Un thriller magistral
Une transposition du roman "A King's ransom" de Ed Mc Bain par Akira Kurosawa. Pour qui ne connait que les chambaras et les drames du maître, ce film ne peut être qu'une excellente surprise. Pour ceux qui ne le connaissent pas aussi d'ailleurs.
La trame est implacable. Comment payer la rançon d'un enfant qui n'est pas le nôtre ? De cette situation hautement cornélienne, Kurosawa tire un film de plus de deux heures avec des protagonistes humains, qui n'ont rien de super-héros. Que ce soit les détectives, le chauffeur ou le personnage principal...
Chaque décision peut avoir des conséquences désastreuses à tous les points de vue. On ne retrouve pas ici les gouailleurs des Yakuza-eigas. Très terre à terre, l'enquête menée scrupuleusement par la police de manière très réaliste et non moins documentée est un véritable régal cinématographique.
Loin des plots hitchcockiens et hollywoodiens en général (ici le "héros" ne mène pas sa propre enquête), le film regorge de détails précis et efficaces sur les méthodes d'investigation, sans oublier tout le drame qu'entraîne cet enlèvement. D'une construction éminemment rigoureuse, ce récit est d'un suspense constant et d'une rare intensité.
Renvoyant sans cesse, le spectateur à ses propres doutes (comment se sortir d'une telle situation ?), Entre le ciel et l'enfer fait réagir, passionne de bout en bout, étonne par tant de maestria, émeut. Une grande oeuvre, une grande leçon de cinéma, il n'a pas volé sa réputation de meilleur thriller de tous les temps...
Un incontournable de la filmo de Kurosawa
Entre le Ciel et l’Enfer est un film charnière, faisant à la fois référence à nombre d’œuvres occidentales (la première partie sous forme de huis clos est par exemple digne du meilleur Hitchcock), mais faisant également office de référence pour nombre de polars jusqu’à nos jours. Autrement dit, c’est une date dans l’Histoire de Cinéma, d’autant plus marquante que le scénario, universel, est développé dans un esprit typiquement nippon notamment lors des scènes d’investigation où l’individu travaille pour une équipe, pour un collectif qui en ressort plus fort et plus efficace. Filmé de manière inventive et variée, et ce toujours au service de l’intrigue (d’une introduction très théâtrale, on passe à une enquête très découpée, puis à une conclusion très baroque où la beauté des images amène avec plus de force encore le dénouement), interprété par 2 acteurs majeurs au meilleur de leur forme, Nakadai et Mifune, Entre le ciel et l’enfer dépeint avec subtilité une réalité dure à entendre : même si l’on part de rien et qu’on réussit à gravir une à une les marches de la gloire, le simple fait d’avoir réussi un beau jour après tant de galères suscitera les convoitises de ceux qui sont restés en bas de l’échelle et qui n’arrivent pas à s’en sortir, les convoitises de ceux qui habitent les bidonvilles et qui contemplent avec jalousie la superbe villa qui surplombe le quartier populaire… Comme d’habitude avec Kurosawa, son humanisme subjugue ; bref, du grand art.
Panorama sur l'enfer
Akira Kurosawa démontre une fois de plus son talent inouïe dans le domaine du polar noir. Sur plus de 2h20, nous assistons à un métrage intense et stressant. Le film se divise en 2 parties (peut être même 3, c'est selon).
La première met en place le kidnaping du jeune fils du chauffeur de Gondo san (Toshiro Mifune) et toutes les affaires qu'il faut régler pour la rançon. Intense et prodigieusement bien mise en scène, cette première partie (uniquement dans la villa de Gondo, tel un huit-clos) demeure la plus intéressante. La seconde partie, quant à elle reste uniquement axée sur la traque du kidnapeur. Aidé par le commissaire Tokura ( excellent Tatsuya Nakadai), vraies et fausses pistes vont s'enchainer, tout en ne perdant pas de vue la formidable cohérence du métrage. Cela donne en plus l'occasion à Kurosawa de profiter au maximum des avantages du Scope, délivrant des cadres panoramiques de toute beauté. Ensuite, optionnelle, il peut exister une troisième partie. Une fois les preuves recueillies et l'identité du kidnapeur acquise, il faut bien le traquer! Et ce sera chose faites, avec une poursuite superbement foutue, à travers les quartiers glauques de Yoko'. Endroits où la coke et la prostitutions reignent en maître.
