Deauville 2007
Le Palmares
- Lotus d'Or : Syndromes and a Century
- Prix du Jury : King and the Clown
- Prix de la Critique Internationale : Ad lib Night
- Prix Action Asia : Dog Bite Dog
Le bilan à chaud du festival
L'équipe CinémAsie s'est retrouvée samedi soir à la séance de minuit de
Nightmare Detective pour faire un point sur le déroulement du festival. Coups de coeurs ou coups de griffes, voici les réactions à chaud d'Aurélien, de Gilles, de Carth et de Ghost Dog :
Le journal de bord de Carth
Mercredi 28 mars : 14h00-22h30
Arrivé dans l’après-midi et accueilli par un brouillard imposant, je découvre Deauville pour la première fois cette année comme je ne l’avais jamais vu, ou presque. Pas un chat dans les rues, légère brise et magasins fermés illustrent cette ville prête à accueillir le 9ème Festival du film asiatique. Les quelques repères annonçant l’évènement étaient bien entendu les passants armés de leur valise à roulettes jonchant les rues en direction de leur hôtel, et ces quelques drapeaux aux couleurs de l’Asie (Japon, Corée du Sud, Chine, Thaïlande, etc…) parsemant la grande avenue qui donne logiquement sur le Casino et l’impressionnant CID, les lieux principaux prêts à recevoir une armée d’amateurs de cinéma asiatique ou d’autres tout simplement curieux. A peine débarqué après avoir posé ma valise à l’hôtel, j’entame une course folle dans les rues de la ville histoire de prendre mes premiers repères et trouver ces fameux cinémas. Une fois repérés, je pars visiter le fameux Village Asia une nouvelle fois présent pour l’occasion, lieu où l’on pouvait trouver divers stands de petits artisans (peintures, librairies, vêtements, stand musical spécialisé dans la Jpop et la Jrock ou dégustations gratuites de ginseng coréen, entre autre) dans un immense hall improvisé pour l’occasion. L’ambiance était bonne et les commerçants accueillants.
Avant d’assister à la conférence de presse organisée en partie par Ouest France, je pars récupérer mon accréditation à l’accueil du CID, délivrée par une charmante hôtesse et qui n’oublie pas de me proposer le programme bien classe et richement illustré du Festival. Sympa. Il est déjà 17 heures et une table ronde va avoir lieu dans le Hall 1 Thalasso du CID, je décide donc de m’y rendre histoire d’attendre confortablement le film d’ouverture prévu à 20h30. On y apprend tout un tas de choses intéressantes sur la politique et l’économie des deux pays les plus évoqués : le Japon et la Chine continentale. Les intervenantes (majorité féminine écrasante) étaient toutes des spécialistes de l’Asie et des pays qu’elles « représentaient », écrivaines, sociologues ou encore journalistes. Passionnant. Un buffet était servi dans la salle d’à côté à la fin de la conférence et chacun pouvait se rassasier comme il le souhaitait avec des toasts et boissons variés. Bien organisé et professionnel, même si je n’y suis resté pas plus de cinq minutes.
L’heure approche et l’on commence à rejoindre le CID pour assister au film d’ouverture, l’excellent Mariage de Tuya du réalisateur chinois Wang Quan An. Assis confortablement juste devant le jury (Compétition et Action Asia) composé entre autre de Dominique Pinon, Jean-Pierre Dionnet, Gaspard Ulliel, Alain De Greef, je commence à savourer l’ambiance du festival, encore plus agréable quand les haut-parleurs de la salle diffusent quelques musiques de films asiatiques très connus, Fallen Angels ou 2046. Anecdote amusante, peu avant l’arrivée du jury, Park Chan-Wook, sa compagne et une dizaine d’amis s’étaient tranquillement installés comme si de rien n’était dans un espace qui leur était réservé à une dizaine de mètres plus au-dessus. Une fois la fine équipe réunie, le président du Festival Lionel Chouchan appelle un à un les membres du jury pour une petite présentation, sous les applaudissements des spectateurs et spectatrices venus pour l’occasion. Le film démarre, il est temps de s’évader.
