Junta | 4.25 | On ne choisit pas ses parents... |
Après avoir épié durant de longs jours une famille ordinaire, Mika (Sayoko Oho) se décide d'enlever et de séquestrer leur enfant, Ayano (Miyu Yagyu), une jeune lycéenne.
Conséquemment à une introduction sans parole à la rigueur formelle impeccable (précision du cadre, du son, du tempo), un huis clos étouffant se met en place. Celui-ci est tenu par deux actrices habitées, ainsi que par une troisième extérieure au lieu, la mère (Ryoko Takizawa), pas moins concernée. Elles sont imprégnées par leur rôle, ce qui peut être compréhensible au dire de Miyu Yagyu : lors de la présentation du film à Deauville Asia 2011 elle n'a pas hésité à mentionner (quitte par la suite à se faire légèrement réprimander en douce par le réalisateur Naoki Hashimoto présent à ses côtés) le tournage extrêmement difficile qu'elle a vécu. Elle a beaucoup souffert physiquement (moralement ?) et tous les jours elle pleurait... Elle espérait donc que ces émotions soient visibles à l'écran, qu'elle se rassure son jeu est criant de vérité, et juste.
Suite aux trois premiers actes (observation, action, enfermement) totalement maîtrisés arrivent malheureusement deux séquences explicatives bien trop détaillées, en effet avec plus de mystère l'histoire aurait tout aussi bien tenu. Ces scènes auraient pu être mieux abordées, d'autant que la première est trop longue et l'accompagnement musical au piano bien trop présent. De plus, le problème des révélations, c'est que par la suite on se demande quelles seront certaines réactions, et si le rythme n'était pas un problème jusque là ces deux moments imposent des ruptures malvenues car on se met à attendre la conclusion, qui paraît alors un peu tardive. C'est dommage, surtout que la scène finale est juste poignante, et l'ultime plan (si on ne prend pas en compte l'après générique), lourd de sens, est d'une beauté glaçante.