Allons-y :
1 - Millenium Actress 2001 : Je n’ai jamais su quoi dire d’intéressant sur ce film du génie KON Satoshi. Allez-y voir mon blabla sur la fiche.
2 - Mind Game (2004)
Je me cite : (…) véritable hymne à l’imagination et à l’optimisme, Mind Game signe le renouveau d’une animation japonaise jusque là souvent cantonnée à des œuvres fortes mais glauques dans leur idéalisme (Akira, Ghost in the Shell…) ou simplement gentilles dans leur conception du divertissement sans lendemain (Myiazaki) en faisant fi des animations se voulant de plus en plus réelles d'apparence (Final Fantasy - les créatures de l'esprit, Appleseed) pour revenir à un nimportlawak salutaire, toujours inhérent au monde de l'animation et assumé comme tel ("Vous êtes sûr qu'on peut dessiner des doigts de pied carrés chef?"). Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse, Mind Game est à prendre comme une drogue agréable. Attention toutefois aux effets secondaires, le souvenir de ces jeux de l'esprit restant prégnant dans notre petite tête longtemps après que nous les ayons découverts.
3 - Time and Tide (2000)
La dernière grosse bombe de Tsui Hark paye ses dix ans. En ce temps là Antony Wong commençait à se la jouer plus calmos et Wu Bai supplanta alors largement l’alors gentille mèche rebelle Nicolas Tse. Depuis, le bancal Seven Swords a séduit mais je préfère garder en mémoire cette représentation de l’action bandante et toujours aussi efficace dans T&T. Ca n’est pas du John Woo, ni du Johnnie To pas plus qu’un John McTiernan, c’est du Tsui Hark qui, enfin, arriva à filmer des gunfights à sa façon. Alléluia mes frères.
4 - Printemps, été, automne, hiver... et printemps (2003)
KIM Ki-Duk ! L’autre Corée (du sud). Bad Guy (2001) et Locataires (2004) sont démentiels de sensualité exacerbée et de personnages à fleur de peau, mais mon gros faible reste pour son Printemps... Je me suis projeté complètement dans ce personnage de moine, j’ai partagé son évolution, ses tourments, et le trip bouddhiste m’a embarqué jusqu’au morceau de bravoure ultime, cette grimpette ardue sur la montagne avec une musique très planante comme compagne.
Moi, y a un truc que je pige pas trop et j'aurai besoin d'un coup de lampe torche pour me faire la lumière sur mes interrogations.
Lorsqu'on parle de décennie, on parle bien de dix années, n'est-ce pas ? Et 2000 jusqu'à 2009, ça fait bien : 9 ? Non ? Pour avoir notre décennie, ne faudrait-il pas allé du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2010 ? C'est une interrogation comme une autre.
Enfin, cette remarque n'est pas pour Arnaud Mirloup (y a un truc qui a buggué pour que tu t'arrêtes à 4?) qui ne précise pas réellement "décennie" dans son papelard mais pour tout ceux (divers blogs, sites) qui en on fait leur billet de cette fin d'année en causant de décennie pour un top qui va de 2000 à 2009. J'y pige que dalle moi.
C'est également le cas de Ghost Dog pour son top dans l'édito qui parle d'un Top 10 de la décennie comme Gillesc, il y a quelques temps de cela pour ses classements sud-coréens.
Par ailleurs Ghost Dog, en ce qui concerne ton top, très bon choix sur de nombreux films pour lesquels je te rejoins amplement. Il fallait le mettre S-21 et tu l'as fait. Par contre, Suicide Club, je grimace. Ca sent mauvais pour le cinoche HK, moi-même si je devais en faire un, je ne suis pas sûr qu'une prod' de là-bas ait sa place.
Sinon, bonne éclate à tous pour ce soir...
1er janvier 2000 au 1er janvier 2010, en gros voici mon Top 10 de
10 – Visitor Q (2001) de Takashi Miike
Il fallait une œuvre déjantée, dérangeante, déviante, Visitor Q est de celle-la. Elle résume pour moi une façon bien singulière qu’on les japonais de vivre. Attention pas comme dans le film mais leur rapport à l’art, leur façon d’extérioriser ce qu’ils ont en eux. Ils ont une exubérance peu commune par de-là le monde. En somme, ils sont fous (pas tous mais presque). Takashi Miike est représentatif de ce côté zinzin. Visitor Q m’a marqué jusqu’à aujourd’hui même s’il est truffé de mauvais goût et d’un côté amateur qui pourraient en rebuter plus d’un.
09 – Printemps, Été, Automne, Hiver… et Printemps (2003) de Kim Ki-duk
L’œuvre la plus poétique de son auteur. La nature de l’homme (si elle existe), la nature tout court. Kim Ki-duk met en scène à merveille ce coin perdu de tout comme un rêve-cauchemard éveillé à la fois terriblement paisible et tranquillement énervé. Une expérience.
08 – The Host (2006) de Bong Joon-ho
L’oeuvre de divertissement par excellence. Une mise en scène remarquable pour une histoire captivante, des personnages attachants interprétés par des acteurs parfaits dans leur rôle respectif. Bong Joon-ho fait preuve d’une maestria certaine en réalisant une oeuvre aux multi-facettes et ça c’est pas rien : humour, tristesse, action… tout y est. Et tout y est avec maîtrise et intelligence.
07 – Election (2005) / Election 2 (2006) de Johnnie To
Pour moi, ces deux films sont indissociables l’un de l’autre. Ils sont un même film que Johnnie To avec tout le talent qu’on lui connaît met en scène de manière époustouflante. Un casting au top, les triades scrutées à la loupe, du suspense, de l’action. Un film(s) parfait. Des scènes qui resteront comme des moments d’anthologies.
