de traverser un pont restera dans les annales. C' est obligé.
Bon duo pour mauvais film.
Les acteurs, toujours irréprochables, reprennent une nouvelle fois les mêmes rôles, sauf que le réalisateur se moque un peu du monde. Des cadrages approximatifs pour filmer que des combats de groupes (20 combattants à chaque fois minimum), des morts ridiculement peu crédibles (geysers ou 10 fleches tirés par corps) et un scénario débile.
Heureusement le film ne fait qu'1h17.
le wu xia de "trop".....
trop de sang,d'outrances.....
un film qui aurait pu etre bien mieux si il avait été plus maitrisé.
duo d'enfer
c'est ce genre de film qui m'a fait découvrir le cinéma de hk ."deadly duo" est du meme style que la rage du tigre(comme le dis iron) chang cheh est a ce moment la dans une période de folie comme réalisateur car ce flm est de 1971 et le sang coule a flots dans tous ces films. meme si deadly duo est inférieur a "la rage du tigre" ou "boxer from shantung" il en reste pas moins un tres bon film pour tous les fans de la "S B" (et les autres)
"a must for every SB fan"
12 septembre 2002
par
jeff
Two warriors.
David Chiang et Ti Lung, une nouvelle fois rassemblés sous la caméra du démoniaque Chang Cheh dans un film d'une violence hallucinante, où le moindre coup d'épée est prétexte à montrer des démembrements ou d'énormes plaies d'où s'écoulent des geysers de sang. Ti Lung se promène avec une énorme hache lui servant à tailler ses ennemis en pièces et le beau David Chiang reprend son rôle de héros martyre dont la finalité ne peut être que la mort, mais une mort toujours esthétisante, belle, et représentative des obsessions de tout héros se respectant.
Très proche de La Rage Du Tigre dans ses excès et son déroulement, ce film fût l'une des dernières réussites de l'Ogre dans le domaine du wu xia pian.
Duo tellement mortel que...
Trop d'heglobine tue l'hemoglobine...
il n'y a depuis bien longtemps plus d'enjeu (la fin sur chiang criblé de fleche et lung s'enfuyant le prouve bien...)
Dynasty warriors 0
Inutile de se demander où les studios shoei ont puisé leur inspiration pour leur serie de beat'em all "dynasty warriors". Il s'agit ni plus ni moins que de l'adaptation de ce film sous couvert d'histoire chinoise.
Les affrontements homériques s'enchaînent à un rythmé frénétique, si bien que l'heure 17 de divertissement passe comme un timbre à la poste. Moins riche thématiquement et visuellement que "la rage du tigre", "duo mortel" est un pur divertissement, où le maître mot est "action".
Toutes les bonnes vieilles tronches du ciné de Chang Cheh sont là pour notre plus grand bonheur, menés par Ti Lung mythique avec sa double hache, et un David Chiang toujours aussi insolent. Pas grand chose à dire de plus sur ce film, si ce n'est qu'on ne compte plus les cadavres et que le final, malheureusement un peu court, est inoubliable.
Peut être pas un classique de l'Ogre, mais un divertissement d'une éfficacité redoutable. Et si les chorégraphies ont un peu vieilli, elles restent enthousiasmantes dans les affrontements mettant en scène un grand nombre de figurants!
Chang Cheh light
Le scénario "timbre poste" ultra-minimaliste de ce "Duo Mortel" a clairement été conçu pour enchainer le maximum de scènes d'action sans chercher à solidement caractériser ses personnages.
Pas grave, en ce qui me concerne, le contrat est rempli.
À savoir des combats agréables à l'œil. Liu Chia Liang n'a pas encore donné toute la plénitude de son talent mais fait du bon travail en compagnie de Tang Chia à la chorégraphie (le film date de 1971 en plus).
Le script se laisse suivre correctement, aidé en cela par un rythme assez soutenu pour ne pas lasser.
L'intégralité du casting investi (Ti Lung et David Chiang bouffent l'écran malgré le manque d'épaisseur de leur rôle) et la durée réduite de l'ensemble achève d'en faire un métrage bien sympathique.