Jeudi 29 mars : 9h00-01h35
On commence tranquillement, dans la petite salle intime du cinéma Le Morny, avec le deuxième film de Park Chan-Wook, A Trio, présenté dans une copie tout à fait convenable et dotée de sous-titres anglais. Pas un grand film mais une comédie policière bien emmenée, même si à des années lumières du style si caractéristique du cinéma de Park Chan-Wook, trois ans plus tard avec JSA. Direction le CID à 11h30 pour la séance de Syndromes and a century du cinéaste thaïlandais Weerasethakul Apochatpong. Je retrouve là-bas Ghost Dog et sa compagne afin de suivre la séance en leur compagnie, dans une salle correctement remplie. Il est dommage que le cinéaste n’ai pas fait le déplacement (pourtant récompensé en fin de festival) tant son film a provoqué une sorte de mini séisme au niveau du bouche à oreille et des échos très positifs à la sortie de la projection. Une expérience assez inoubliable. Après avoir avalé une crêpe et refait un petit tour au village Asia, j’entame la « procédure » de demandes d’interviews dans la salle Presse du CID. On y trouve un petit coin relax avec canapés design, tables basses et trois bureaux administratifs où l’on peut entre autre faire nos demandes d’interviews sur plusieurs cahiers classés par films, ou réalisateurs. Je laisse quelques informations et préférences d’interviews (Ryu Seung-Wan, Jacob Cheung, Patrick Tam et bien sûr Park Chan-Wook). En attente d’une réponse des attachées de presse, la prochaine séance approche et je me rends immédiatement dans la salle du CID, Route 225 du japonais Nakamura Yoshihiro nous attendait à 15h. Malgré des avis plutôt mitigés, j’ai trouvé ce conte urbain extrêmement attachant. Vraiment, mon coup de cœur de ce début de Festival. 17h, projection de The Restless du sud-coréen Jo Dong-Oh (qui avait fait le déplacement pour l’occasion), film particulièrement mauvais et sans surprises. On tombe de haut. Deux heures plus tard, c’est au tour de James Lee de faire son apparition, toujours dans cette superbe salle du CID, appelé sur scène pour lui rendre un hommage. Il confiera sa timidité du fait que rendre un hommage à une personne de 34 ans n’est pas très courant. Après un bref discours dans un anglais très correct, Before we fall in love again est projeté. La soirée s’enchaîne avec l’excellent Teeth of love en présence du réalisateur de l’actrice principale. Le cinéaste expose brièvement le message qu’il a voulu faire passer avec son film, traduit par un interprète pas super à l’aise dans ses baskets, suscitant quelques rires gênés dans la salle. Le film recevra des applaudissements généreux, y compris les miens. Enfin, et sans avoir avalé la moindre miette depuis plus de dix heures, je reste au CID pour la dernière séance de la soirée. Michael Arias nous présente son Amer Beton, film d’animation d’excellente facture doté d’un superbe graphisme et d’une bande-son exemplaire (signée Plaid). La séance se termine à 1h30 du matin passé, je rentre à l’hôtel le ventre désespérément vide (ce sont les risques du métier ^^) mais satisfait de cette première journée.
