Le duo Patrick Leung / Wu Chien-Lien réussit un excellent mélodrame.
Un film qui aurait pu devenir un chef d'oeuvre s'il était un peu plus abouti et développé. Patrick Leung a été l'assistant de John Woo pendant des années, et il est maintenant à son tour réalisateur. On sent l'influence de son maître à penser, car Beyond Hypothermia est un mélange assez étonnant de polar et de film dramatique, le tout sous fond d'une romance impossible. Là où John Woo est devenu un grand chef en la matière, Leung n'est pas encore aussi affuté. Cependant, son film entraîne le spectateur dans les pensées de la tueuse, magnifiquement interprétée par la non moins magnifique Wu Chien-Lien, actrice taïwanaise au visage d'une pureté assez envoûtante...
Son rôle est le plus difficile du film, tourmenté, tragique, des grands rôles dramatiques comme je les aime. La dureté du personnage est d'ailleurs à l'origine d'un petit différent entre réalisateur et producteur. Johnnie
To a ajouté un plan dans une scène où la tueuse pointe son arme sur une enfant. Cela ne m'étonne pas de sa part, mais je ne sais pas vraiment si cela était utile pour le film. Cependant, c'est une décision de cinéaste et pas de business-man. C'est déjà un point à souligner. La quête d'identité du personnage est le point fort du film, avec plusieurs scènes très intéressantes, comme la séance des polaroïds qui se finissent dans une poubelle, ou les souvenirs volés à ses victimes ou à des gens dans la rue.
En face d'elle, Lau Ching-Wan joue simplement et sans chichi un vendeur de nouille qui représente tout
ce que la tueuse n'aura pas eu, mais qui, bien sûr, ne connaît rien de la profession de sa cliente. On ajoute à ça le tueur coréen, qui aurait pu être lui aussi le personnage principal du film. Son histoire est très wooienne, puisqu'il perd la face après la mort de son patron, perd sa fiancée qui se sacrifie pour le sauver, et souhaite trouver la vengeance en retrouvant la tueuse. Ce trio forme un ensemble qui a tout pour faire une histoire dramatique de haut vol, et c'est ce qui se produit, à ceci près que le tout est traité en moins d'une heure et demi... Un peu plus de développement des personnages et de leurs relations aurait été bienvenu, surtout pour le coréen. On ne se sent pas du tout impliqué par la mort de sa fiancée, qu'on connaît depuis 20 secondes. Bref, à trop vouloir en mettre en si peu de temps, le film y perd plus qu'il y gagne. C'est dommage, le personnage principal suffisait à charmer tout le monde.
Quant à la réalisation, si Leung n'est pas John Woo, il a bien appris, et nous livre quelques scènes magnifiques. Notamment une scène à suspense dans un restaurant, où la musique fait habilement monter la tension, ainsi que quelques scènes intimistes magnifiquement rendues par Chien-Lien. On voit que Leung a été charmé par le visage parfait de la belle, multipliant les gros plans pour mon plus grand bonheur. La photographie et les choix de cadres sont parfois d'une beauté à couper le souffle, comme vous pouvez le voir dans la gallerie de photos. Les scènes d'action
sont de bonne facture, notamment la toute dernière, qui de plus est très chargée émotionnellement. Par contre Leung n'a pas le talent du mouvement de John Woo, c'est évident. Il reprend ici plus le côté mélodrame romantique cher à Woo que son style visuel.
La musique est assez déroutante, puisque tout comme le film, elle oscille entre plusieurs genres avec plus ou moins de bonheur. Certains morceaux font trop anciens, alors que d'autres soutiennent magnifiquement l'action.
