A la verticale de l’été est un film dont les mécaniques reposent sur un dispositif formel et narratif cliché du film d’auteur. Encore plus cliché lorsque le film en question a le malheur de provenir du Vietnam, avec dans ses bagages, tout l’exotisme qui peut en découler : intérieurs colorés aux fenêtres ouvertes, végétaux imposants, pluie diluvienne laissant place à d’aveuglants rayons de soleil, recettes culinaires préparées accroupi, non-dits gênés, importance du cercle familial. Mais également ces moments de bien-être au réveil, ces danses improvisées entre frères et sœurs, ces siestes par paquets. Tran Ahn Hung n’en oublie pas les voyages à l’intérieur du pays : on navigue entre Saigon et Hanoï pour retourner vers une chambre d’hôtel ou une chambre tout court, pour s’y reposer, se taire, et se libérer par une confession déplacée. Comme si la moindre nouvelle –l’une des sœurs avoue qu’elle est enceinte depuis quelques petits mois- pouvait provoquer un séisme dans ce quotidien pépère, porté par les bruits extérieurs, les musiques anglo-saxonnes et les cuissons de patates douces. Cliché ? Certes.
Mais cette harmonie, ces instants de grâce et de légèreté, ne sauraient cacher la volonté du cinéaste de faire de cette Verticale de l’été, un film de pure géométrie. Géométrie du cadre, géométrie des émotions et des sons, redite précise et constante de ce qui est proposé dès le premier quart d’heure jusqu’au dernier. Cette géométrie bascule même vers la symétrie, où chaque personnage dispose très souvent de son double à l’écran (une sœur, un époux, un amant), comme des êtres enfermés dans un cadre parfaitement découpé mais distillant un désagréable parfum de film étalant son attirail de techniques de mise en scène, de dispositifs prémâchés, de séquences à la texture certes fabuleuse mais qui n’arrivent pas à dissimuler cette idée de maniaquerie absolue.
La recherche du cadre est évidente, la pose l’est hélas tout autant. Il faut voir ces nombreux instants où l’on ne dit mot, où l’on se fait face pour ensuite se tourner le dos et mieux se retrouver, enlacés. Inutile de chercher l’épure d’un simple champ/contre-champ, Tran Ahn Hung capte l’instant en un plan trois mouvements, et sa réalisation en devient alors extrêmement complexe et recherchée, au détriment de la simplicité qui aurait pu découler d’une après-midi passée à se délasser. Mais attention, il se passe bien des choses dans cette élégante Verticale, mais ce sont des histoires qui n’ont que peu d’importance au final. On connaît déjà l’adultère au cinéma, tout comme le secret. D’ailleurs, l’intrigue –ou fil conducteur si l’on veut faire chic- ne semble pas intéresser le cinéaste plus que cela. Peu de conviction, peu d’intéressement, juste du filmage. Et Tran Ahn Hung sait capter l’instant d’un soupire, d’un chagrin, la sensualité d’un étirement au lit ou d’une danse improvisée, pour façonner s’il le fallait encore, la pierre précieuse que représente tout de même son cinéma.
Dès que le film démarre, on ne peut y résister: on se sent bien. Cela commence par une langoureuse séance d'étirement après une longue nuit où la chaleur fut moite, dans une chambre où dorment un frère et une soeur ( et quelle soeur! voir ci-dessus), sur une chanson anglophone non moins sensuelle; ça continue avec des couleurs vives, qui éclatent à nos yeux comme autant de feux d'artifices, des jardins, des paysages somptueux (la baie d'Along) et toujours des personnages qui vivent au ralenti, au rythme de la saison, de sa chaleur écrasante et de ses orages réguliers qui inondent les rues de la ville. Une gloire à la sieste, aux vacances, aux discussions sur tout et sur rien entre amis ou entre membres d'une même famille.
Il n'y a ici pas de scénario bien défini, ni même de véritable fil conducteur, si ce n'est le personnage qu'interprête Tran Nu Yen Khe ( la soeur de tout à l'heure - voir ci-dessus). Les saynètes s'enchainent donc sans contraintes, comme pour saisir au mieux ces petits moments de la vie, furtifs et sans prétention certes, mais qui rendent heureux. Tran Anh Hung réussit ainsi le pari de ne pas faire ressembler son film à une carte postale, jolie mais superficielle.