Vendredi 30 mars : 9h00-02h30
Je découvre la salle de cinéma du Casino durant la projection de l’intéressant Love conquers all réalisé parTan Chui Mui. Si le film est réussi, on ne peut pas en dire autant de la conception de l’endroit : salle montante, sièges particulièrement hauts et étroits, espace aux jambes symbolique. Et si l’on a le malheur de tomber sur un métrage ennuyant, il est juste impossible de reposer sa tête sur sa main sous peine de ne rien voir à l’écran. La honte. Mais les lustres sont jolis. Bref, je suis tout content de sortir de cette salle pour me rendre au CID à la séance de 11h afin de me changer les idées avec une comédie dramatique coréenne sympathique à défaut d’être poignante, Ad lib night en la présence du réalisateur et de sa très jolie interprète. Je file ensuite direction le restaurant du Village Asia, extrêmement cher (15€ la barquette de sushi/sashimi, idem pour les salades, à vrai dire le prix moyen du repas) histoire de goûter leurs mets (ils ont intérêt à être bons, vu le prix !). Pas déçu, je repars plus en forme que d’habitude pour assister à l’un des derniers films de Miike Takashi, Big bang love Juvenile A en compétition officielle. Avant cela je reçois un coup de fil d’une attachée de presse (très sympathique et pro), l’interview de Patrick Tam aboutira et même sans interprètes, nous arriverons à soutirer quelques informations en anglais au réalisateur, Aurélien et moi. Vite, le Miike va débuter, mais la déception est de taille, le film étant juste très mauvais. Il y avait Julien Sévéon dans la salle, journaliste de MadMovies et spécialiste du cinéma asiatique, j’aurai bien voulu recueillir ses impressions mais le temps pressait, je devais rejoindre dans la minute le cinéma Le Morny pour assister au dernier film de Ryu Seung-Wan The city of violence projeté avec des sous-titres anglais. Je loupe les cinq premières minutes mais rien de grave, le scénario n’étant franchement pas ce qui se fait de meilleur dans le genre, même pour un actioner spectaculaire. A la sortie du film je retrouve Aurélien arrivé dans l’après-midi, nous discutons un peu du film, de tout et de rien jusqu’à retourner dans la salle pour se délecter de Still Life de Jia Zhang-Ke, finalement pas terrible malgré ses qualités esthétiques évidentes.
Peu après, nous nous empressons de rejoindre le CID pour la projection à 21h du tant attendu dernier Park Chan-Wook I’am a cyborg but that’s ok !. Une fois la salle bien remplie, le directeur du Festival invite les membres du jury Longs Métrages à le rejoindre sur scène et débute un discours en hommage au réalisateur coréen. Un discours de qualité même si osé dans la mesure où il ne s’est pas gêné de comparer le réalisateur d’Old Boy à Ozu ou Miyazaki Hayao. Sous une pluie d’applaudissements, Park Chan-Wook débarque sur scène et entame logiquement un discours amusant et taquin en évoquant par exemple le fait qu’il aurait du prendre sa retraite plus tôt que prévu (sous les « oh non ! » du public). Après avoir posé en photo pour les journalistes présents pour l’évènement, Park Chan-Wook regagne les coulisses ainsi que le jury, et le film peut enfin débuter. I’am a cyborg but that’s ok ! est alors un divertissement extraordinaire, mais plombé (si l’on peut dire ainsi) par un fond trop léger pour convaincre pleinement. 1h40 de scénettes, parfois hilarantes ou poétiques, ça ne suffit pas à en faire un grand film. Les avis sont là aussi très mitigés. Après la projection nous retrouvons Bastian, un internaut régulier du site, avec qui nous avons discuté cinéma autour d’un verre jusqu’à 2h du matin. Les festivals sont souvent l’occasion de rencontrer du monde et de partager cette passion que nous avons en commun.
