Lou Ye, banni de Chine en 2006 à cause de son film
Une jeunesse chinoise, enfonce encore plus le tison ardent de la liberté individuelle dans les flancs des autorités conservatrices avec son dernier projet :
Spring Fever, tournage clandestin ayant pour toile de fond l'homosexualité masculine.
L'ouverture de Spring Fever n'est pas sans rappeler
Happy Together de Wong Kar Wai. Hélas, la comparaison s'arrête là. En effet, avec ce film nous sommes confrontés à une sorte de réalisme cru façon documentaire à coups de plans portés à l'épaule sans la moindre composition. Durant 1h55 ce n'est qu'une succession de cadrages hasardeux assemblés par un montage d'usine, de séquences
transitoires souvent sans grand intérêt. Cette photographie à la banalité outrancière et les innombrables longueurs desservent implacablement les changements de ton, si bien que l'intrigue de cette fiction-brouillon ne fonctionne pas. Malgré les risques encourus par l'engagement de son auteur et de ses collaborateurs,
Spring Fever ne dégage rien.