Interview Matthew Chow

introduction

Pourquoi Cinémasie a choisi d’interviewer Matthew Chow ? Réalisateur de quelques comédies romantiques, Matthew a aussi et surtout une très intéressante filmographie en tant que scénariste. Quand on a travaillé pour Brillant Idea Group (studio de Joe Ma), Milkyway Images (studio de Johnnie To) et Applause Pictures (studio de Peter Chan), on a évidemment plein de choses intéressantes à dire. Et comme Matthew Chow est un interlocuteur très bavard, cette interview s'est montré plutôt intéressante.

B.I.G.

Le film Feel 100% est adapté d’une bande-dessinée. Comment l’avez-vous adaptée ?

Quand on a projeté de faire Feel 100%, la BD se vendait déjà bien ; donc on l’a retranscrite en film. Néanmoins, après avoir lu le bouquin, on a trouvé que l’histoire ne correspondait pas vraiment à un film. Dès lors, on a pris l’essence de la BD, l’attitude des jeunes face à l’amour et on en a fait une autre histoire qui était assez différente de la BD originale. On a seulement gardé les trois personnages principaux mais changé complètement l’histoire tout en préservant l’esprit initial.

C’est probablement la première fois que la culture pop a été autant introduite dans les films. Joe Ma savait-il qu’il créerait une mode ou bien réalisait-il un film comme les autres ?

Il n’y avait pas de tendance à porter des romances à l’écran mais il y’avait effectivement une mode à l’adaptation de BD populaires, à l’instar de Young & Dangerous. Comme le marché était favorable aux adaptations, les producteurs Andrew Lau et Manfred Wong décidèrent de s’attaquer à une BD romantique. A cet époque, Joe Ma et moi étions chargés de mener le projet à bien. Après ça, Joe Ma a effectivement créé une nouvelle tendance ; mais pas une tendance à l’adaptation de bande-dessinées, plutôt une tendance à faire des films sur des amourettes adolescentes.

Comment avez-vous rencontré Joe Ma ?

Je l’ai rencontré en 1989, il m’avait engagé pour travailler à la TVB. C’est mon professeur, mon ami et mon patron en même temps. C’est pour ça qu’on a travaillé en tant que partenaires pour réaliser des films durant ces années. Joe Ma m’a aussi donné la chance d’être scénariste. Après, chacun a tracé sa route. Jusqu’en 1996 où nous avions la chance de faire Feel 100% ensemble donc je suis « revenu à la maison » pour l’aider.

La séquelle (n.d.r: Feel 100% Once More et non pas Feel 100% 2) a été écrit très vite. Etait-ce facile ?

Ca n’était pas très difficile parce que pour Feel 100%, le film faisait 120 minutes dont 30 minutes ont été coupées, c’est dommage. Après deux jours d’exploitation en salles, on s’est rendu compte que le film était très bien reçu. Au troisième jour, Joe Ma a décidé qu’on devait en faire une séquelle et on a commencé à discuter dessus. Dans le premier volet, c’était surtout des relations amicales mais dans le deuxième volet, ça devient plus mature. On a pris le couple principal et on les a fait co-habiter. On se basant sur ça et le premier volet, on pu achever l’écriture du deuxième épisode plus rapidement. J’aime mieux le second volet parce que j’ai tout écrit moi-même alors que pour le premier c’était moitié-moitié avec Joe Ma.

Chingmy Yau est évacuée de l’histoire avec un cancer en phase terminal. Est-ce que ce n’est pas un peu étrange comme fin ? Etait-ce la fin à laquelle vous pensiez ?

Le triangle amoureux était très difficile à équilibrer. Si Ekin Cheng reste avec son ancienne fiancée, ça reste du déjà-vu pour le public; s'il choisit l’autre femme, ça peut jouer en sa défaveur ; s'il ne choisit aucune des deux, l’histoire ne serait pas viable commercialement. La fin actuelle est Sammi Cheng qui rejoint Ekin alors que dans l’original, c’est Ekin qui revient vers elle. En fait, je préfère la version où Ekin plaque Sammi pour rester avec Chingmy Yau. Je vais un peu m’attarder là-dessus : je crois que quand une relation est finie, on devrait ne plus y penser et en entamer une nouvelle. Ca n’a aucun sens de continuer une relation, ça n’apporte rien de bon aux deux personnes. Maintenant, ce genre d’idée n’a pas sa place dans la logique commerciale du marché.