Samedi 31 mars : 11h45 – 02h00
Je débute la journée avec le dernier Tsai Ming-Liang, I don’t want to sleep alone, que j’ai trouvé particulièrement inintéressant et chiant comme la mort. L’enfer, il paraît que c’est un chef d’œuvre absolu. Après deux heures de torture je quitte les lieux sous une pluie battante pour me rendre au CID à 12h15 en compagnie d’Aurélien pour l’interview du cinéaste Hongkongais Patrick Tam dans une salle prévue à cet effet. L’attachée de presse du Festival nous présente à Patrick Tam et l’interview en anglais peut débuter. Si nous n’étions pas particulièrement à l’aise pour poser les questions, les réponses du réalisateur étaient ceci dit très claires et nous confiait quelques informations intéressantes (interview que vous retrouverez bientôt dans les colonnes de cinémasie) dans un anglais de très bonne tenue. L’équipe se dispatche un petit moment pour ensuite se retrouver à la séance de 15h pour la projection de Getting Home, la belle surprise du Festival. Le réalisateur Zhang Yang avait fait le déplacement et s’est vu honoré d’applaudissements particulièrement nourris en fin de métrage, assailli par une partie du public armé d’appareils photo qui s’est ruée sur ce dernier, étonné d’un tel engouement. Nous ne nous sommes pas gênés Aurélien et moi pour poser en compagnie de cet excellent cinéaste, accessible et chaleureux. C’est aussi ça le Festival de Deauville, cette possibilité d’approcher chaque réalisateur si on le souhaite vraiment, sans pour autant être bloqué par la sécurité, discrète mais présente. Ghost Dog et moi restons pour le prochain film, Le vieux jardin d’Im Sang-Soo présenté en avant-première et en sa compagnie. Un drame de bonne facture, emprunt d’images fortes et visuellement séduisant, malgré une fin plutôt banale. Sans avoir le temps de dire ouf, je rejoins une nouvelle fois le cinéma Le Morny pour assister au très attendu Dog bite dog. Dans une salle comble, nous assistons à un récital d’ultra violence et de complaisance, étonnant pour un film présenté dans la section Action Asia alors qu’il s’agit tout simplement d’un polar brutal, inhumain dans son approche. La plus grosse déception, animée par la tension palpable de certains spectateurs à la sortie. Pour l’anecdote, une dame à côté de moi n’arrêtait pas de se cacher le visage à la moindre scène violente, c’est dire…
Pour nous remettre de nos émotions, Aurélien et moi allons prendre un verre dans un bar en attendant la projection du dernier film de la soirée, et pas des moindres, le dernier Tsukamoto Shinya, Nightmare detective. L’équipe de cinémasie se retrouve en partie là-bas, et nous discutons rapidement de nos coups de cœur du festival, une discussion qui vire d’ailleurs au fou rire assez rapidement et que vous retrouverez lors du prochain podcast axé sur le festival. Bien qu’assez difficile à suivre, surtout à une telle heure, Nightmare detective a fait son petit effet malgré la fuite d’une poignée de spectateurs impatients d’aller retrouver Laurent Ruquier à la télé.
Dimanche 1er Avril
Motivé à l’idée de découvrir mes deux derniers films prévus, Family ties et le dernier James Lee, je ne cache pas cette petite appréhension de retourner en banlieue parisienne et de retrouver les bonnes vieilles habitudes d’un quotidien banal. La journée est donc nourrie d’une bonne satisfaction avec la grande réussite qu’est Family ties du coréen Kim Tae-Yong, œuvre touchante d’une famille qui se recompose puis se décompose. Mais je termine sur une déception avec Things we do when we fall in love, finalement pas si intéressant que ça. Je me demande même si l’hommage à James Lee n’était pas de trop. Déçu aussi par cette ambiance dans la salle du CID et de voir une trentaine de personnes quitter leur siège en pleine projection, direction la sortie. Le minimum correctionnel est tout de même d’assumer son choix et de rester jusqu’à la fin de la séance par respect pour le festival et pour le cinéaste présent dans la salle. Sans avoir eu le temps d’aller saluer le reste de l’équipe cinémasie encore présente sur les terres de Normandie, je file à mon hôtel récupérer ma valise et me prépare à rejoindre Paris des rêves pleins la tête et le souvenir d’avoir vécu un festival d’excellente facture. A l’année prochaine !
Top films : Mon coup de cœur du festival est sans aucun doute Route 225 de Nakamura Yoshihiro. Sa simplicité, sa fraîcheur, et son actrice principale attachante m’ont littéralement conquis. Family ties arrive en seconde position pour son portrait de famille d’une maîtrise évidente. Tout est proche de la perfection (interprétation, mise en scène) et les genres dramatiques et humoristiques se mêlent sans accros. En troisième position, Getting home m’a conquis pour son ambiance poétique alliée à un certain humour noir, vraiment ravageur. Syndromes and a century pour son effet planant, cool, zen, lexomil et ses travellings contemplatifs hypnotisants. Enfin, I’am a cyborg but that’s ok ! clôt le bal pour son esprit délirant et ses solutions visuelles jouissives.
