Premier film impressionnant de maîtrise
Ancien assistant de Kiyoshi Kurosawa, Kunitoshi Manda réalise pour son premier film une œuvre qui n’a rien à voir avec les films de son mentor. Car Kunitoshi Manda s’est tout simplement rapproché du cinéma des grands ancêtres japonais Ozu et Naruse, ce qu’aucun autre n’avait fait. Un cinéma intimiste, « au ras du tatami », soucieux de la véracité des sentiments et cadré au millimètre. Kunitoshi Manda réalise de plus un travail sur la couleur magnifique, dans les tons ocres de l’automne. Seul défaut, un côté un peu figé, un cadre un peu vide ici ou là, des acteurs pas meilleurs que d’autres, mais bon, nous sommes là en présence d’un premier film, et il a déjà l’air d’une œuvre de maître arrivé à pleine maturité.
Autre exploit, le film ne tourne qu’autour de trois personnages, tous aussi solitaires et complexes. Même le personnage de Mitsuko, au début sympathique puisque elle est face à ce qui nous semble un salaud d’égoïste, devient critiquable à force de ne pas vouloir changer. Elle s’enferme dans son petit monde douillet et bride l’envie de changement de son petit ami, tout simplement parce qu’elle a peur de l’inconnu. Le petit voisin, lui aussi bien sympathique au début, devient pitoyable quand il va à la rencontre de l’ex de Mitsuko. Hiroshi est fasciné par la réussite d’Eiji, jusqu’à vouloir vivre comme lui, comme un bourgeois arrogant. Tout le film est construit sur des oppositions (toujours mouvantes) entre la modestie et l’ambition, mais aussi les hommes et les symboles sociaux : l’argent, les marques, l’entreprise a beaucoup d’importance dans le film. Il est ainsi fortement ancré dans son époque, tout en étant intemporel par son propos et son style.
Rappelons enfin le fabuleux travail du producteur du film, Takenori Sento (J-Works), qui a permis à ce petit film d’exister et grossi un CV impressionnant : il a fait Ring pour faire rentrer la thune, et pour la dépenser avec tous les risques, a misé sur : Suzaku, Eureka, Chloe (d’après L’Ecume des Jours de Boris Vian, présenté à Berlin cette année), H Story, Distance, et Desert Moon, pas vraiment des cartons assurés...
tout les deux sur un vélo ..
Unloved..
ce film m'a beaucoup surpris . mademoiselle KAGEYAMA jeune femme ayant passé la trentaine vit seule dans un appartement , travaille pour une sorte de bureau d'études , n'aspire qu'a une vie simple . même si elle posséde des compétences elle ne veut pas "monter" dans la hiérarchie de la société , elle est "éffacé" selon son boss .
elle devra choisir entre deux hommes , totalement différents . son choix , elle le fera en écoutant son coeur et en étant honnête , là encore , avec elle même et surtout avec celui qu'elle aime .
les fans du cinéma asiatiques seront comblés : angles de vue statiques , vue d'ensemble dans la plus part des scénes , les fans du cinéma japonais feront ,eux, attention aux dialogues en second plan .
l'histoire se passe naturellement est on s'amuse à observer les petites manies de KAGEYAMA-san .
on reste suspendu aux lèvres des acteurs en ésperant entendre les bons mots , ils ne viendront qu'a la fin .. qui est plutôt un "commencement".
Enfin une vraie histoire d'amour réaliste qui ne tombe pas dans la guimauve.
Un film subtil qui ne plaira pas forcément à tout le monde mais dont le propos est d'une rare pertinence. Les personnages existent sans en faire des tonnes. Le ton est juste et vrai. La réalisation est soignée mais très pudique. Les acteurs sont tous très convaincants.