MILKYWAY

Est-ce que ça a été assez facile de rejoindre la MilkyWay qui était un studio assez créatif à l'époque?

Ce n’était pas facile…. En fait, pour le film Too Many Ways To Be N°1, je n’ai pas eu beaucoup d’implication. A cette époque, Wai Ka-Fai essayait de devenir réalisateur et il avait l’idée du film mais juste la première partie. Comme il ne savait pas comment procéder, Szeto Kam-Yuen et moi l’avons aidé. La façon de travailler de Wai Ka-Faï est assez particulière, il se contentait de s’asseoir et de rester là en silence toute la nuit, dès lors on n’arrivait pas à l’aider. Tout ce qu’on pouvait faire, c’était de lui mettre la pression pour qu’il parle. Une nuit, je lui ai dit que j’arrêtais, que je ne pouvais pas continuer à le regarder assis là comme une hôtesse de bar et n’aidant en rien. Il m’a demandé d’écouter ce à quoi il avait pensé pour la seconde partie du film avant que je ne parte. Après l’avoir écouté, j’ai trouvé que c’était tellement fabuleux que je voulais le féliciter et je savais que je n’avais aucune raison de rester. Néanmoins, Wai Ka-Faï pensait que j’apporterais quelque chose de neuf dans le film bien que je pensais le contraire. Je voudrais quand même le remercier pour m’avoir été élogieux à mon égard.

Comment les deux histoires lui sont-elles venues ?

Il n’avait que la première partie mais ne savait pas comment la développer. Ce n’est qu’après coup, qu’il a eu l’idée de deux fins différentes.

Vous avez joué dans ce film. Etait-ce une expérience intéressante ?

C’est dur, très dur. Je n’étais pas acteur professionnel mais Wai Ka-Faï voulait quelque chose de neuf dans le film alors il m’a demandé de jouer dedans. Il y avait tant d’action et de scènes explosives. Le facteur le plus important était l’idée originale de Wai Ka-Faï : une prise pour chaque scène, 40 scènes et 40 prises. On devait donc répéter beaucoup de fois. A la moindre erreur, on devait tout recommencer. Donc toutes les scènes étaient très longues même si il y a eu des coupes pour la sortie en salles mais l’idée originale était de ne faire que du plan-séquence.

WILSON YIP

Pourquoi avez-vous fait un film de zombies alors qu’ils n’existent pas dans la culture hongkongaise ?

Wilson Yip avait fait un film appelé “Wui Zyun Sau Si” (Midnight Zone) et en chinois, le mot « Si » signifie cadavre. Ce film avait bien marché au box-office. Un an plus tard, il voulait faire un autre film sur les zombies et utilisé à nouveau le mot « Si » ce qui a donc amené au titre “Saang Faa Sau Si”. Pourquoi ce film utilise des zombies ? Premièrement parce que ça intéressait le réalisateur et deuxièmement parce qu’il y’avait le jeu vidéo Resident Evil qui consiste à affronter des zombies. Wilson voulait créer une atmosphère proche du jeu où on tuerait des monstres continuellement.

Bio-Zombie ressemble à Zombie (Dawn Of The Dead) de Georges Romero à cause du lieu de l’action.

Je ne sais pas si Wilson Yip a regardé le film à l’époque mais pour ma part je ne l’avais pas vu. Je suis sûr que ce n’est pas un plagiat. Le choix de l’endroit est surtout dû au budget restreint, c’est ainsi qu’on s’est retrouvé dans un centre commercial.

Habituellement, les personnages sont effrayés par les zombies mais ici ils sont plutôt cools. Pourquoi ?