Flop films : Dog bite dog est la plus grosse déception de ce festival en ce qui me concerne. J’attendais d’avantage que cet assemblage foutraque et malsain, desservit par un scénario finalement sans aucunes surprises. I don’t want to sleep alone ne m’a pas passionné non plus, et puis je ne suis pas venu au festival pour m’installer deux heures dans une salle de cinéma devant un film où il ne se passe rien. The Restless n’est pas une déception, mais une confirmation de ce à quoi je m’attendais : les coréens ont encore du boulot pour nous faire oublier Tsui Hark et consort. Miike Takashi se vautre aussi gentiment avec Big bang love Juvenile A dont j’attendais d’avantage que cette ennuyante enquête carcérale. Enfin, Things we do when we fall in love n’a pas fait montre d’une grande originalité, pire encore, manquait d’intérêt du fait de l’absence totale de rebondissements malgré une histoire d’amour morose agréable à suivre à condition de s’armer de patience. Voilà, il fallait être patient et courageux pour l’apprécier peut être à sa juste valeur.
Classement des films visionnés
Pour achever ce périple, voilà mon classement final des films vus lors de ce festival :
- Route 225 (4/5)
- Family ties (4/5)
- Getting Home (4/5)
- Syndromes and a century (4/5)
- Teeth of love (3,75/5)
- Le mariage de Tuya (3,75/5)
- The King and the Clown (3,75/5)
- I'm a cyborg, but that's Ok! (3,5/5)
- Amer Beton (3,5/5)
- Love conquers all (3,5/5)
- Le vieux jardin (3,5/5)
- Ad lib night (3,25/5)
- Nightmare detective (3,25/5)
- A Trio (3/5)
- Still life (2,75/5)
- The city of violence (2,75/5)
- Before we fall in love again (2,75/5)
- Things we do when we fall in love (2/5)
- The Restless (1/5)
- Big bang love Juvenile A (1/5)
- I don't want to sleep alone (0,5/5)
- Dog bite dog (0,5/5)
Le compte-rendu de Ghost Dog
C’était cette année mon 4ème festival de Deauville, un rendez-vous désormais incontournable que je ne manquerais pour rien au monde. J’ai pu y voir une vingtaine de films de tous genres et de tous horizons, qui donnent un bon aperçu de ce qui s’est fait en Asie l’année dernière. La sélection était d’un niveau relativement élevé, supérieur à celui de l’année précédente, sans doute parce qu’il n’y a pas eu de réelle déception. Je n’ai cependant pas eu réellement de coup de cœur comme avec
SPL et
Antarctic Journal en 2006, mis à part le beau film de Zhang Yang,
Getting Home, qui aurait mérité une récompense.
Bilan
Si l’on considère que le Festival de Deauville est une vitrine du Cinéma Asiatique, alors la production japonaise fait peine à voir : 5 films sélectionnés seulement, contre 6 pour la Chine populaire et 10 pour la Corée ! Et mis à part le dernier Tsukamoto,
Nightmare Detective, plutôt satisfaisant, les 4 autres longs métrages ne suscitent pas franchement l’enthousiasme à l’image de
Route 225, petite comédie qui tourne court (bon, ok, Carth a bien aimé...). Je n’ai pas vu les 3 autres, mais je doute qu’ils aient un vrai intérêt. De moins en moins capable de produire des films qui tiennent la route, les japonais sont sur une mauvaise passe et je ne les vois pas vraiment repartir du bon pied dans les prochaines années… Tant pis, on se consolera en attendant avec leur âge d’or des années 40 à 70 qu’on est encore loin d’avoir complètement exploré.
La Corée, elle, a affiché ses ambitons et son talent. De la comédie intimiste très drôle (
Woman on the Beach) aux gros films d’action (
The restless,
City of Violence,
Shadowless Sword), du dernier délire du grand Park Chan-wook (
Je suis un cyborg) au film politique de Im Sang-Soo (
Le vieux Jardin) en passant par le portrait de famille (
Ad Lib Night), le pays du matin calme impressionne par sa diversité – c’est simple, il y en a pour tous les goûts. Même si ces films ne sont pas exempts de reproches, ils témoignent d’une vitalité sans égal en Asie et repartent justement avec 2 prix sur 4 (
King and the Clown Prix du Jury,
Ad Lib Night Prix de la Critique).