Il reste quelques petites incohérences et bourdes, comme le titre. Tout ceci aurait pu être corrigé en soignant un peu plus le scénario. Revenons rapidement sur le titre, que j'aime beaucoup néanmoins. Il s'explique par le fait que la tueuse a une température corporelle de 32°C. Après avoir vu le film, on se demande si cela est justifié d'appeler le film de la sorte, puisque ce fait n'est jamais vraiment utilisé dans le film. Cependant, cela garde sa seule valeur symbolique et c'est surtouttrès joli. Autre lacune, le côté mélodrame est ici sur le fil. Certains trouveront le film trop mièvre, d'autres accrocheront plus. Seuls les plus grands cinéastes (comme Woo à sa grande époque) peuvent faire passer tant de romantisme simplissime. ici Patrick Leung se tient à la limite, qu'il franchira hélas dans son Somebody Up There Likes Me. Ici Lau Ching-Wan est tellement naïvement sympathique que cela pourra en faire décrocher certains. Une nouvelle fois, il faut souligner que c'est le personnage de la tueuse qui fait tout le film. Les autres personnages manquent d'écriture. Dommage, on sent le film aux moyens un peu limités à tous les niveaux. Plus écrit, plus long, Raymond Wong à la musique, on aurait tenu quelque chose de très marquant. Beyond Hypothermia reste tout de même un excellent polar pour peu que le côté mélo très poussé ne vous repousse pas.
Inévitablement noir
Sujet simple, superbement filmé, bien interprété voilà un résmé de ce film. La solitude d'une tueuse à gage qui finit par nous émouvoir sans jamais tomber dans le mélo, l'atmosphère est bien soutenue par une belle mise en image. La tension ne fait que croître au cours du film pour déboucher sur un final radical. Au bout du compte reste cette impression de simplicté que laisse un grand film, un signe qui ne trompe pas.
Un polar de très haut niveau comme on n’en a pas l’habitude…
Dès les premières images, on est saisi ; ce gangster au visage ensanglanté rampant derrière une voiture un flingue à la main marque tout de suite le style du film : désespéré, lent et très beau. La suite confirme cette première impression. L’histoire de cette jeune femme, dont le corps a la particularité d’afficher une température glaciale de 32°C, et qui a été élevée par sa mère sans aucun repère de Bien ni de Mal puis poussée à devenir une tueuse à gages, est abordée d’une façon qui ne peut laisser indifférent.
Au service de cette histoire, une photographie magnifique, un casting de qualité (Lau Ching Wan en vendeur de nouilles amoureux se fait voler la vedette par l’impressionnant tueur coréen Han Sung Woo et surtout par l’héroïne interprétée par Wu Chien Lien) et une mise en scène maîtrisée, originale qui comporte même quelques trouvailles bienvenues (lorsque la tueuse s’assoit sur le lit et recharge son flingue par exemple).
Patrick Leung signe avec Beyond Hypothermia un polar assez malin et décalé pour qu’on le suive sans demander son reste. On assiste au parcours initiatique de sa jeune héroïne dans le domaine de l’amour, sensation qu’elle n’avait jamais éprouvé auparavant avec qui que ce soit et qui lui sera malheureusement fatale. Le film, essentiellement nocturne, agit comme un rêve éveillé et planant. Sur ce coup là, vous pouvez acheter le VCD à peu près les yeux fermés, je ne pense pas que vous serez déçus.
"Beyond hypothermia" ou si je devais sauver un film de l'industrie du cinéma.
Ancien assistant de John Woo, Patrick ne pouvait pas lui faire un plus bel hommage.
Son film posséde d'innombrables qualités. Incroyablement beau, parsemé des gunfights les plus romantiques jamais filmés, avec une Wu Chien-lien plus belle que jamais...c'est une inoubliable expérience à vivre !
Seules les scènes filmées en Corée viennent assombrir le tableau, elles semblent décalées par rapport au film qui perd un instant de sa magie.
Dans ce film aussi romantique que violent, le couple Lau Ching-wan/Wu Chien-lien fonctionne à merveille et leur relation est très touchante: de simples regards qui en disent très long.
Inégalable, cette réussite artistique n'a pourtant pas rencontré de succès commercial. Comme quoi les gens ont mauvais goût.
Un film inoubliable qui a sa place parmis les plus grands classiques!
"Beyond Hypothermia" est un film violent et romantique dans la lignée de "The Killer".