On voulait faire quelque chose de différent. En 1998, il y a 5 ans, le réalisateur et moi étions encore jeunes donc on voulait quelque chose de neuf, de peu commun. Ainsi, on ajouté deux personnages de jeunes gangsters. Quelle est leur réaction quand il rencontre des zombies ? Wilson et moi croyions que l’histoire serait plus intéressante s'ils n’agissaient pas comme tout le monde face aux zombies. Dans le monde du crime, leur sentiment est qu’ils pourraient mourir n’importe quand et qu’il n’y a aucune garantie quant à l’avenir, ce qui les fait donc réagir différemment des personnes normales face aux zombies. Ils pourraient mourir ou bien prendre une arme et essayer de tuer les zombies au lieu de s’enfuir. On a essayé de faire un croisement entre les deux univers que sont les zombies et les triades.

C’était la première production du studio B.I.G. Y’avait-il une bonne ambiance ?

L’ambiance était bonne. BIG est dirigé par Joe Ma et donc tout le monde est assez proche, il y a une bonne ambiance créative. On est aussi bien amis que collègues. Même si Bio-Zombie était ma première collaboration avec Wilson Yip, c’était aussi le premier film qu’il a fait pour BIG, on a pu s’intégrer dans la société assez rapidement. Les gens qui y travaillent se ressemblent assez : jeunes, ambitieux et aggressifs.

Quel est le projet artistique de BIG ? Faire des films commerciaux avec une touche personnelle ?

Oui, on veut faire des films qui reflètent nos intérêts. J’ai été satisfait des trois films que j’ai fait avec Wilson Yip. Bien que le box-office n’ait pas été fameux, je chéris ces films et leurs scénarios sont mémorables. Maintenant, vu que le marché domestique est étroit, on a doit faire beaucoup de films commerciaux pour survivre. Donc on doit bien mettre nos projets persos de côté pour pouvoir manger d’abord. La réponse est donc oui.

Dans Bullets Over Summer, le film commence comme un polar pour devenir une comédie dramatique et qui ralentit puis ça redevient du polar. Etait-ce facile de constamment changer de ton durant le film ?

Je ne pense pas qu’on pourrait refaire ce film. La compréhension et la confiance qu’on avait l’un pour l’autre ne pouvait exister qu’à ce moment. Dès le premier jour, Joe Ma nous a donné le sujet, deux flics en planque et de jour en jour, l’histoire a changé jusqu’à ce que j’en sois très satisfait. Wilson Yip voulait inclure absolument trois scènes : la scène d’ouverture avec le braquage, la scène avec la pièce d’argent sur le toit du suspect et la scène vers la fin où les gangsters mangent avec Helena Law. Il nous a laissé carte blanche pour faire ce qu’on voulait pour relier ces trois scènes. Je pouvais écrire ce que je voulais et Wilson filmait tout le script à la lettre! Ca ne pourrait pas se produire à nouveau, même s'il osait réessayer, je me poserais des questions. Pour répondre à votre question, on ne savait pas ce qu’on faisait, on s’occupait juste de notre prochaine étape. On avançait jusqu’à la scène sur le toit et une fois finie on s’attaquait à la scène suivante avec plein d’ambitions. Quand j’y repense calmement, je trouverais ça difficile de travailler dans ces conditions… Ca a fonctionné grâce à notre détermination. Depuis, on a grandi et on n'a plus les tripes pour faire des projets similaires.

Quel message vouliez-vous faire passer avec cette histoire des deux policiers et de la grand-mère ?

Le miracle de Bullets Over Summer, c’est que la plupart du temps on trouve un theme avant d’écrire un script mais là pas. Quand le film a été achevé, quelqu’un a fait remarquer que les personnages sont très solitaires, ils sont tous abandonnés. Je me suis alors rendu compte qu’Helena Law était abandonnée, de même que Michelle Saram qui doit dormir dans la rue, Francis Ng qui est orphelin, la femme enceinte abandonnée par son mari. Ca devait révéler que je cherchais de l’affection, ce qui s’est répercuté dans mon imaginaire où tous les personnages sont mis de côté et ignorés. De plus, Wilson Yip aime beaucoup la famille, il a introduit une nouvelle perspective à ce sujet dans le film.