A l'identitée forte (personnages très humains) et à la réalisation superbe, Entre le ciel et l'enfer (quel titre bon sang!) reste un polar exceptionnel. Une référence des films noirs, certes souvent long et demandant une grande attention, mais valant le détour pour l'interprétation exceptionnelle de Toshiro Mifune et pour une poignée de séquences inoubliables (celles du train ou des premiers appels téléphoniques).
Une séduisante mine de morceaux d'anthologie
Même à la énième vision, et dans d'assez mauvaises conditions (DVD Mei Ah première génération), on ne peut pas s'empêcher d'être pris par l'intrigue : quelles que soient les invraisemblances de l'action des policiers et des journalistes, c'est un excellent polar - l'aboutissement mûri de
Chien enragé. Mais c'est bien davantage : quelle que soit la lourdeur de la symbolique, cette descente du "ciel", qui n'est qu'un enfer à moquette, à l'"enfer" de l'humanité grouillante, du privé au public, et du théâtre au cinéma, mérite pleinement de figurer dans les rétrospectives de cinémathèques, entre
M le Maudit et
Douze Hommes en colère.
Polar (as)social
Suite à son précédent "Les salauds dorment en paix", KUROSAWA s'inspire du roman américain "King's Ransom" d'Ed McBain pour adapter ce nouveau polar...social. En faisant cela, il va à l'encontre d'une nouvelle montée de nationalisme nipponne - ou du moins d'une xénophobie accrue de la présence de l'occupant américain sur leur sol.
KUROSAWA surprend une nouvelle fois par l'avant-gardisme de la construction narrative. Démarrant comme un haletant polar tournant autour d'un kidnapping (raté), la seconde partie se mue en une impitoyable chasse à l'homme. Le réalisateur en profite pour dépeindre la société l'entourant de son époque et n'hésite pas à se plonger dans de bas quartiers criant de justesse. L'intrusion dans un repaire de drogués est d'une rare violence encore renforcé par le terrible meurtre commis de sang-froid. Une scène, qui n'aura en rien perdu de son impact plus de quarante ans après la réalisation du film !
Plus surprenant : le kidnapping était monnaie courante à l'époque du film, car il n'existait aucune loi punissant une telle pratique. D'un propos fortement réactionnaire à l'encontre d'une telle lacune dans les lois, le film eut son petit effet à sa sortie en salles et une loi fut effectivement votée peu de temps après pour mettre fin à cette activité illégale allant en se multipliant pour gagner de l'argent.
KUROSAWA en justicier au service de son pays - un pas en avant indéniable que rend justice un classique du cinéma nippon réalisé de main de maître !
Contrairement à plusieurs, mes Kurosawa préférés, outre Rashomon, sont ses polars.
Chien Enragé, Les Salauds dorment en paix et High And Low.
Chien enragé est une fascinante plongé dans le Japon d'Après guerre. La longue séquence où Mifune marche dans le Tokyo ravagé, avec son atmosphere très documentaire, est éloquente. Et quelle structure.
Les "Salauds dorment..." est un film mineur, mais l'intro y est magnifique et que voulez vous, j'aime le polars et l'attaque contre la corruption capitaliste.
Peyt-être Kurosawa était-il insatisfait. Toujours est-il qu'il rééattaque le même sujet dans l'ouverture de High and Low.
LEs première minutes de ce film sont plus efficace selon moi que "LEs Salauds dorment..." en entier. Sincèrement, la première fois que j'ai vu ce film, j'étais embarqué dès les premières minutes et si le film aurait continué dans cette voie, je n'aurais pas été déçu. Le dialogue entre Mifune et les 3 businessmen est palpitant et le portrait du JApon capitaliste du "Miracle économique" est efficace, acerbe....
En fait, la plupart des gens diront que Entre le ciel et l'enfer est divisé en 2 parties. Mais moi j'y vois 3 parties claires et précise.
Tout comme Chien enragé était un portrait du Japon d'après guerre, ce film çi est un portrait du Japon du miracle économique des années 50-60.
La première partie est un huis clos théatrale. Comme je disais, l'intro se concentre sur les maguouilles entre Hommes d'affaires. Les dialogues, les acteurs et le montage nous plongent d'emblé dans une autre sorte de guerre. Tout comme les samourai sur le champ de bataille, les Businessmen sont à la guerre. Les Seigneurs de Guerre font des stratégies digne de Sun Tze. Mais au lieu de sabre, de lance et de flèches, c'est à coup de stylo, de chèques, de fric qu'ils attaquent. Mais le risque encouru par les troupes est aussi grand.