L'histoire d'amour entre deux êtres solitaires (une tueuse professionnelle et un cuisinier) est touchante et les scènes d'action sont trés bien tournées! Les acteurs sont formidables (l'expression de la tueuse quant elle éxécute ses contrats me glace encore le sang!) et le final ultra-violent (à la limite de la barbarie, faut voir l'acharnement avec lequel ils se fritent - un gunfight qui à sa place dans l'histoire du cinéma) et tout simplement GRANDIOSE !!!
Superbe, j'ai adoré ce film et partage totalement les critiques positives mentionnées ici. Lau Ching Wan y est très bon et Patrick Leung signe un de ses meilleurs films.
Tres bon film
un bon ptit polar qui merite bien sa réputation flatteuse. Réalisé par Patrick LEUNG, ancien assistant de Woo ( et ça se voit bien sur quelques gunfight bien maitrisé ) et produit par To ( a t'il pris la camera ?? :mrgreen: ).
On suit la belle WU Chien-Lien qui incarne une tueuse sans pitié ( ce qui est vrai pour une fois, car c'est pas souvent qu'on voit un "hero" qui bute un gamine de 6 ans pour respecter un contrat ), qui va trouver l'amour en la personne du toujours bon LAU Ching-Wan, qui a vraiment un registre de fou, le precedent film que j'ai vu avec lui c'etait Longest nite, il passe donc du tueur redoutable au charisme de fou au ptit cuisinier avec un jeu tres sobre, il est tout de suite attachant, la classe cet acteur, y a aussi un bad guy à la meche folle tout droit sorti de Dragon Tiger Gate ( le coréen Han Sung Woo ).
Un polar en forme de parcours initiatique pour une tueuse qui decouvre l'amour, mais bon heureusement entre 2 ptites scenes intimiste entre nos 2 amoureux ( plutot réussi d'ailleurs ) y a des purs gunfights bien foutu ou Leung nous montre une belle gestion de l'espace ( le final dans la casse est terrible ), les scenes de snipe ( et j'adorrrrre les scenes de sniping ) sont terrible, on a des belles giclés de sang qui font jolie.
La bande son est tres bon autant dans les scenes intimiste avec un score tres doux que dans les gunfight qui envoie.
Le seul reproche du film c'est qu'il est trop court, en 1h20 c'est torché du coup le developement du bad guy est bien zappé ( et hop jte bute ta copine qu'on a juste vu 20 secondes ), pis quelques ptit contrat en plus j'aurais pas été contre, enfin ça reste un des meilleurs film avec une tueuse professionnelle ( bien meilleur que le truc du gros barbu par exemple ) et quel fin qui fait pas dans la dentelle d'ailleurs j'ai pas trop compris pourquoi [spoiler]elle tire sur son copain a la fin[/spoiler]
Par contre je sais pas si c'est vu la version HK ou la version coupé, c'est le dvd z2 hollandais avec st fr que j'ai.
07 janvier 2009
par
Scalp
Beyond Hypothermia
Un polar très stylisé et original de la part de l'assistant de John Woo sur Bullet In The Head; Lau Ching-Wan y joue un simple restaurateur qui rencontre sans le savoir une tueuse professionnelle, interprétée par Wu Chien-Lien (miam). S'ajoute une histoire classique de vengeance envers la tueuse - mais c'est la réalisation de Patrick Leung, très inventive et héritière de celle de son mentor John Woo - travellings et autres mouvements de caméra avec plusieurs gunfights impressionnants et très rythmés - tout cela sans égaler le génie technique de Woo tout de même.
Wu Chien-Lien, en tueuse éprouvant une joie de vivre qu'elle n'a jamais connu auparavant, est excellente; Lau Ching-Wan en cuisinier naïf livre quant à lui une interprétation correcte ; reste le coréen (très méchant et pas content) qui surjoue un peu son rôle, sans finesse.
A signaler une bande son très efficace, apportant une touche mélancolique bienvenue au film, et un final ... plutôt happy end ...
Elle à les yeux revolver...
Polar violent mais aussi empli de tendresse, le film traite des sentiments humains: l'amour (symbolisé par le couple Wu Chien Lien/Lau Ching Wan) et la vengeance symbolise par l'homme de main coréen, loyal et qui ne vit plus que pour venger son boss, quitte à mettre toute sa vie personnelle et ses projets en l'air.