La Chine populaire n’a pas été en reste dans ce festival et montre également de belles dispositions : des films d’auteur intéressants (
Still life,
Lost in Beijing), un road-movie généreux et tendre (
Getting Home), un 1er film encourageant sur la Chine des années 80 (
Teeth of Love), sans oublier le récent Ours d’Or à Berlin (
Le Mariage de Tuya), toutes ces œuvres viennent compléter un large éventail de possibilités aux côtés de mastodontes récents tels que
Wu Ji ou
La Cité Interdite.
Quant à Hong-Kong, on entrevoit une sortie de crise des plus réjouissantes. Après des années d’ennui, l’ex-colonie britannique semble renouer avec ce qui a fait sa renommée internationale : des films d’action puissants et marquants, non dénués de défauts mais qui font un bien fou. Il y avait
SPL l’année dernière, il y a ce
Dog Bite Dog de feu cette année, complétés par
Dragon Tiger Gate et
A Battle of Wits, épopée guerrière qui met en avant de façon très habile le côté stratégique des batailles avec un grand Andy Lau.
Les autres pays du continent sont loins de faire de la figuration. La Thailande confirme également sa progression en remportant le Lotus d’Or avec le contemplatif
Syndromes and a Century et en séduisant le public avec
Le Pensionnat. Mais n’oublions pas que ces 2 films sont les arbres qui cachent une forêt bien moins reluisante de productions passables ou médiocres. L’accent était mis également sur la Malaisie, qui arrive difficilement à se faire un nom sur la mappemonde cinéphilique, mais qui évolue sous l’égide d’un James Lee et d’une Tan Chui Mui résolument orientés « auteurs ». Taiwan nous a offert son dernier Tsai Ming-Ling, tandis que l’énorme production indienne n’était représentée que par
Krrish, blockbuster convenu mais plaisant qui aura peut-être donné envie à certains de se plonger dans ce Cinéma si spécifique et passionnant.
Petit coup de gueule
Comme chaque année, des gros films d’action très attendus par les spectateurs sont diffusés dans la salle relativement limitée du Casino :
The Myth,
Born to Fight,
A Bittersweet Life, et cette année
Dog Bite Dog,
Dragon Tiger Gate ou encore
Nightmare Detective (diffusé bizarrement à minuit samedi soir), tous ces films provoquent des files d’attente importantes – parfois sous la pluie – et une grosse galère pour trouver des places libres ; on se serre, on élabore des stratagèmes pour tenir entre potes dans un endroit rapproché en faisant déplacer les autres, on utilise des strapontins inconfortables, on subit les claquements de portes des gens arrivant avec 5 ou 10 minutes de retard et qui transpirent pour trouver un siège dans le noir alors que tout est blindé… alors qu’à 2 pas de là, on a la salle immense du CID qui contiendrait à l’aise tout le monde et qui permettrait de voir ces films si attendus dans de bonnes conditions d’image, de son et de place pour les jambes. Bref, c’est un choix que j’avoue ne pas bien comprendre, surtout que pour la plupart, ils sont en compétition dans la section Action Asia. Espérons que ça change l’année prochaine…