Nous comprenons vites que le personnage interpreté par Mifune risque tout pour gagner. Il risque maison et carrière. Son entière fortune. Il va en effet, acheter assez de parts de la compagnie pour devenir l'actionnaire principale. Mais le destin li réserve une surprise de taille. Son fils à été kidnapé et la somme demandé par le ravisseur est exactement le montant du chèque que Mifune à préparé pour son coup d'éclat.
Bien sur il va payer... mais une autre surprise de taille l'attend. Le ou les ravisseurs se sont trompés. C'est le fils du chaffeur qu'ils détiennent.
Je ne révèle pas ici quelque chose d'important. Ce coup de théâtre est mineurs. En effet, toute la première partie est basé sur la question morale: Sommes nous prêt à risquer notre vie pour sauver celle de quelqu'un d'autre.. quelqu'un qui n'est pas de notre famille?
LEs dix première minutes nous montraient Mifune en hommes d'affaires prêt à tout. Redoutable "self Made Man", avec des nerfs d'acier prêt à tout pour gagner. Non pas un arriviste, mais un gagnant maitre de stratégie.
La question morale sert seulement ici à illustrer le Japon capitaliste. Je veux dire, cette question morale n'est pas le sujet. En fait, tout films de héro illustre cette question: Sommes nous prêt a risquer notre vie pour sauver celle d'un autre? N'importe quel millieu ferait l'affaire.
Kurosawa à choise celui des "Affaires" pour illustrer le cynismes et la froideur du capitalisme. Sans plonger dans le questionnement typiquement Ninppon "Est-ce que nous sacrifions notre culture au profit de celle américaine? Le capitalisme est-il JAponais ou US? Sommes nous dénaturé?" Kurosawa interroge ces valeurs capitalistes. Car au JApon, depuis l'ère Meiji (1867-1912) la question de l'occidentalisation est d'actualité.
Mais ce n'est pas la piste de Kurosawa nous le verront plus tard.
C"est le capitaliste qui est le sujet de cette 1ière partie. Là où Kurosawa obtenait des résultats mitigés en un film entier (Les Salauds), il réussit dans cette partie. Avec un lieu unique, quelques personnages, il illustre le monde des affaires sans pitié, coupé du peuple et des réalitées sociale. Mifune, homme du peuple qui a réussit à devenir partie de l'élite, aura à choisire sont camp. En fait la question est:" Nous pouvons nous élevé, mais à quel prix? Le Japon peut devenir une puissance économique, mais à quel prix?"
Je disais que la question d'identité national n'était pas le sujet. En fait, l'occidentalisation n'est pas en cause. Mais la "capitalisation". Le Japon s'est sortie de la misère et à réussit un "Miracle", mais à quel pix?
La première partie prend fin avec une séquences très "Hitchcock". La séquence "Bullet Train" (symbole de modernité dans les années 60 au Japon) est un petit bijous de suspense.
Ainsi commence la second partie. L'enquête.
Si je considère le film divisé en 3 parties au lieu de 2, c,est que pour moi, l'enquête se termine lorsque le coupable est trouvé par la police et que le film change de ton, d'atmosphère.
Car la 2ième partie est froide, clinique, méthodique.
Ringo Lam a surement vu ce film. La façon de montrer les méthodes de la police, le travail effectué est similaire à celle de Full Alert ou Victime par exemple.
Ici, on suit tout les détails de l'enquête. Au risque d'être ennuyeux, Kurosawa filme de façon détaillée la méthodique enquête. Ici, il montre clairement une police occidentalisé mais travaillant de façon Japonaise.
Pour qui connait bien les films policiers et les roman de policier Nippon (sans être un expert, j'ai quand même une certaines connaissance des polars ciné et j'ai lu quelque classiques policiers japonais), la principale différence entre la représentation de la police occidental et celle japonaise, de l'avis même des auteurs, est le travail de groupe.
En Occident, le mythe du flic solitaire est de mise. Au JApon, au contraire, c'est le travail de groupe qui compte.
Par exemple Bayside Shakedown, une série Télé qui a vraiment cartonné sur l'archipel (le film tiré de la série à été un des plus gros, sinon le plus gros, succès du box office l'année où de sa sortie), visiblement on suit le groupe entier. On se concentre sur le travail d'équipe.
LEs loups solitaires sont mal vue. Même dans Black Rain de Ridley Scott, film maudit qui à imprimé l'image de lavette de Ken takakura dans la psyche occidental, on repproche à Micheal Douglas sont attitude solitaire.