Juliet In Love montre aussi des personnages assez intéressants. Comment avez-vous travaillé sur celui-ci ?

C’est assez amusant. Francis Ng et Sandra Ng étaient considérés comme des acteurs comiques quand ils rejoint le projet de Juliet In Love. A l’origine, on voulait en faire un sitcom mais après un mois, Wilson a dit qu’il ne savait pas comment faire un sitcom alors on a décidé d’en faire un drame. On a commencé avec le personnage de Sandra Ng qui a un cancer du sein. Sur cette base, on a décidé que le personnage porterait un vêtement « chi pao » comme le chi pao est le vêtement qui exprime au mieux les courbes féminines. Néanmoins, elle a quand même été amputée d’un sein, ce qui est ironique et peu flatteur pour elle. Après on a travaillé sur le background du personnage : serveuse dans un restaurant chinois, habitant avec son grand-père et abandonnée par son mari à cause de son cancer. Comme vous avez dit, les personnages sont étranges, donc nous voulions que l’histoire se passe dans un endroit en retrait de la ville et on a choisi le coin de Yuen Long qui est un peu la campagne. Ainsi, leur monde paraît encore plus éloigné du nôtre.

Quand on cherchait pour des lieux adaptés, j’ai trouvé que le coin en bordure de rivière était très attirant mais je ne savais pas ce qu’on en ferait scénaristiquement parlant. J’y suis retourné avec Wilson qui a lui aussi bien aimé et on en a donc tiré la scène qui est dans le film. Cet endroit m’a aussi donné des idées pour le personnage de Francis. Cet endroit reclus est idéal pour une femme malade du cancer, un grand-père et un homme endetté.

Pour le personnage de Francis, je pense que beaucoup de gens sont comme la description qui en faite par la voix-off au début du film : on se balade toute la journée sans être conscient de ce qu’on fait. Même s'ils disent que ça ne les affecte pas, ça les dérange quand même, ils ne savent pas à quoi ils pourraient se raccrocher.

Le grand-père dit toujours « No Coke, No Hope » et dans Bullets Over Summer il y a aussi la scène avec la machine à coca. Y’a-t-il un message quelconque avec cette marque?

Il n’y a pas vraiment de signification particulière. Vous pouvez noter que Wilson aime avoir des distributeurs en arrière-plan dans ses films mais il ne l’a pas fait intentionnellement. Pour le « No Coke, No Hope », c’est juste une rime. Parfois, dans un projet à plusieurs, tout n’a pas une signification, mais ça arrive de reprendre des éléments du dernier pour le film pour les replacer dans le suivant. Dans Bullets Over Summer, il y’a cette scène où le héros achète une canette de coca dans un distributeur, j’avais le sentiment que ce n’était pas une fin en soi donc j’ai repris ça dans le film suivant. La canette dans Bullets Over Summer et le « No Coke, No Hope » sont de moi, l’achat de coca dans Juliet In Love est l’idée de Wilson.

(SPOILERS !) Juliet In Love a un final qui fait penser à As Tears Go By ou A Moment Of Romance. Pourquoi cette fin ?

Lorsque Francis court dans la rue, cela donne un peu le sentiment qu’il court droit au paradis. C’est une tragédie et je ne voulais pas qu’ils finissent ensemble. Ces deux films ne m’ont pas influencés, on voulait juste une fin dramatique.

(SPOILERS !) Concernant la clé sur la porte, vous avez une explication ?

On me l’a beaucoup demandé depuis des années. On a eu des débats si oui ou non on devait mettre cette clé ou pas et on l’a finalement mise sans raison. J’ai dis à Wilson : « Si tu mets cette clé, les gens vont discuter de cette fin » et je suis parti. Je ne savais pas s'il allait tenir compte de ma remarque. C’est vrai que ça peut apporter une certaine impression au public et amener des discussions si on met 2-3 scènes sans réel sens dans un film. Je pense que du point de vue de Wilson, il voit cette fin comme un symbole de la détermination de Francis à revoir Sandra parce que c’était sa promesse avant de mourir.