Ceux qui pensent s'ennuyer devant l'esthétisme à première vue un peu creux du film peuvent s'amuser à chercher les rapports verticaux/horizontaux qui relient pas mal de choses, comme le suggère le titre: le soleil au plus haut dans le ciel ( à la verticale donc) fait allonger les corps pour une sieste de quelques heures; la fumée des cierges qui s'élève dans les airs célèbre la mémoire d'un défunt couché dans sa tombe;... ( et ça n'est pas parce que j'ai joué à ce jeu que je me suis forcément ennuyé!)
Et pour ceux que l'esthétisme et le jeu horizontal/vertical ennuyent encore, il n'y a plus qu'une solution: passer ces 135 minutes à s'extasier devant Tran Nu Yen Khe! Tran Nu Yen Khe... Quelle femme! Tout en elle est à se damner... Un corps splendide, un visage angélique, un sourire ravissant, de l'humour, une intelligence raffinée, et des cheveux!... d'un noir extraordinaire: on a envie de s'y perdre, de s'y noyer, de s'ennivrer de leur odeur! Veinard Tran Anh Hung (c'est sa femme...). En tout cas, celui qui résiste à la dernière scène où elle danse seule en pyjama dans sa chambre, les yeux fermés, ses mains se baladant dans ses cheveux, son corps se trémoussant lentement au rythme d'une mélodie langoureuse, est vraiment de mauvaise foi ou à des goûts très discutables... Même les femmes sont sous le charme!
Et grâce à elle, mais pas seulement, on sort de la salle avec le sourire, même si dehors il pleut et que notre quotidien pas forcément joyeux reprend le dessus.
C'est la première fois que je regarde un film vietnamien et je n'ai pas vraiment accroché au récit ; à mon gout un peu trop long et compliqué. Entre les trois soeurs, j'ai eu du mal à ne pas me perdre entre les différentes histoires, des fois je ne faisais même pas gaffe que la fille sur qui était centré le récit était une des trois soeurs, tellement je m'y perdait dans l'histoire. Je me suis pas mal ennuyé ; les malheurs des filles ne m'ont pas réellement touché, ça a l'air un peu superficiel et je ne suis pas non plus convaincu par le jeu des actrices ; et pire, à la fin, quand la fille dit en pleurant "Moi aussi je suis enceinte", j'ai explosé de rire alors que ca aurait du être triste bon dieu (déjà que je rigolais quand elle se fait piquer son annonce par sa soeur). Cela dit le scénario est relativement intéressant si on arrive à le suivre bien mais aurait quand même mérité d'être plus clair. La photo est très jolie, on sent les couleurs chaudes (c'est l'été quoi) et les plans sont très jolis, c'est déjà bien et ça nous montre comment ça à l'air très beau le Vietnam.
Alors là comment dire, selon moi il est difficile de s'ennuyer plus devant un film que devant celui-ci. Le film raconte les malheurs de 3 soeurs. Mais à vrai dire, il ne se passe pas grand chose dans le film. D'un côté, on a la petite soeur sur laquelle est centrée le film et qui fantasme sur le fait que les gens pensent que son frère est son fiancé lorsqu'elle se promène dans la rue avec lui. Assez space comme fantasme me direz vous... Certains passages concernent les 2 autres soeurs, mais bon rien de vraiment passionant à voir. Quelque chose qui est très agaçant aussi, c'est que que chaques 10 min il y a passage d'une histoire à une autre, ce qui fait qu'au bout du compte on s'y perd un peu. Ainsi on s'ennuie tellement durant le film que quand les 3 soeurs pleurent à la fin du film, je n'ai pas vraiment été ému et je voulais plûtot les baffer pour qu'elles la ferment.