Bien sur, le travail de groupe à de très mauvais côté. Mais d'après Kurosawa dans ce film, pas du tout. En fait, le propos est de montrer des japonais qui tout en adoptant des méthodes Occidental, garde leurs approche Nippone.
Un peu le même sujet que Once Upon A Time In China de Tsui Hark. On peut apprendre des étrangers sans perdre notre identité culturelle.
La troisème partie est radicalement différente. On tombe dans l'expressioniste à certains endroit. Et je sais que je vais en choquer plusieurs, mais pour moi Kurosawa n'a jamais été un modèle de subtilité. Bien qu'il n'a pas toujours été aussi prêt d'un Gros que dans ses derniers films (MAdda machin truc?), il n'a jamais été non plus très subtile.
La trosième partie sombre quasiment dans le grotesque. Mais c'est ce qui me plais. Après la "fausse" objectivité de la deuxième partie, Kurosawa nous embarque pour une visite guidée du Tokyo moderne. Le Night Life, le ghetto, le traffique de drogue.
On assiste à l'un des "deal" d'héroine les plus originaux du cinéma. Imaginé les junkies ou les caids de n'importe quel film obligé de danser le twist pour avoir la marchandise.
Bien sur la scène des junkies est loin du réaliste. Expressiniste, grotesque, nous en enfer. Un enfer dantesque, horrible. Où des damnées se tordent de souffrances.
On connait tous les idées de Kurosawa vert la fin de sa vie. Retour à la nature, tradition, respect des ainés.
Il ne faut jamais oublié que Akira est né à cette fameuse époque de transition. Fils d'une famille de samourai. Pour nous, les samourais sont une image de moyen âge. Mais le Shoguna est tombé en 1867-68. Les samourai ont tentés premièrement de s'adapter, mais plusieurs n'ont pas réussit et ont participé à la révolte Satsuma. Une guerre entre samourai en kmoni maniant le sabre et la nouvelle armée constitué de fils de paysant, en uniforme moderne, armé d'armes à feux. C'était 1877. Et c'est en 1877 que le droit de porter du sabre en publique à été abolise en 1877. Donc, ces enfants né au début du siècle, sont les enfants de ces gens qui sont passés directement de l'univers des chambara à celui de l'Occident. Pendant des décénnies, le Japon s'est cherché. Le moderne cohabitant avec le traditionnel. En fait, ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale que le Japon à opté pour une modernité à outrance.
Kurosawa, fils de samourai, bien sur, se désole de tout cela. Sa vision du Tokyo moderne est donc très subjective.
Mais, c'est justement sa force. Le manque de subtilité de ses films, son humaniste parfois béa et ultra naif, est si sincère, que je suis parfois touché au plus profond de moi même. Rashomon par exemple....
La fin de Entre ciel et l'enfer, fait partie de ces fins que l'on n'oublie pas....
Adapté d'un roman occidental, ce film prouve qu'il est possible de marier Asie et Occident. Kurosawa a toujours été le plus accessible des réalisateurs Nippon. Puisant souvent son materiel de base dans la culture Occidental, sa façon de tourné est proche d'un John Ford par exemple.
Cinéastes universel, mariant tradition et modernité, Japon et occident.
Par contre, il a toujours ét triste de ne pas être totalement aimé de son vivant au JApon. En effet, l'erreur des critiques occidentals aura été de croire que Kurosawa était représentatif de la cinématographie du JApon. Par exemple, dire que Akira à fait des chambara est faux. Sauf Yojimbo et sanjuro, parodie de chamnara, Kurosawa n'a jamais tourné de ken-geki. En fait, il détestait le genre.
Kurosawa a au contraire, tenté de faire quelque chose de nouveau, qui correspondrait à sa philosophie de vie.
Il touranit pour le Japon, et non pour l'occident comme on pourrait le croire. Naif, il se comportait parfois en professeur. Il avait quelque chose à dire...
Lesfilms de Kurosawa ne sont pas représentatif du cinéma japonais, mais des idées de Kurosawa. Entre le ciel et l'Enfer en est un bon exemple. Il met en garde, car tant que le paradis se fera au dépend des gens en "bas", le "en bas" sera un enfer, et il risque de pourrire la vie au paradis.
Et quand on y pense... N'est-ce pas ce qui arrive aujourd,hui?
Tout simplement magistral
Avec High And Low, le maître s'attaque au film noir tout en continuant à user de sa moralité réprobatrice.