APPLAUSE PICTURES

L’histoire originale de Going Home était plus "scientifique", sur la technique pour faire revivre les gens. Mais au bout du compte c’était plutôt porté vers la romance. C’était ce que vous recherchiez ?

Quand Peter Chan m’amené le projet, il y avait déjà deux jets de Jo Jo Hui. Comme Peter voulait que j’apporte de nouvelles perspectives au script, il m’a juste demandé d’écrire ce que je trouvais approprié. J’ai mis plus d’emphase sur la relation entre Eric Tsang et son fils bien que plus tard, Peter en a coupé une partie pour respecter la durée du film et il voulait plutôt se focaliser sur l’histoire d’amour. Concernant cet aspect, je n’ai écrit que la dernière lettre.

Au début, ça ressemble à un film de tueur. C'était une fausse piste voulue?

Ce n’est pas mon idée mais celle de Peter. Quand j’ai lu les deux premiers jets, j’ai demandé à Peter pourquoi c’était si étrange, la première partie est sur un serial-killer tandis que la deuxième est sur l’amour, ça ne semblait pas cohérent, comme deux films distincts. Peter n’a pas répondu. Mais une fois que le film a été montré, j’ai réalisé que tout l’aspect horrifique permettait de faire mieux ressortir l’histoire d’amour.

Qui est la fille habillée en rouge ? Est-ce la fille défunte de Léon et sa femme ?

Quand j’ai reçu le script, ces éléments étaient déjà là. Mon interprétation de la boutique de photos est que c’est une porte vers le paradis. Pour moi, la petite fille est supposée être l’esprit de l’enfant avortée du couple. Néanmoins dans le film, Peter Chan ne dit pas vraiment si c’est leur fille ou pas comme ça, ça assombrit plus l’atmosphère en laissant planer le mystère sur cette question.

Où est-ce que la fille a emmené le garçon ? Il disparaît longtemps dans le studio de photos.

C’est une scène très poétique. « Un jour aux cieux, une centaine d’années sur terre » : la notion du temps est différente entre le monde spirituel et la réalité.

Quel était le but du film Golden Chicken, raconter l’histoire d’une femme ou de Hong-Kong ?

Au début, on ne pensait pas que ce serait un gros projet historique. Quand Peter m’a approché, il juste soumis l’idée des prostituées et des chauffeurs de taxi comme des professions où on peut rencontrer beaucoup de gens pendant sa vie, évidemment chaque personne qu’ils rencontrent possède une histoire unique. On a alors pensé écrire 30 histoires différentes, une pour chaque scène et on reliait le tout ensemble. Il n’y avait pas de réelle structure. Au fur et à mesure que le projet progressait, l’ampleur du sujet prenait aussi de l’importance et comme c’était un film de Noel on rajouté des aspects commerciaux. Après, on a trouvé que les histoires s’appuyaient sur plus de deux décennies d’histoire d’Hong-Kong, donc on a fini par garder le point de vue d’une prostituée pour narrer l’histoire de l’ex-colonie.

D'où sortent les éléments du film? De votre expérience ou d'autres personnes.

Je ne suis plus vraiment jeune, j’ai 35 ans déjà. J’ai vécu pleinement ces 20 années et toutes les choses montrées dans le film sont tirées de ma propre expérience.

HK souffre d’une crise économique depuis plusieurs années. Etait-ce important pour vous de faire un happy-end pour réconforter les gens ?

Evidemment. On a besoin de donner un peu d’espoir aux habitants d’Hong-Kong parce que les gens ont vraiment été déprimés ces dernières années.

