Un coup pour rien...
Téléfilm réalisé en l'an 2000 par Kurosawa Kyoshi,
Séance a connu au Japon un succès suffisant pour se voir faire les honneurs d'une distribution sur grand écran, d'abord dans son pays, puis à l'échelle internationale. Pourtant, on peut légitimement se demander ce qui lui vaut tant d'intérêt de la part de distributeurs occidentaux sans doute plus alléchés par la perspective de surfer sur la vague horrifique venue d'Asie que réellement convaincus de la qualité de ce film très passable. Certes on retrouve dans
Séance certaines qualités indéniables du cinéma de Kurosawa Kyoshi, une maîtrise technique toujours excellente tant dans les mouvements d'appareils que les cadrages (que nous ne pourrons pas apprécier à leur juste valeur en France, le film étant recadré au format 1:66:1 alors qu'en bon téléfilm le format d'origine était le 1:37:1, quasiment disparu des fenêtres de projection françaises), un très bonYakusho Koji, et quelques trouvailles visuelles disseminées deçà delà. Malheureusement on ne saurait s'en contenter, le film accusant par ailleurs clairement les défauts des réalisations les moins réussies de Kurosawa (la dernière en date étant
Jellyfish): pose auteurisante, références indigestes (ici le
Sixième Sens de M. Night Shyamalan), circonvolutions psychanalisantes pesantes, et surtout un insupportable côté patchwork d'idées pas toujours neuves. En effet, on retrouve là au milieu d'un pêle mêle hétéroclite des « bouts de films » déjà faits ou encore à faire à l'époque, ici un morceau de
Charisma, là une scène de laquelle il tirera un film entier, Doppelganger. Du reste on ne peut pas dire que l'évocation allusive et alors prémonitoire de ce dernier titre fait le prix de
Séance puisqu'au contraire, on en ressort avec amertume et certitude qu'il y a là quelque scandale à ce que ce produit très dispensable de la filmographie de
Kurosawa ait bénéficié de la mansuétude de distributeurs français qui n'ont pas encore jugé bon de faire l'acquisition de
Doppelganger, film autrement plus réussi avec lequel il n'est pas de comparaison possible.
Séance pas concluante
Après la Forêt sans Nom c'est au tour d'une autre commande télévisée d'un auteur nippon très apprécié de la critique française de bénéficier d'une exploitation salles en France. Les raisons pour cela sont connues: il peut parfois y avoir plus de grand cinéma dans une oeuvre télévisuelle que dans des films conçus pour le cinéma. Outre le cas Elephant, une série télévisée comme 24 enfonce de très loin pas mal de films d'actions récents en terme de maîtrise de l'espace entre autres. Même si l'on sent indéniablement dans ce Séance une "signature" Kurosawa Kiyoshi, ce n'est malheureusement pas le cas ici.
D'abord parce que si l'on reconnaît la manière très particulière qu'a le cinéaste de travailler le poste "son" -à l'image de Koji dans le film- il y a déjà quelques scories dans la manière de placer une musique fade et vaguement inspirée des musiques censées créer de la dramatisation dans un film d'horreur hollywoodien. Et que si les déplacements de caméra ont toujours leur maîtrise habituelle chez le cinéaste les cadrages n'ont plus la précision et la rigueur de ses oeuvres cinématographiques. En tout cas dans la version que j'ai visionnée en salles: ce téléfilm date en fait de 1999 et a été "regonflé" en 35 mm pour une diffusion salles suite à son gros succès télévisuel. On peut donc supposer (en attendant de visionner le film en DVD dans son format d'origine) que la perte d'image en haut et bas proviendrait de là (ou éventuellement d'une erreur du projectionniste de la salle où j'étais). En attendant, cela demeure pénible au visionnage. Vu la précision habituelle du cadrage chez le cinéaste dans tous les films datant de cette époque, on lui accordera le bénéfice du doute sur ce point. Le récit? Dans sa forme-même le film pourrait se voir comme une oeuvre de transition entre Cure et le bien plus convaincant Kairo: après une ouverture en forme de "cours de philosophie version méthode Assimil", le film met en effet en place la question de la prédiction du futur -le personnage de la médium Jun- de façon encore plus maladroite que celle de l'hypnose dans Cure et outre la dimension de thriller à l'anglo-saxonne (le film est tiré d'un roman de Matk Mc Shane) il partage aussi avec ce film-là la présence d'un Yakusho Koji au jeu toujours autant désincarné que dans les autres films du cinéaste; avec Kairo il partage une volonté de revisiter la vague de films d'horreurs ringiens qui trustaient alors les sommets du Box Office nippon. Justement, le film rate complétement sa cible en terme d'efficacité horrifique: la photo terne et sans contraste chromatique nuit à la tension -chose qui sera présente dans un Kairo plus inspiré et mieux rythmé -de même que le rythme somnambulique du film qui à l'image de celui de Cure fait trop bien son effet, les apparitions de spectres ne font pas peur loin de là -à cause du manque de tension précédemment mentionné-.
