Faux frère
Eric Tsang et Tsui Hark (et Loletta Lee!!!) tous deux comme acteurs principaux dans une comédie écrite par Wong Kar-wai et réalisée par Patrick Tam…que rêver de mieux pour tout fan du cinéma hongkongais?!! Sauf que le drôle de mélange laisse singulièrement sur sa faim!
Ecrit par Wong Kar-Wai comme part d'une trilogie de gangsters – dont "As tears go by" présentait la première partie et dont le troisième épisode n'a jamais été écrit – et qu'il considère encore comme étant l'un de ses meilleurs scénarii (même si Patrick Tam s'est éloigné du matériau originel, notamment dans la dernière partie), "Final Victory" se rapprocherait finalement davantage de "La Rose Noire", plutôt que des "Tears go by".
Comédie noire à l'humour potache, les situations comiques abondent, mais les gags ne réussissent que rarement à toucher juste. Le film donne l'impression d'avoir été davantage pensé comme un film noir à l'origine, que Tam aurait transposé dans le genre comique en cours de tournage.
Davantage qu'Eric Tsang – qui n'a pas encore trouvé l'ensemble de ses mimiques typiques de la suite – c'est Tsui Hark, qui épate (et fait rire) dans le rôle du frère caïd au sang chaud. Très classe dans son costume deux pièces, il en impose et ne laisse en rien paraître son statut de réalisateur et producteur alors incontournable de l'économie cinématographique hongkongaise (il venait de réaliser "Peking Opera Blues", mais surtout de produire "Le Syndicat du Crime 2" et le premier de la future trilogie des "Chinese Ghost Stories"!!!).
Si Tam manque d'un bon timing comique et fait s'entrechoquer des trop nombreux genres à l'intérieur d'un seul et même film, il déçoit également côté réalisation: mis à part quelques coleurs (primaires) typiques de ses compositions picturales et des rares inserts de panneaux publicitaires isolant ses personnages, seuls quelques montages bien pensés (mise en parallèle de l'évanouissement de Tsang avec la friture d'une télé; Tsang amoureux et une lampe en forme de cœur allumée dans une pièce) ressortent encore du lot; mais l'ensemble ne se distingue guère des centaines de productions de même type à envahir les écrans hongkognais à la même période.
Amusant et une véritable curiosité pour tout fan qui se respecte, "Final Victory" n'est pourtant en rien indispensable.
grosse côte de sympathie
c'est ce qu'on peut appeler une bonne surprise, surtout après avoir lu la critique précédente. D'abord grosse côte de symapthie par rapport au casting (Tsui Hark, auquel il manque un d'étoffe pour impressionner physiquement, Eric TSANG plus couard, gamin et attachant que jamais, une jeune et mignonne Loletta LEE ainsi que Margaret LEE, assez convaincante). Ensuite le scénario est écrit par WONG kar wai, et même si ce n'est pas encore aussi maîtrisé que Fallen Angels ou Chungking Express, on sent déjà son style se mettre en place, notamment le ton aigre doux, mélangeant comédie assez légère (on n'est pas chez WONG jing), mélancolie et sentiments.
Pour être honnête, il faut dire que ce n'est pas très abouti mais ça reste très symapthique à suivre, Eric TSANG se révélant vite touchant.
Ce qui renforce pas mal le plaisir du spectateur (en tous cas le mien!), c'est une esthétique vraiment réussie, la réalisation étant fraîche, dynamique et même inventive, et la photo étant magnifique, surtout pour l'époque, on est pas très loin du talent de Christopher DOYLE, qui sied tellement bien aux films de WKW.
J'avoue avoir vraiment été impressionné à ce niveau là, ayant déjà vu pas mal de films faits bien plus tard avec une image méga laide.
En somme ce film devrait intéresser plus d'un fan de ciné hk, et bien que manquant d'un peu d'envergure, je le place dans les films marquants des 80's.