Avez-vous écrit le personnage en sachant qu’il serait joué par Sandra Ng ? Est-ce que ça vous a limité en sachant que vous écriviez pour une actrice particulière

Je savais à l’avance qu’elle jouerait le rôle. Je suis habitué à Sandra, on a collaboré auparavant et on est du même signe, c’est pour ça que nos caractères sont assez proches et que donc je peux facilement écrire quelque chose qu’elle jouera à merveille. Bien que le réalisateur et le producteur ne m’ont posé aucune limite, je m’en suis quand même donné.

Golden Chicken est une comédie, mais avec quelques moments plus sérieux. Etait-ce important d'apporter ce contre-poids ?

La question n’est pas que ça soit important ou pas, c’est juste mon style. Je crois que la vie devrait avoir de la joie et des pleurs, des hauts et des bas plutôt que d’être toujours toute tracée. Les films ne devraient pas être juste des comédies, drames ou actions, ils doivent ressembler à la vie.

Pourquoi n’avez-vous pas écrit Golden Chicken 2 ? Vous n’aimez pas faire de séquelles de vos films ?

En fait, je n’ai pas travaillé dessus parce que j’étais trop occupé avec mon propre projet.

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Maintenant parlons de Diva Ah Hey : l’histoire originale est paraît-il de Joe Ma, est-ce vrai ?
A vrai dire, j’ai eu l’idée de l’histoire vers 1998. Le film devait se faire sous un autre nom mais pour certaines raisons, cela n’a pas pu aboutir. Après que Joe Ma ait fini son projet du moment, il a proposé de commencer un nouveau film. Il m’a dit que pour le casting, il avait déjà Jordan Chan et Charlene Choi ; on a donc décidé de réutiliser l’histoire et d’appeler le film Diva Ah Hey.

Le film ressemble à un conte de fée mais devient réaliste sur la fin : aviez-vous un message à faire passer du genre : « On peut avoir des rêves mais il ne faut pas oublier la réalité » ?


C’est un film encourageant. Beaucoup de gens ont des rêves mais il faut une ligne directrice et raisonnable. Comme l’héroïne, elle n’a pas assez de qualités alors elle doit retourner aux études avant de pouvoir concrétiser son rêve. Si vous poursuivez votre but aveuglément, vous échouerez. Ce message est destiné aux jeunes qui rêvent de devenir des stars. Il faut leur dire d’étudier et travailler dur pour réussir à accomplir leurs rêves.

Le père de Charlene Choi, joué par Lam Suet, est un peu son guide. Est-ce que ce personnage est une représentation de vous-même ou Joe Ma ?

Non, c’est vrai que c’est un guide pour la jeune génération mais il ne peut définitivement pas nous représenter… Il est trop gros pour ça ! (rires)

Est-ce que la scène finale dans le stade était dans le script au départ ? Etait-ce déjà prévu que ça soit une séquence en animation ?


Cette scène était déjà présente à l’origine. Au départ, on n’avait besoin d’effets spéciaux juste pour simuler la foule mais après avoir discuté avec la compagnie en charge de cette séquence, on a rajouté le côté dessin animé. Comme on pensait que le film débutait comme un conte de fée, il devait finir de la même façon.

Avez-vous privilégié le côté « conte de fée » avec sa fin plus réaliste pour dire d’une certaine façon au public de retourner à la réalité en sortant de la salle?

Honnêtement oui, je crois que pour poursuivre un rêve, vous devez satisfaire certaines conditions. Comme quand on veut passer une bonne nuit, on doit penser à des mémoires positives avant de s’endormir. Si on ne fait pas d’efforts dans la vie, c’est juste de la rêvasserie, ça n’arrivera jamais.

Comme vous travaillez aussi bien en tant que scénariste qu’en tant que réalisateur, avez-vous déjà songé à occuper les deux postes à la fois ?

Probablement, ça dépend combien je gagne ! (rires)

Quel est le film que vous préférez dans toute votre carrière ?

J’aime Bullets Over Summer…. Et First Love Unlimited aussi : je l‘aime bien parce que c’est l’histoire de ma jeunesse. Ce sont mes films favoris.

Merci beaucoup !

Merci bien.

Remerciements à Matthew Chow et Applause Pictures

date
  • novembre 2005
crédits
Interviews