Pour le reste, même si le film contient relativement peu de dialogues philosophiques prétentieux à une échelle kurosawaienne -ce qui n'est pas désagréable loin de là-, on retrouve quelques métaphores kurosawaiennes à la main lourde: Koji mettant le feu à son double comme pour nier sa part de mal, les mains de la spectre salissant ses vêtements pour représenter le fardeau de ses fautes morales, celui qui travaille au restaurant en posant toutes ses affaires de travail sur la table pour incarner l'envahissement de la vie des japonais par le travail. Et surtout la désagréable habitude du cinéaste de vouloir faire de ses personnages des pantins de ses démonstrations philosophiques qui fonctionne ici encore moins que d'habitude -ici sur le désir d'argent et de célébrité du Japonais moyen dans un pays en récession qui ne peut mener qu'à la déchéance morale-, de les faire agir selon des concepts philosophiques plutôt que selon leur psychologie -la réaction complètement invraisemblable du couple à la découverte de la kidnappée, la voyante dont la psychologie ne dépasse pas la recherche d'une forme de reconnaissance sociale alors qu'elle vivait dans l'ombre d'un mari socialement respecté et d'un métier mal aimé (tout ça pour opposer son désir de surnaturel à une société japonaise trop matérialiste), SPOILER l'aveu instantané à la fin du film afin que la morale soit sauve à la fin de la démonstration kurosawaienne qui fait une conclusion trop rapide, une pièce rapportée dans laquelle certains verront une ellipse narrative donnant sa liberté au spectateur FIN SPOILER-. Sans compter le cirque habituel sur l'ennui et l'incommunicabilité dans le couple devenu un gros cliché thématique usé du cinéma d'auteur de festival depuis 20 ans par la faute des héritiers peu inspirés d'Antonioni. Les défenseurs du film verront des ambiguïtés, de la richesse psychologique à la Polanski là où Kurosawa est finalement très proche -les mouvements de caméra mal de mer en moins- du Lars Von Trier de Dogville par sa volonté de transformer ses personnages en marionnettes de sa vision du Japon. Pour un film loin d'égaler ses films les plus réussis (Cure, License to Live et surtout Kairo).
Un cinéaste doit-il forcément avoir "quelque chose à dire" (ce "message" dont se gargarisait la cinéphilie des années 70, cette vision du monde, ce point de vue sur la politique, le couple, les patates et les topinambours qu'on est soi disant censé attendre de l'artiste)? Pas sûr, surtout quand c'est un "message" aussi manichéen que chez Lars Von Trier et Michael Moore, aussi enfonçage de portes ouvertes que chez Arcand ou que comme chez Kurosawa Kiyoshi une vision du monde est exprimée avec des moyens narratifs -donc même pas purement cinématographiques- aussi légers qu'un bulldozer. Mieux vaut dans ce cas le "rien à dire" sans prétention, sans pose artiste préfabriquée pour les festivals d'un Police Story ou d'un Eagle Shooting Heroes.
si si
x27 tu dis que les acteurs jouent mal et son peu convaincants,mais ayant vu d'autres films de kurosawa, je pense vraiment que c'etait un choix du realisateur d'avoir fait les acteurs jouer ainsi, et au contraire je trouve ca tres bien, ca rajoute a la bizarrerie du film, au depart on croit qu'on a droit a un remake de ring ou autre et en fait ce film se revele etre different, c'est une autre ambiance et on sy paume un peu...et je pense que c'est une maniere de faire prendre conscience aux realisateurs ki nous frabriquent des copies de ring a quel point ils utilisent peu leur imagination et leur propre creativité(certes il ya des films dans le meme genre de ring ki sont tres bien)et a quel point leur film peut trourner au ridicule pour certeins et croyez moi c'est plutot marrant.
Enfin voila, seance c'est vraiment un film appart qui merite d'etre vu,c'est un film assez stressant tout de meme car il met vraiment en scene la prise de conscience des conneries que les gens peuvent faire.L'histoire des fantomes est un peu mise au 2nd plan, ca sert juste de contexte a lhistoire d'un couple qui nsavent plus ou ils en sont enfin jsais pas comment expliquer mais bon c'est pas un film d'horreur pour autant, c'est plutot psychologique. meme si ca derive pas mal du cinema selon kurosawa et que si vous voulez voir un beau film bah restez chez vous et...bah regardez le quand meme en fait car ca reste pas mal du tout(enfin selon moi)et c'est au moins a voir une fois si vous aimez les histoires de fantomes.