Classement des films visionnés
Voici mon classement personnel des 20 films vus cette année à Deauville, avec la note sur 5 entre parenthèses :
- Getting Home (4,25 / 5)
- Syndromes and a century (4 / 5)
- Woman on the Beach (3,75 / 5)
- Nightmare Detective (3,5 / 5)
- Dog Bite Dog (3,5 / 5)
- Le Vieux Jardin (3,5 / 5)
- Je suis un Cyborg (3,25 / 5)
- A Battle of Wits (3,25 / 5)
- I don't want to sleep alone (3,25 / 5)
- The Games of their Lives (3 / 5)
- Crossing the Line (3 / 5)
- Teeth of Love (3 / 5)
- Le Pensionnat (2,75 / 5)
- Ad Lib Night (2,75 / 5)
- Still Life (2,5 / 5)
- A Trio (2,25 / 5)
- The Restless (2,25 / 5)
- Before we fall in love again (1,75 / 5)
- Route 225 (1,5 / 5)
- Festin de Requins (1 / 5)
Rappel de la programmation 2007
Mercredi 28 mars :
C.I.D
|
20h30 | |
Ouverture officielle
LE MARIAGE DE TUYA (Tuya's Marriage) (1h32)
en présence de l'équipe du film |
Jeudi 29 mars :
C.I.D
|
09h15 | |
FESTIN DE REQUIN (1h17) séance enfants |
11h30 | |
SYNDROMES AND A CENTURY (1h45) |
15h00 | |
ROUTE 225 (1h41) en présence du réalisateur |
17h00 | |
THE RESTLESS (1h42) en présence du réalisateur |
19h00 | |
Regards sur James Lee
BEFORE WE FALL IN LOVE AGAIN (1h39)
en présence du réalisateur |
21h00 | |
TEETH OF LOVE (1h54) en présence de l'équipe du film |
23h15 | |
AMER BETON (Tekkonkinkreet) (1h51) - vostf
en présence du réalisateur |
|
|
CASINO
|
09h00 | |
ROOM TO LET (1h48) - vosta |
11h00 | |
DRAGON TIGER GATE (1h38) |
13h00 | |
AH BENG RETURNS (1h15) - vosta |
14h30 | |
LOVE CONQUERS ALL (1h30) en présence de la réalisatrice |
16h15 | |
AFTER THIS OUR EXILE (2h40) en présence de la réalisateur |
20h00 | |
A STATE OF MIND (1h33) - vostf |
22h00 | |
THE BEAUTIFUL WASHING MACHINE (1h54) - vosta |
|
|
MORNY CLUB |
09h00 | |
A TRIO (1h40) - vosta |
11h00 | |
IF YOU WERE ME… (1h50) - vosta |
14h00 | |
3 EXTREMES (2h05) - vostf |
16h30 | |
SYMPATHY FOR MR VENGEANCE (2h) - vostf |
18h45 | |
OLD BOY (2h) - vostf |
21h00 | |
LADY VENGEANCE (1h52) - vostf |
23h00 | |
JOINT SECURITY AREA (1h50) - vostf |
Vendredi 30 mars :
C.I.D
|
11h00 | |
AD LIB NIGHT (1h39) en présence du réalisateur |
14h30 | |
BIG BANG LOVE, JUVENILE A (1h25) |
16h15 | |
SHINOBI (1h50) en présence du réalisateur |
18h30 | |
SUMO HOT POT - CHANKO (1h59) en présence du réalisateur |
21h00 | |
Hommage à Park Chan-Wook
JE SUIS UN CYBORG (I'm a Cyborg, But That's Ok) (1h45)
en présence du réalisateur |
23h15 | |
KRRISH (2h55) |
|
|
CASINO
|
09h00 | |
LOVE CONQUERS ALL (1h30) |
11h30 | |
THE CITY OF VIOLENCE (1h32) en présence de l'équipe du film |
13h30 | |
THE GAMES OF THEIR LIVES (1h23) - vostf |
15h00 | |
STILL LIFE (1h48) - vostf |
17h00 | |
CROSSING THE LINE (1h30) - vostf |
19h00 | |
I DON'T WANT TO SLEEP ALONE (1h58) - vostf |
21h30 | |
AFTER THIS OUR EXILE (2h40) |
|
|
MORNY CLUB |
