Old Tiger meets Old Dragon
J'ai apprécié l'approche mercenaire, revenue de tout, de toute une équipe d'ancêtres qui, enfin, semblent s'assumer. Ainsi, la romance Yeoh / Yen apparait comme les retrouvailles d'anciens partenaires qui ont passé l'âge d'exprimer la passion de l'adolescence, qui affichent mieux une certaine complicité. C'est ce qui ressort très bien de ces personnages formant un couple des plus crédibles. Ils ont survécu parce qu'il ont su passer un cap. Lui l'aime par habitude, même si la vie l'a un peu usé - y compris le dédain de son aimée. Elle, elle en a aimé un autre, désormais décédé, mais de revoir cet ancien prétendant, toujours vivant, la touche à l'évidence. A tout un tas d'individus de se battre pour son épée, pour elle symbole d'un amour passé davantage qu'une relique bouddhiste ; et au personnage qu'incarne très bien Donnie, franchement émouvant, de s'en foutre, de ne se battre que pour elle, Michelle, sa belle, et de lui redonner son arme à la fin comme une fleur qu'il aurait cueillie devant la porte d'entrée. Juste avant de frapper. Qu'on se rassure, il cogne très bien avant ! - j'ai adoré la scène de l'affrontement sur la glace - simplement le Graal pour d'autres n'est pour lui que désuète pâquerette. Tout le reste n'est que billevesées, tournoiements ineptes et jeunesse vue de loin. L'amateur se retrouve en terrain connu, avec ce petit plus lié aux cendres du temps qui passe. Malgré quelques flashbacks pénibles, des lourdeurs maladroites et un enjeu premier délaissé, donc un brin dilué, j'ai vraiment apprécié cet autre film dans le film, ces anciens qui ont bien fait le job le temps du tournage d'une séquelle déjà égarée dans la nuit des temps. Et moi avec.