The Spirit within
Adaptation d'un film américain des années 50's pour la télévision japonaise, "Seance" connaît aujourd'hui l'honneur d'une sortie en salles françaises, près de 4 ans après la fin du tournage. Difficile de suivre "l'évolution" de son réalisateur; en même temps de nombreux fans et curieux ne se plaindront certainement pas de l'audace du distributeur français de nous concocter cette sortie. Et entreprise d'autant plus louable, que "Seance" se situe clairement comme une sorte de brouillon - ou du moins précepte - du bien plus réussi "Doppelgänger" aperçu à Deauville il y a quelques semaines et venant à sortir à la rentrée en France.
Si "Seance" s'inspire largement de la vaste après-vague des "Ring" et c°, il aborde le genre d'un angle tout à fait nouveau et excitant dans ses grandes lignes scénaristiques : et SI la personne pouvant voir des fantômes venait à s'en créer son propre spectre revanchard en tuant - de manière plus ou moins involontaire - une personne, en l'occurence une petite fille ?
Si l'identité et les intentions des autres apparitions resteront - dans tous les sens du terme - floues, l'on suppose de suite un côté sérieusement revanchard de la part de la jeune victime et l'on commence à craindre pour notre petit couple entraîné dans une spirale infernale bien malgré elle.
La subtilité de la nouvelle vague horrifique du cinéma asiatique, et plus particulièrement en provenance du Japon, est de retrouver le bon vieux goût du film d'horreur d'antan, qui jouait sur le côté du "non-montré" avant que l'on ne tombe dans le souvent grand-guignolesque "gore". L'invisible pourtant et c'est ce qui fera le plus marcher notre imagination et ira toujours dans le sens de la crainte du pire. Le premier "Alien" avait brillamment réussi cet exercice, puisque l'extra-terrestre en question ne fera son apparition que très peu de temps au cours du film; c'est avant notre imagination de voir surgir le monstre à tout instant, qui crée la véritable peur. Kurosawa a très vite assimilé ce procédé et l'a exploité de diverses façons tout au long de ces derniers films, créant une ambiance malsaine et d'insécurité avec pourtant très peu de moyens (la première scène du "Doppelgänger" dans le film du même nom réussira là encore une nouvelle fois). En fait, pour celui qui suit fidèlement la filmo du réalisateur et tous ceux ayant déjà vu quelques "ghost movies" de ces dernières années, l'appréhension et la peur s'installent assez rapidement au cours du film et connaîtront un (court) paroxysme lors des premières apparitions du fantôme de la fille dans la grande maison; en revanche, plus on avance dans le film (et plus on y repense par la suite), très peu de scènes réussiront finalement à nous faire réellement frissoner.
Le film est lent, trop lent et bien trop disparate pour nous captiver complètement. Un comble, lorsqu'on connaît justement la capacité du réalisateur à faire peur (et à cet égard, son film suivant, "Kairo" sera bien plus efficace dans son genre) et lorsqu'on a lu les grandes lignes du pitch...Déception donc. Et pourtant l'intrigue tient en haleine (pour ceux qui ne seront pas rebutés par la rélative lenteur du film, ayant provoqué quelques bruyants baillements dans la salle pourtant fréquenté par quelques éparses avertis du genre...), le rebondissement inattendu (la mort de la fille et son entrée dans la vie des protagonistes principaux du film), puis ses conséquences plus ou moins illogiques (qui se serait réellement comporté de la sorte face à une telle siutation ?!!) posant franchement la question vers où le film menera au final.
Outre le fait de s'accaparer intélligement d'un thème maintes fois vus au jour d'aujourd'hui, le réalisateur s'attarde également sur la question de l'être : qui sommes-nous ? Pourquoi sommes-nous là ? A quoi nous serviront ? La femme possède un don particulier : celui de voir des morts et de pouvoir entrer en contact avec eux; mais à quoi lui sert ce don, si ce n'est que de jouer les mediums à ses heures perdues pour quelque veuve épleurée ? Par ailleurs, ce don est une véritable malédiction, puisqu'une intégration "normale" au sein de la société lui est impossible (voir son échec en tant que serveuse dans un café). Arrive le moment, où elle pense FINALEMENT pouvoir connaître son heure de gloire, donc la CONSECRATION de son talent. Tel un artiste maudit, persuadé de son talent et de mourir dans la misère, ignoré de tous (Cf Van Gogh et tant d'autres...). La scène l'opposant à son mari est d'ailleurs un véritable instant de grâce, indispensable pour la suite des événements et avant tout un renvoi au spectateur quant à notre propre "mission sur terre" et/ou talent/don, dont nous disposérions.