Scindé en trois parties bien distincte, son film propose de visiter le ciel, l'enfer et le purgatoire. Loin de lui l'diée de tomber dans le mysthique, ici on est dans une trame se situant dans la société japonaise de la fin des années 50 - début 60. Celles du boom économique, de l'apparition du rock'nroll et du modernisme.
Kurosawa brosse le portrait de la société, ses dérives, ses laissers pour compte, mais aussi ses privilèges avec son éternelle amertume et sa fougue dénonciatrice. Il en rationalise ses mécanismes sans jamais sombrer dans le cynisme manichéen.
La première partie dresse le portrait d'un homme d'affaire dans le monde impitoyable de la finance. Magistral Mifune Toshirô, en père de famille et chef d'entreprise, dur mais juste. Il est amené à faire un choix draconien, lorsqu'un imposteur le rançonne, sauver la vie de l'enfant d'un modeste employé quite à y perdre sa fortune. Kurosawa nous dépeint un monde impitoyable où les requins de la finance débattent dans des canapés usant de la parole comme autant de coups de sabres. Ils débattent tels des seigneurs de la guerre.
La seconde partie propose une embardée dans l'enquête consistant à retrouver l'imposteur. Là on se trouve dans l'univers du polar pur et dur. Une enquête au cordeau, qui n'oublie pas de rationaliser en montrant de vrais hommes avec des valeurs et propose une plongée dans l'univers du film-noir à l'américaine avec ses déplacements nocturnes en voiture et ses briefings policiers. Le personnage du comissaire interprété par l'excellent Tatsuya Nakadai est l'achértype de l'enquêteur intéréssé et valeureux. Une figure quasi chevaleresque qui peut faire penser aux ronins solitaires du Japon féodal.
Kurosawa y dépeint minitieusement les mécanismes d'une enquête point par point. Avec une maîtrise exceptionnelle il parvient à nous tenir en haleine une heure durant avec retournements de situation et coups de théâtre. Le film devient alors un magistral polar noir digne des plus grandes productions US de l'âge d'or Hollywoodien.
La troisème et dernière partie propose une plongée dans le monde de la nuit Tokyoïde. Un monde où les soirées dansantes servent de deal entre junkies. La réalisation du maître devient alors complètement délirante et grotesque et démonstrative. Il dépeint le monde chaotique des drogués dans une scène hallucinante, une plongée dans les bas-fonds les plus abyssaux. L'enfer.
Ce film fait une nouvelle fois preuve d'un grand courage et d'une vision réaliste et mature de la part de Kurosawa. Un moralisme emprunt d'humanisme proposant de nous décrire les contrastes finalement pas si éloignés entre les hauteurs célestes de la finance et son monde de requins et les bas-fonds infernaux où rodent les prédateurs. Au milieu se trouve le purgatoire, un univers impropable qui rationalise et se propose d'expurger en prônant des valeurs et pose de vraies questions existentielles sur les valeurs humaines. Humanisme quand tu le tiens.
Quelle déception...
Après un début réjouissant, une situation terrible, du suspens, des menaces, une excellente performance de Toshiro Mifune, je m'attendais à un dénouement un peu mieux réussi que ça ! A mi-film, le récit commence à être vraiment lent, on ne sent plus vraiment de suspens et la fin est complètement minable. Le motif du criminel n'est pas vraiment convaincant. J'adore d'autres films de Kurosawa, mais celui-là... J'en avais tellement lu du bien que je m'attendais à quelque chose d'extraordinaire. Vraiment une déception.
la marque du génie....
et oui kurosawa n'a pas fait que du jidaijeki.....
il a fait aussi du polar....
"high and low" c'est peut etre un des meilleurs polar jamais réalisé.
je sais ca fait cliché de dire ca,mais il suffit de le voir.....pour dire qu'il y a du vrai,sans exagération!!
en fait,meme le terme "polar" est trop étroit pour ce film tant ,dans ses meilleursmoments,ce film touche a la reflexion la plus pure et la plus forte sur la nature humaine...
Master Piece
Du grand, du vrai cinéma avec un grand C. Un très grand film parfaitement maitrisé par
Kurosawa, qui prend aux tripes et qui ne possède aucun temps mort. Un film qui prouve une fois de plus que
Kurosawa fut un grand maitre.
Mon seul regret est que le film n'ai pas été tourné en couleur car il le méritait largement. Mais bon, là c'est vouloir chercher la petite bête.