Bien réalisé, avec pas mal d'action; l'oeuvre s'autorise quelques moments d’accalmie en suivant l’évolution psychologique de la tueuse, ses désirs de revenir à une vie normale mais consciente des difficultés à surmonter. Le personnage est intéressant et bien joue par la belle Wu, exécutant froidement les gens mais se comportant comme une adolescente amoureuse en guettant par la fenêtre l'homme qu'elle désire. Lau Ching Wan est comme toujours parfait, tout en simplicité, et leur couple fonctionne bien.
La tueuse au sang froid.
Le fils spirituel de John Woo, féminise la mysoginie et fait fondre la glace.
Un bon thriller HK
Pas de surprises, mais un bon film sur une tueuse à gages.
32°7 le soir
Un polar romantique inattendu avec une ambiance mélancolique et des acteurs charismatiques.
Où lorsque l'amour rechauffe le coeur et les salles obscures.
Beyond Hypothermia... et le restera
Du polar/action HK qui se regarde (en même temps ça ne dure pas plus d'une heure 20), on note même une bande son correcte et une réalisation intéressante. C'est vrai qu'on pense à
The Killer. Par ailleurs, la fin est assez osée. Malheuresement je repproche à ce film sa froideur globale (soutenue en plus par une photographie fade) et son manque de consistance scénaristique (le garde du corp d'un mafieux éliminé prêt à tout pour se vanger, on y crois moyen), raisons pour lesquelles j'ai du mal à y voir un chef d'oeuvre (faut voir les notes élogieuses ici !).
25 septembre 2007
par
Hotsu
Non, tout ce qui sort des usines à films de Hong Kong n'est pas passionnant....
Sans vouloir jouer les pisse froids, ce film est loin d'être à la hauteur de sa réputation.....Il est par contre symptomatique de ce qui peut irriter dans le cinéma de l'ex colonie.
A commencer par l'inexistence pathétique des personnages principaux....On sait que la psychologie et la nuance n'ont que rarement été le point fort de ce cinéma, et que c'est un certain art de la silhouette, au travers d'un visage, d'un maquillage, ou de costumes qui situent le plus efficacement la valeur dramatique des personnages (souvenez vous de danny lee borgne dans the killer, de la mèche rebelle de david chiang dans vengeance, ou du soin maniaque apporté au choix des vétements et à leur symbolique chez king hu).
Tout le contraire des lourdes scènes à-trauma-primitif de ce beyond hypothermia, avec pére absent, mère traitresse et grand frére salvateur...Et comme le scénario tient manifestement plus du collage, de la citation et sent à plein nez les retouches et indécisions de dernière minute, entre tournage et montage, le résultat est une succession lassante de gunfights probablement pensés en amont du tournage (comme dans les kung fu des années 70, lorsqu'on tournait d'abord les scènes de bastons avant de penser à bricoler une histoire qui puisse permettre de patienter entre 2 combats....) et d'interminables intermèdes fonctionnels de mauvais mélo....
La posture "distanciée" et auteuriste qui semble la nouvelle marque de fabrique locale depuis qu'il y a moins d'argent et de temps à investir dans les séquences d'action à Hong Kong, ne cache ici qu'un réel manque d'inspiration et de talent....
Sens du rythme, narration carrée, récit simple et archétypal, tout ce qui fait la force de la série B, une certaine façon de croire à ce que l'on raconte fait ici défaut....
On a droit à la place à cette insupportable autocomplaisance pseudo-romantique érigée en argument de vente "teenager".....
Patrick, mets le turbo !!!
Il y a certes beaucoup plus nul, mais il faut prendre ce film pour ce qu'il est : un pur produit de série très très peu inventif....
Dans le même genre, avec les mêmes défauts et les mêmes qualités (de "jolis" plans filmés de biais qui surnagent, des idées ponctuelles dans les scènes d'action), on peut aussi (dé)conseiller the odd one dies de patrick yau.....
La vision consécutive des 2 films vous donnera une idée assez claire de ce que peut être une des formules à succés de la milkyway....
Ce film est aux (bons) John Woo ce que Luc Besson est à Jean Pierre Melville.....