La mise en scène est franchement inégale : tantôt paresseuse (une caméra par trop "posée"), tantôt brillante (des découpages des meubles très angulaires, renvoyant directement à l'expressionisme), tantôt expérimentale et réussie (le jeu de lumière sur la porte au fond de l'image lors de la première apparition du fantôme; l'orage...). Kurosawa oscille constamment entre l'épurée (Ozu semble d'une grande inspiration) et le re-nouveau (chacun de ses films comporte au moins une idée de mise en scène tout à fait brillante et unique, cf la scène du sur-découpage en début du film "Kairo" dans l'appartement du jeune suicidé, etc).
D'autre part, il approfondit un élément, qui lui est particulièrement cher : le "son". Autant, il semble le délaisser complètement dans "Doppelgänger", autant il fait carrément de son personnage principal un preneur de son et s'en donne à coeur joie pour l'intègrer tout au long de son film. Dès la première scène, l'on assiste à un son très grave (de battement de coeur ?) introduisant d'emblée une ambiance stressante et d'insécurité, alors qu'à l'image tout semble être normal (en fait, il s'agirait certainement de l'expérience éprouvante que vit en parallèle de la discussion la medium dans la salle d'attente). Ce qui est d'autant plus fort, c'est que tous les sons pris en début du film par le preneur du son seront subtilement re-intégrés au fil de l'histoire. Des éléments, qui avaient l'air parfaitement inoffensifs (le bruit du vent dans le feuillage, le coup du "bouillonement") serviront par la suite lors des apparitions des fantômes et/ou montées de suspense et seront stressantes au souhait. Un bienheureux hommage quant à l'utilisation du son dans un film.
Pour terminer, il est amusant de constater les nombreuses esquisses, qui serviront au futur "Doppelgänger" et ne serait-ce que par l'apparition d u fameux "double" en question, point de départ pour le film du même nom.
A noter, la présence du toujours aussi endivique Tsuyoshi Kusanagi, acteur pâlot dans le sopoforique "Yomigaeri" (4e succès japonais l'année dernière au Japon ?!!!!) et de Sho AIKAWA, acteur fétiche de Takashi Miike.
Film honnête, mais bien en-déçà du véritable talent de Kyoshi Kurosawa !
Implacable
Les hasards de la distribution sont parfois heureux,qui nous permettent de découvrir des oeuvres initialement destinées à la télévision,Kiyoshi Kurosawa étant depuis toujours un des chouchou de la critique française,cela aide!
SEANCE est donc une sorte de série B au budget modeste,un polar fantastico-psychologique que Kurosawa filme avec son style habituel.Le couple principal nous est d'abord montré dans son quotidien ordinaire,alors que justement la femme a des dons extra-ordinaires qu'elle utilise occasionnellment.Un fait divers va heurter de plein fouet cette existence paisible,chamboulant leur destinée commune. Révélant les failles de cette union, la monotonie d'une vie conjugale,les frustrations de l'épouse,l'absence de remise en cause du mari...Le ressort est cassé,et l'enchainement des évènements va conduire de façon inéluctable au drame.
Pour raconter cette histoire,la manière du réalisateur est là,instaurant d'entrée cette ambiance reconnaissable dans toute sa filmographie.Lenteur hypnotique,atmosphère d'étrangeté,bande son fortement mise en avant (le héros masculin étant justement preneur de son),et une sensation d'oppression grandissante au fur et à mesure de l'implacable déroulement du scénario.Au centre de tout la terrible culpabilité du couple,pourtant née à ses dépens,suite à un terrible concours de circonstance.
C'est visiblement plus cette partie du sujet qui intéresse le cinéaste,le côté "histoire de fantômes" se révélant plus anodin,les apparitions n'étant jamais vraiment terrifiantes,elles frappent pourtant juste et démontrent un peu plus à chaque fois la destinée sans issue du mari et de la femme.
L'interprétation est vraiment excellente,Koji Yakusho et Jun Fubuki en tête,et l'apparition de Sho Aikawa (L'Anguille, Dead On Arrival) en prêtre Shinto est un moment réjouissant.La musique sert parfaitement les images,ajoutant au malaise grandissant.
Un trés bon "petit film",qui porte la marque de son auteur,et s'inscrit parfaitement dans une filmographie passionnante.
????? ...
Bien que le connaissant de nom et ayant raté les précédents films de Kurosawa Kiyoshi, je me suis enfin décidé à aller voir un de ses films, en l'occurrence "Scéance" . Franchement, ce dernier est une décèption, les 15 premières minutes furent très durent tant ce film est lent et assomant . Les acteurs ne sont pas convaincants et on ne croit pas une seconde à l'histoire ; je pensais que le film ne finiraient jamais car le temps m'a semblé long et interminable, une torture cette "scéance" . Brèf, un film a oublié .