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Après avoir cosigné le succès (historique) de la plus grande recette du box-office local, "Money no enough" et quelques séries comiqes TV à succès ("Under one roof", "Phua Chu Kang"), le réalisateur Esan Sivalingam profite d'un projet de financement du gouvernement singapourien pour se mettre lui-même à la réalisation.
S'inspirant très fortement des formules à succès de "Money…", il met en scène les aventures de trois orphelins pieds nickelés obsédés par l'argent – mais au contraire de la plupart des comédies de Jack Neo, il donne une raison à al volonté de ses protagonistes à vouloir s'enrichir. Il reprend également l'idée d'embaucher des comédiens populaires à la télévision singapourienne, dont le chinois Nicholas Lee, le malais Sheikh Haikel et l'indien (se rêvant en afro-américain !!) Hans Isaac, mais également Chieng Mun, Moses Lim, Marcus Chin, Eileen Wee, Keagan Kang, Afdlin Shauki et Zaibo – pour la plupart dans des petits rôles secondaires; car tout tourne autour de l'irrésistible trio et de leur véritable "road-movie" sur les routes malaisiennes. En cerise sur le gâteau, l'immense Lim Kay Tong cabotine dans le rôle de leur "père" adoptif.
Sivalingam n'a malheureusement pas uniquement repris les acteurs de la télévision, mais également la fâcheuse habitude d'enchaîner – tant bien que mal – des situations comiques sans véritable fil conducteur, et une mise en place aussi plate que le cardiogramme du prêteur sur gages mort en début du film. Là réside la principale faiblesse dans le film: l'intrigue se traîne péniblement par moments et des nombreux gags tombent à plat en raison de la relative lenteur d'interaction entre les réalisateurs, de l'absence totale de timing comique et du manque flagrant d'un quelconque découpage.
Dommage, car contrairement aux films de Neo, "City Sharks" est un pur film de divertissement sans aucune moralité douteuse, tentative balourde de message ou autre nombrilisme de son acteur/réalisateur vedette. Malgré le relatif cabotinage des principaux acteurs, on a tôt fait de s'attacher à leurs petites aventures et à rire devant les mises en situation farfelues – notamment dans leur incapacité d'intimider les gens devant de l'argent, puis des combines hautement improbables pour tenter de paraître des "vrais durs".
Tout est bien, qui finit bien – mais quelques rebondissements et des nombreuses échanges verbaux irrésistibles assurent un plaisant spectacle.