La seule chose que je peux trouver positif dans ce film est qu'on voit de très beaux paysages et certains plans sont également d'une grande beauté. Le seul point avec lequel je peux être d'accord avec les autres critiques, c'est que le film est effectivement très reposant, tellement que l'on a plus qu'une seule envie après avoir vu ce film, c'est d'aller dormir si cela n'était pas le cas durant le film ce qui est déjà un exploit selon moi
En ce qui me concerne, je trouve que "A la verticale de l'été" est le meilleur film de Tran Anh Hung à ce jour, bien supérieur à "Cyclo" ou à "L'odeur de la papaye verte" qui sont néanmoins excellents !
Certains diront que le film est lent. C'est vrai, mais c'est aussi une des particularités des films vietnamiens. Rien à voir avec le cinéma hong-kongais ou coréen ! Ici, tout n'est que poésie et douceur de vivre...
Certes, le scénario est quasi-inexistant. Mais je trouve que les comédiens sont vraiment convaincants, surtout la superbe Tran Nu Yen Khe, compagne et égérie du réalisateur.
Quant à la musique, elle est tout simplement envoûtante. Le choix du Velvet Underground peut surprendre et pourtant, cela colle parfaitement à l'ambiance feutrée du film...
Bref, "A la verticale de l'été" est un petit chef-d'oeuvre que je ne me lasse pas de regarder...
Comme pour L'ODEUR DE LA PAPAYE VERTE et CYCLO, ses oeuvres précédentes, le réalisateur franco-vietnamien nous propose une oeuvre maîtrisée, belle, simple et riche. La photographie est parfaite et d'une esthétique rarement égalée (voire inégalée), le travail sur les couleurs et sur la musique n'est pas en reste et, à l'image des longs métrages de Wong Kar-Wai, ces deux éléments indissociables magnifient l'ensemble du film. L'histoire n'est guère passionnante au début mais l'intérêt grandit au fur et à mesure que le film avance et le simple spectateur que je suis a été impatient de connaître l'épilogue des aventures sentimentales des personnages principaux. Tous les acteurs sont d'ailleurs parfaits du début à la fin et notamment la belle, sensuelle et mystérieuse Tran Nu Yen-khe (femme du réalisateur) qui grâce à son charme communicatif et par son jeu tout en délicatesse ensorcelle le spectateur. Une oeuvre intelligente, sensible, réaliste qui met tous les sens en éveil.
surprise pour ce dernier Tran Hanh Hung!
Du côté des images, c'est toujours impeccable dans le cadrage, les couleurs : toujours renversants de beauté mais "à la verticale de l'été" nous emmnènent vers des choses concrètes, sensuelles, sexuelles, bien loin des métaphores poétiques habituelles.
Pour preuve, le film est jugé "choquant" par nombre de viêtnamiens, car "on ne parle pas de ces choses là, surtout en famille" : ces choses là? : le plaisir, le désir, l'acte sexuel, l'infidélité, la grossesse hors mariage...
on "nage" cette fois ci dans un univers à la fois complètement beau et fascinant mais aussi très proche de tout un chacun-e.
On se laisse emporter par le rythme de ces journées pour se retrouver et de façon soudaine, trop vite, sur un film qui se termine et qu'on aurait bien suivi-encore.
Une surprise pour moi que film que j'ai trouvé "accessible" et pas seulement beau et métaphorique, même si pour ma part je ne suis pas du tout sous le charme de TRan Nu Yen Khé...
Ce film m'a beaucoup fait pensé à "Salé Sucré (Taïwan)" sur l'ambiance, à savoir un regard sur un bout de vie d'une famille. Autour des 3 soeurs, les histoires de coeur emportent le spectateur vers les larmes et vers le sourire à la fois.
L'ambiguïté des personnages est très bien ressortie grace à la performance des acteurs, et les décors vietnamiens sont tout à fait exceptionnels !
Bref, un réel plaisir pour les yeux, une douceur rafraichissante à voir et à revoir :)
J'allais oublier : LA BANDE SON EST GENIALE !!!
... je pourrais encore trouver d'autres adjectifs pour vous donner envie de voir ce film.... comment vous dire .... c'est un film qui fait du bien.
VOila.
C'est tout.
On s'y croirait, Tran Anh Hung nous transporte littéralement dans son pays, ses couleurs, sa chaleur..... le film terminé on n'a plus qu'une envie : s'envoler le plus rapidement possible pour le vietnam
une véritable bouffée d'oxygène