06 – Millenium Mambo (2001) de Hou Hsiao Hsien
Il y a peu de mot qui pourrait rendre toute la magnificence de cette oeuvre de HHH. Les images parlent pour elle, Shu Qi parle également pour elle ainsi que la mise en scène épurée et éthérée du cinéaste lequel nous invite dans un univers sombre même avec tout les spotlight et spotline d’une boîte de nuit. Superbe et envoûtant.
05 – Mukhsin (2006) de Yasmin Ahmad (2006)
Une oeuvre forte en émotion qui rappellera des moments passés, ceux de notre enfance. Un regard pudique d’une auteur sur des évènements qui ne sont pas loin d’être autobiographique. Une mise en scène douce et langoureuse qui s’efface pour faire parler les sentiments alors qu’elle est présente, ça s’est fort. Un bonheur tout simplement. Les mots me manquent après c’est dans le cœur que cela se joue. (On dirait une fille qui s’exprime, j’assume)
04 – John John (2007)de Brillante Mendoza
La fable urbaine sur le Manille d’aujourd’hui et ses bas-fonds, cela à travers un gamin qui se transmet comme un passage de témoin d’un lieu à l’autre. Un visage de Manille à un autre. Un état des lieux à la fois beau et triste. Un regard qui s’inscrit dans une veine néo-réaliste criante de véracité. Une œuvre qui vous colle à la peau.
03 – Á l’Ouest des Rails (Tie Xi Qu) (2002)de Wang Bing
Un monument cinématographique. Un monument sur la Chine et son Histoire. Une Chine qui se scrute. Une Chine qui regarde son passé, son présent et son futur. Un œuvre immense par une passivité étonnamment active où rien ne se semble se passer et pourtant. Á l’Ouest des Rails conjure une force palpable qui n’a de vrai sens que dans sa globalité, la fusion des différents parties.
02 – The World (2004) de Jia Zhang-ke
L’oeuvre la plus féerique. Une ambiance singulière, enivrante dans les coulisses d’un parc d’attraction chinois où tient le Monde. Des existences humaines dépeintes avec simplicité et tragédie. Une mise en scène qui colle à son propos, des acteurs qui donnent ce qu’ils ont. Tout bonnement génial.
01 – S-21, la machine de mort khmère rouge (2002) de Rithy Panh
Un témoignage fort et percutant sur les conséquences de la bêtise humaine. Un documentaire qui a cette force qu’une fiction n’aurait jamais pu conférer. J’avoue avoir toujours eu du mal à mettre le documentaire sur un même pied d’estale que l’œuvre de fiction. Ce n’était plus le cas après S-21 où Rithy Panh parvient à créer un moment dur et terrible, fort en émotion. L’introspection d’un pays pendant et après l’horreur. Ces vies détruites, celles qui tentent de se reconstruire. Emouvant et marquant.
Voilà. Je sais. J’ai beaucoup employé de superlatif, de mot facile pour exprimer un sentiment sans extrapoler mon propos mais c’est comme ça… à dans 10 piges, qui sait ?
J'ai toujours un problème avec le documentaire. En terme de légitimité, de le voir concourir à côtés des fictions. A titre d'exemple j'avais conspuer le jury du festival de cannes qui avait primé le film de Michael Moore, Bowling for Columbine. J'avais du mal à accepter qu'un doc soit primé à l'époque et je suis encore sectaire vis à vis de cela. J'ai réellement un rapport bizarre avec ce moyen d'expression que je trouve par ailleurs intéressant, fort et important. Et je t'en mets deux sur le podium. Je suis un paradoxe.
Pour S-21, tu en parles mieux que moi, encore aujourd'hui, j'ai des images vus et fantasmés en moi notamment à cause des récits, sans doute du à un rapport particulier que j'entretiens avec le Cambodge. De ce fait, ce doc' de Rithy Panh, je le vis plus que tout autre.
@ Xavier : A l'Ouest des rails c'est quelque chose. Je partage le même sentiment que toi. Après sur l'accent des chinois du nord, je l'avais presque zappé mais c'est vrai qu'il est bien prononcé. ;)
Une confidence : les différentes parties d'A l'Ouest..., il m'arrive de les regarder sans les regarder, je m'explique, je les mets en fond alors que je suis sur mon PC ou que je suis en train de repasser mon linge. De temps en temps, je relève la tête et m'arrête sur les images qui défilent une dizaine de minutes et je reprends le boulot. J'aime faire ça aussi avec les films, c'est toujours mieux que les émissions lobotomisantes de certaines chaines et autre films à deux sous... je ne regarde pas la télé dès que j'entre si je fais quelque chose soit j'écoute de la musique, soit je me mets un film qui tourne.
@ Tred : il me semblait que Moore avait été également primé avec Bowling for Columbine, pas de la palme comme Fahrenheit 9/11 qui m'a fait sauter de stupéfaction d'ailleurs. J'en ai voulu à Tarantino. A savoir si Old Boy la méritait... je reste indécis vis à vis de ça. Pourant l'Asie était plutôt bien réprésenté cette année-là.
Le prix de Bowling aussi m'a quelque peu irrité à l'époque. Enervant. Si je me souviens, il y avait Ivre de peinture... d'Im Kwon-taek, Plaisirs Inconnus de Jia Zhang-ke, Ten de Kiarostami et le beau et dur Sweet Sixteen de Ken Loach pour lequel j'ai un petit coup de coeur.
Pour The World, j'ai beacoup hésité avec Still Life que j'adore.