09h00 | |
JE SUIS UN CYBORG (I'm a Cyborg, But That's Ok) (1h45) -
projection de presse |
11h00 | |
AMER BETON (Tekkonkinkreet) (1h51) - vostf |
14h00 | |
DRAGON TIGER GATE (1h38) - vostf |
16h00 | |
THE CITY OF VIOLENCE (1h32) - vosta |
18h00 | |
STILL LIFE (1h48) - vostf |
20h00 | |
THE RESTLESS (1h42) - vosta |
22h00 | |
SHINOBI (1h50) - vostf |
Samedi 31 mars :
C.I.D
|
11h00 | |
LE PENSIONNAT (Dorm) (1h51)
en présence de l'équipe du film |
15h00 | |
GETTING HOME (1h37)
en présence du réalisateur |
17h30 | |
LE VIEUX JARDIN (The Old Garden) (1h45)
en présence du réalisateur |
20h00 | |
KING AND THE CLOWN (1h59) |
22h30 | |
A BATTLE OF WITS (2h13) en présence du réalisateur |
|
|
CASINO
|
09h00 | |
ROUTE 225 (1h41) |
11h30 | |
DOG BITE DOG (1h49) |
14h30 | |
LOST IN BEIJING (1h52) |
17h00 | |
SHADOWLESS SWORD (1h44) |
19h30 | |
CROSSING THE LINE (1h30) - vostf |
21h30 | |
WOMAN ON THE BEACH (2h07) |
00h00 | |
NIGHTMARE DETECTIVE (1h46) |
|
|
MORNY CLUB |
09h00 | |
SUMO HOT POT - CHANKO (1h59) - vosta |
11h30 | |
TEETH OF LOVE (1h54) - vosta |
14h00 | |
SYNDROMES AND A CENTURY (1h45) - vostf |
16h00 | |
AD LIB NIGHT (1h39) - vosta |
18h00 | |
JE SUIS UN CYBORG (I'm a Cyborg, But That's Ok) (1h45) - vostf |
20h00 | |
LE MARIAGE DE TUYA (Tuya's Marriage) (1h32) - vostf |
22h30 | |
BIG BANG LOVE, JUVENILE A (1h25) - vostf |
|
|
MINI CLUB |
09h00 | |
I DON'T WANT TO SLEEP ALONE (1h58) - vostf |
11h30 | |
STILL LIFE (1h48) - vostf |
14h00 | |
KRRISH (2h55) - vosta |
17h30 | |
AFTER THIS OUR EXILE (2h40) - vosta |
20h30 | |
DOG BITE DOG (1h49) - vosta |
22h30 | |
SHADOWLESS SWORD (1h44) - vosta |
Dimanche 1er avril :
C.I.D
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11h00 | |
FAMILY TIES (1h54) |
14h30 | |
THINGS WE DO WHEN WE FALL IN LOVE (1h35)
en présence du réalisateur - projection unique |
18h00 | |
Cérémonie du Palmarès
THE GO MASTER (1h44) |
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CASINO
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09h00 | |
KING AND THE CLOWN (1h59) |
11h30 | |
A BATTLE OF WITS (2h13) |
14h00 | |
LE VIEUX JARDIN (The Old Garden) (1h45) |
16h00 | |
LOVE CONQUERS ALL (1h30) |
18h00 | |
BEFORE WE FALL IN LOVE AGAIN (1h39) |
20h00 | |
KRRISH (2h55) |
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MORNY CLUB |
09h00 | |
LOST IN BEIJING (1h52) - vosta
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11h00 | |
GETTING HOME (1h37) - vosta |
14h00 | |
LE PENSIONNAT (Dorm) (1h51) - vostf |
16h00 | |
A TRIO (1h40) - vosta |
18h00 | |
THE CITY OF VIOLENCE (1h32) - vosta |
20h00 | |
JOINT SECURITY AREA (1h50) - vostf |
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MINI CLUB |
09h00 | |
NIGHTMARE DETECTIVE (1h46) - vosta |
11h00 | |
WOMAN ON THE BEACH (2h07) - vosta |
14h00 | |
FAMILY TIES (1h54) - vosta |
16h00 | |
THE RESTLESS (1h42) - vosta |
18h00 | |
SHINOBI (1h50) - vostf |
20h00 | |
DRAGON TIGER GATE (1h38) - vostf |