Color of the Truth, extended
La méthode Wong Jing, tout le monde la connaît. Il s'agit tout simplement de capitaliser sur des grands succès en en copiant la recette, jusqu'à épuisement du filon. Si l'on croyait cette méthode en fin de carrière, avec des résultats au box office assez décevants, elle parvient encore à surprendre. Comment? Cette fois, Wong Jing remake son propre film, Color of the Truth. Stupidité vouée à l'échec? Oui et non, car si l'on peut légitimement se plaindre de payer pour voir plus ou moins la même chose, le changement d'approche a ses qualités.
Le scénario reprend en effet beaucoup de CotT, puisqu'ici Nic Tse reprend le rôle de Raymond Wong, et Simon Yam celui de Anthony Wong. Wong Jing scinde également le personnage de Raymond Wong en deux pour créer celui d'Edison Chen, se débarasse de son intrigue à tiroirs pour tenter une approche plus dramatique, à la limite du "hero" movie. Et le plus fort est que cela marche presque, on serait presque ému à plusieurs reprises, ce qui est très rare dans un Wong Jing. Autre qualité, la retenue dans l'humour grassouillet. Mise à part une scène franchement drôle avec Lam Suet, le film évite les gags pétomanes et autres facilités pourtant habituelles chez Wong Jing. Le film se veut donc assez dramatique et violent, nouvelle mode à HK où les films sérieux se multiplient comme par miracle.
Enfin dernière qualité, un casting meilleur que prévu, avec des jeunes qui y mettent vraiment du leur, et des anciens à l'aise. Simon Yam et Lam Suet n'étonnent pas, mais font ce qu'ils savent faire, Nic Tse s'en tire fort bien, et c'est surtout l'insupportable Edison Chen qui ressort du lot, malgré un début de film peu concluant. A la manière d'un Eason Chan, il prend un autre consistance dès qu'il arrête de sourire bêtement et de surjouer. Il n'aura jamais d'award pour son rôle, c'est évident, mais les progrès sont notables. Gillian Chung est assez crédible dans un rôle loin des "Charleneries" qui insupportent les anti-Twins, même si sa scène "sortez les mouchoirs" est moins efficace que souhaité. Dans tous les cas, ceux qui la trouvent meugnonne tout plein risquent quelques bavements avec Moving Targets.
Par contre, le départ de Marco Mak à la réalisation est très préjudiciable. La réalisation de Wong Jing est très moyenne, avec des effets bien inutiles (split screens). La musique tout à fait décente de CotT est remplacée par un score très moyen, bref, le niveau technique en prend globalement un sacré coup dans l'aile. C'est vraiment dommage, car en mixant les qualités techniques et l'intrigue à tiroirs du premier film avec la dramaturgie du second, et soyons fou, en mixant les casting (Simon Yam, Anthony Wong, Francis Ng, Lau Ching Wan, Nic Tse, Patrick Tse, ça le fait non?), Wong Jing aurait pu se rapprocher du groupe "A" des polars, rien de moins. En l'état, reste une "variation sur le même thème" tout à fait convenable.
Dernière minute, on nous annonce que Wong Jing souhaite re-remaker Color of the Truth en comédie en 2005, et qu'une version CatIII érotique est prévue en 2006. Quel petit malin...
surement pas mémorable mais regardable
MOVING TARGET est pleins de défauts, plus ou moins importants: d'abord question originalité de l'histoire, faudra repasser, ensuite la réalisation est moyenne, WONG jing essayant de faire un truc chiadé en utilisant des effets, et des cadres qui ne fonctionnent pas. c'est moderne et ça passe mais faut pas chercher un intérêt à ce niveau là. les combats sont très moyens aussi, au niveau acteur on a encore la preuve que le jeune génération a de quoi progresser, car ici il manque du charisme, de la présence, enfin des acteurs quoi. Edison CHEN m'est toujours antipathique dans son jeu très limité, Nic TSE n'est pas plus crédible en flic que n'importe quel chanteur à mèche rebelle, et il faut dire aussi que le film et la réalisation ne prête pas aux performances de comédiens: Simon YAM et LAM Suet écopent de rôles assez légers, pas assez travaillés.
le résultat manque énormément d'envergure, de talent et de vision artistique, d'un autre côté WONG jing n'a pas fait sa réputation là-dessus donc on sait à quoi s'attendre: du recyclage commercial, comblant facilement 1h et demi de votre temps libre.
je trouve que COLOUR OF THE TRUTH était beaucoup plus réussi, sans doute une des meilleures prod WONG jing. là on retombe un bon cran en dessous, mais n'ayez crainte, ça reste du WONG jing, sans le côté lourd des comédies.
Infernal Truth
Le bon Wong Jing reprend dans Moving Targets la trame déja bien exploitée (et à la mode) du "cop/triad movie" en faisant un savant mélange d'Infernal Affairs, Colour of The Truth avec de la sauce Gen-X Cops pour l'esprit. Le casting rassemble d'ailleurs un GenXCop, Nicholas Tse, un GenYCop, Edison Chen et une Twin, Gillian Chung, soit une floppée de jeunes stars de la canto-pop; le résultat est mitigé, car bien que Wong Jing obtienne de ses acteurs des prestations très correctes (et même Edison Chen suprend ici !), cela reste du déja-vu, du réchauffé plus exactement. Moving Targets n'apporte rien, en tournant autour d'Infernal Affairs et de Colour of The Truth sans même égaler leur niveau technique (la réalisation est plutôt banale sans être baclée); mais il est loin d'être un mauvais film, bien qu'il n'ait été réalisé, comme souvent chez Wong Jing, qu'à but commercial - qui s'est pourtant révélé un semi-échec au box-office hk malgré le casting résolumment ciblé ados, comme quoi même Wong Jing connait des ratés, ce qui n'est pas bon signe =)